mais hors de question de faire la fragile.

— ouais... laisse moi faire une sieste et je serai au taquet.

laisse moi trouver un plan pour ne pas y aller, surtout.

il hoche la tête et me laisse m'allonger. je suis partie en moins de deux.

• • •

quand j'émerge le soleil a décliné, il est carrément face à moi et me brûle gentiment le dos. je suis complètement dans les vapes, je ne sais pas quelle heure il est, jour on est, ni même comment je m'appelle.

et cette chaleur, purée...

j'ai du mal à réaliser où je suis, encore moins que j'ai fait tou ces kilomètres pour aller voir ma famille. j'attrape mon téléphone pour me mettre en wifi. j'ai une tonne de messages d'ivy qui me demande si je suis bien arrivée, doum's aussi m'a envoyé des vocaux. ça fait plaisir de se sentir aimée.

ken est parti faire un tour, il a laissé un mot sur la table de chevet. et à ma montre il est dix huit heures, six.

ça veut dire qu'en france il est vingt et une heures, c'est encore décent pour appeler ivy.

— « enfin un signe de vie ! » souffle-t-elle quand elle décroche.

je souris et me lève.

— « désolée, je me suis écroulée direct. comment tu vas ?

— toi, comment tu vas toi ? racontes-tout, je veux tout savoir ! et ton cousin, il va bien ? »

je tique.

je ne lui ai pas dit que j'étais partie avec ken. parce que je ne lui ai toujours pas dit ce qu'il se passe et lui balancer qu'il m'accompagnait aurait aussi signifié un flots d'explications que je n'avais pas le temps de donner.

j'attends la vague d'insultes, dans 3, 2, 1...

— « ça va, oui... dis-je d'une petite voix.

— tu vas les voir quand, alors ? elle demande ensuite.

— j'sais pas, peut-être ce soir, peut-être demain... »

peut-être jamais, aussi.

— « t'as tout mon soutien, ok ? je t'envoie la masse d'ondes positives. »

la crème des crèmes, ivy. comme toujours.

on discute un peu puis on raccroche lorsque ken refait son apparition.

— cool t'es réveillée, dit-il. y'a des coins pas mal à côté ! faut que je t'y emmène, c'est ouf !

je souris et m'étire. il se pose sur le bord du lit.

— t'es prête ?

je détourne le regard.

— on devrait peut-être attendre...

— nan kams, c'était pas ça le contrat. on a dit on y va le premier jour comme ça on crève l'abcès direct.

— j'ai changé d'avis.

il me toise et je réprime un rictus narquois. ni une, ni deux, il me tire par le bras et me porte comme un enfant.

— lâche moi ! je m'insurge tandis qu'il avance vers la porte.

— c'est mort, on va y aller comme ça vu que tu veux faire la maligne.

— mais laisse moi prendre une douche, au moins ? je geins comme une victime.

ShinkūWhere stories live. Discover now