Chapitre 17

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« La nuit est tombée. Elle, si belle, si attachante. Ses gestes, ses sourires et ses secrets. Sous ce tapis de neige, en un délicat linceul, mon amour suffirait à te pardonner de m'avoir laissé seul ?

Croix de bois, croix de fer, les hontes du passé seront ton enfer. »

Moi (paroles de Martin Victoire)


Les objets volèrent dans toutes la pièce, mettant le bureau sens dessus dessous. Ses mains se laissaient envelopper par une énergie sombre, obscure, comme un voile opaque, remontant autour de son corps pour exploser. Tout fut projeté contre les murs, laissant l'endroit vide tout autour d'elle.

Essoufflée, Bakoly tourna la main pour faire venir un fauteuil à elle tandis qu'elle se laissa tomber en arrière. Ses ongles jouèrent avec le tissu du siège, tel un chat qui ferait ses griffes.

Deux mains se glissèrent sur ses épaules. Un fantôme passa devant elle. Dans une tenue bohémienne, elle tourna son visage vers la sorcière qui avait retiré son grand chapeau. La face vacilla entre le squelette et la délicatesse de l'apparence d'une belle femme à la peau blanche.

Qu'est-ce qui rend aussi furieuse ma petite Bakoly ? demanda la femme avec une voie qui venait de l'Au-Delà.

Un autre personnage apparut. Chapeau haut de forme et cigare entre les dents, la vision squelettique était la même. Sa peau sombre était un contraste avec l'autre fantôme tout à fait appréciable à voir et constater. Ils étaient une union parfaite.

Fillette, qu'est-ce qu'il t'arrive pour que tu refuses même de répondre à Mama Brigitte.

— Ne t'y mets pas non plus, Baron Samedi, sermonna Bakoly.

La sorcière réfléchissait à la situation.

Hella Doux, une personne peu ordinaire. Sa mère, Malaurie Doux, et son père, Aurélien Doux. Si Bakoly en savait peu sur Malaurie, à l'exception faite qu'aux dernières rumeurs cette dernière avait été une sorcière, Aurélien avait sans contexte été un sorcier plein d'avenir. Un digne successeur de son défunt père, Marcus Doux. Le premier mari d'Annette Voisin.

Avec un tel passé dans ses gènes, Hella ne pouvait qu'être une sorcière au potentiel important. Mais Dagda ?

Bakoly secoua de la tête. Rien n'allait.

Certes, la femme malgache ne faisait pas non plus partie de la norme. Baron Samedi et Mama Brigitte pouvaient en être les témoins. Mais contrairement à Hella, Bakoly possédait des Lwas. Ces derniers venaient souvent en aide aux sorciers. Qu'ils aient été les « divinités » de Bakoly était étonnant, mais pas dénué de sens. Alors Dagda ?

Ce dieu appartenait bien à une liste, mais pas celle de la sorcellerie. Il était un dieu druidique. Et les druides n'avaient aucun point commun avec les sorcières ! Une race entièrement masculine, méprisante et faisant de vulgaires petits tours de passe-passe.

Un peu comme les sorcières, tenta de se raisonner Bakoly.

Elle chassa cette pensée de sa tête, se recentrant sur son problème premier. Pourquoi Dagda devenait-il le dieu d'une sorcière ? Sa renommée rendait Hella encore plus impressionnante.

Hella Doux, descendance Laga, double cartes tirées et un dieu druidique.

— Mama Brigitte, appela alors Bakoly.

La femme se tourna vers sa sorcière.

— Que savez-vous d'Hella Doux dans la famille ?

Elle se tourna vers son mari, haussant un sourcil. Ce dernier secoua la tête d'incompréhension.

Ting Ting, Witching ; Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant