17 | Tempête

Depuis le début
                                    

Alors même que mes doigts sont toujours empêtrés dans ses cheveux, elle se précipite sur moi. Je m'insulte aussitôt de tous les noms pour avoir mis des talons aujourd'hui. Le manque d'équilibre me fait tomber sur les fesses. Elle se juche alors sur moi et ses poings s'enfoncent dans mon ventre avec frénésie. 

Mon Dieu

—    Oh, Seigneur ! crie une de ses acolytes. Séparez-les ! Annabeth ! 

La respiration hachée, je décoche un uppercut enragé dans son visage. Puis un autre. Encore un autre. Je vise tout ce que je peux viser : ses joues, son menton, ses cotes... la petite part d'humanisme qui reste en moi me chuchote d'éviter de lui frapper la poitrine. 

Elle crie, je suffoque et les filles qui nous entourent hurlent. 

—    Bouge ! MERDE ! 

J'ignore si c'est une de mes amies ou une fille du camp de ma rivale qui s'est époumonée ainsi mais en tout cas, c'est un sacré bordel. Je me ramasse des gifles puissantes de la blonde qui est à califourchon sur moi. Je lui en mets également tout en ignorant quelle partie de son visage je vise tant ma vision est aveuglée par l'adrénaline. 

—   C'est toi, la salope ! gueule Annabeth. 

—    Mais lâche-moi !

Elle n'en démord pas. Mes bras commencent à fatiguer mais je ne lâche pas l'affaire. Je me débats comme un diable et lui assène un coup si bien placé qu'elle gémit un « aïe ! ». Mais même avec ça, elle conserve son endurance, sans compter Nadine qui lui envoie de violents coups de pied dans les côtes. 

C'est une véritable tempête. 

Et puis, soudain, plus rien. Un bras la ceinture, la soulevant presque de terre. Son corps s'éloigne de moi. Avec l'aide de Betty, qui se rue sur moi, je me redresse et m'époussette, tremblante de colère. 

—   Putain, murmure une Betty choquée. 

—   J'aurais nettement préféré te voir à califourchon sur moi plutôt que sur Kendall. 

Noah. Il maintient Annabeth contre lui comme une chienne enragée. Haletante, elle se dégage de sa poigne. Le brun hausse les sourcils avec amusement. 

Mon mal de tête est revenu

Je grimace et me masse les tempes. Une seconde plus tard, le comportement de Noah change du tout au tout. Son sourire s'évanouit et il lance un regard assassin à Annabeth. 

—   C'est quoi, ton problème ? Peut-être ai-je mal choisi mon pion. Tu sécrètes de la testostérone, on dirait.

Les traits de la blonde se déforment en une grimace innommable. 

—   Tu n'as pas fini d'entendre parler de moi, me promet-elle. 

Elle fait volte-face. Plusieurs de ses esclaves la suivent dans son sillage, exceptée Chloe qui me scrute, observe Noah, puis Annabeth avant de prendre la direction opposée. Visiblement, voir son amie crier comme une poissonnière l'a refroidi. 

Je ne parviens pas à croire que je me suis battue. Comme un vulgaire chiffonnier. Avec Annabeth. Alors que je suis nouvelle dans cet établissement. 

Il s'en est passé des choses en une semaine.

—   Oh, mon Dieu, ne cesse de répéter Nadine. Oh, mon Dieu. C'était presque pire que la bagarre entre James et Saul O'Malley l'an dernier.

—   La vraie question, coléré-je. C'est qui a inventé ces conneries sur moi ? Je n'ai rien dit sur elle. 

—   Elle a dû l'inventer elle-même. Tu ne vois pas qu'elle est folle ? 

A DANGEROUS GAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant