You - Gunnarsson

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J'ai déjà dit que je voulais tes yeux. Et si c'était plus que ça ? Si je te voulais toi ?

Ce serait mentir de dire que tu n'es plus rien pour moi. Tu ne seras jamais rien. Mais ce serait mentir de dire que tu n'es plus qu'un mauvais souvenir. Je crois que j'aime tomber si c'est sur toi. Je réfléchis trop, beaucoup trop, j'essaie toujours de choisir ce qui est bon, bien, correct. Pourtant, j'ai toujours envie de te choisir toi. J'essaie de me répéter, tous les jours, que tu n'es rien, que tu n'es que toi, un être vide, bête et méchant. J'essaie mais si tu me disais, « viens », alors j'accourrais, parce que c'est toi. J'ai longtemps cru que je pouvais devenir ta personne. J'ai longtemps cru, et une part de moi persiste à y croire, que je pouvais être spéciale à tes yeux. Je sais que je ne le suis pas, du moins pas autant qu'elles. Mais pourquoi revenir. Pourquoi revenir tout le temps. Tu ne vois rien de mal à cela, parce que tu ne sais pas ce que ça représente pour moi. J'ai l'impression de jouer à un jeu malsain avec toi, et ça depuis bientôt un an. Qui aimera l'autre le plus. Je sais déjà que j'ai perdu. Et je dois bien jouer toute seule, tu sembles avoir quitté la partie depuis longtemps. J'ai loupé la sortie et je me retrouve enfermée dans ce cercle vicieux, un labyrinthe étrange et dangereux où parfois je parviens encore à te retrouver. Parce que tu reviens, n'est-ce pas ? Dis moi que je ne suis pas folle, tu reviens continuellement vers moi. Même quand tu es heureux avec une autre. Alors quoi ? Tu t'ennuies ? Suis-je ta partenaire de jeu favorite ? Arrête tout ça. Arrête tes bêtises. Ne commences pas. Ne recommences pas, tu sais très bien que je souris en voyant ta tête. Et ensuite, j'ai juste mal, parce que ce n'est pas à moi que tu penses avant de dormir, tard le soir. Tout le monde me répète que je vaux mieux que toi, que je suis mieux que toi, que je mérite plus que toi. Je ne le penses pas. Je mérite quelqu'un comme toi. Je ne suis pas mieux que toi et tu ne vaux pas moins que moi. Quitte à souffrir, je préfère que ce soit dans tes bras. Ne savez vous donc pas que le bonheur n'existe pas ? Bande de petits naïfs, l'amour est un mythe, il n'est que désir et passades. On finit par rester par habitude, pas parce qu'on continue d'aimer. Tous les mois, je crois t'oublier, mais tu finis toujours par réapparaître, comme si tu comprenais que tu me perdais, comme si tu savais que je décidais de t'éliminer de ma mémoire. Mais tu sais y faire, tu reviens, tu m'attaches à toi, tu récupère mon cœur, jamais en entier, trop grosse responsabilité. Un message et je suis toute à toi. Je ne sais pas comment tu fais. Je ne sais plus comment j'en suis arriver là, à t'attendre alors que tu es amoureux d'autres, de plein d'autres. A chaque nouvelle histoire, je me dis, « ça ne durera pas », « il reviendra vers moi », je semble avoir raison. Mais pas cette fois. Cette fois, j'ai le sentiment que je t'ai perdu pour de bon. Tu es avec la personne qui te correspond, la personne avec qui il est bon de s'afficher. Elle prend soin de ses cheveux longs et de ses ongles, pas comme moi. Je dois vivre trop dans le passé. Ce passé où tu semblais fou de moi et que je ne t'accordais que quelques regards. J'aurai aimé que tu fasses les choses correctement, comme tu le répétais à tout le monde. Sauf à moi.

N'est-ce pas étrange que je continue, toujours, à t'écrire des lettres que tu ne liras jamais, des mots que tu ne comprendrais pas, des mots qui te feraient peur d'ailleurs. Mais tu ne cesses jamais de revenir d'une manière ou d'une autre. Et je repense à toi, je repenses à tes lèvres sur mes lèvres, à tes yeux sur moi. Et en fait non. Je repense juste à ce soir de juin. C'était un jour parfait et une nuit magique. C'était rien mais c' était tout. Et pourtant, c'était juste le début d'un jeu malsain. D'un jeu où je partais perdante et toi gagnant, à tous les coups. Bravo champion. 

Au rythme des battements de nos coeursDonde viven las historias. Descúbrelo ahora