9. Arya - Myr

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C'est avec tristesse qu'elle vit Gendry partir. En effet il devait juste récupérer du matériel avant de retourner à ses terres respectives.

Il la serra longuement dans ses bras.

« Amuses-toi bien surtout.

- Ça, j'y compte bien, » renchérit la jeune femme.

Tandis que le navire s'éloignait, Arya prit le temps d'observer le paysage qui se profilait sous ses yeux. Le port était magnifique et tous les voiliers qui mouillaient dans la baie resplendissaient sous le soleil de midi.

Il était convenu qu'Arya reste environ cinq jours à Myr avant de se mettre en route pour Volantis. Admirant la vue sur le Détroit elle ferma ses yeux et inspira une grande goulée d'air frais. Elle avait l'estomac encore serré à la pensée des évènements survenus à bord. Mais elle s'en était sortie, comme toujours.

Son carré châtain se balança sur ses épaules quand elle sauta du toit sur lequel elle s'était installée.

Une femme courroucée lui lança des mots âpres dans une langue étrangère et Arya se contenta de sourire en s'esquivant. Ser Merys vint à sa rencontre.

« Nous allons nous rendre à la cité de Myr, l'informa t-il, et pas n'importe comment.

Sitôt ses paroles achevées, un magnifique palanquin apparut, riche en dorures et pierreries.

Choquée Arya lui répondit vigoureusement :

- Je refuse que des hommes souffrent pour me porter.

- Ma lady, ils sont déjà venus jusqu'à nous, il est trop tard pour ce raisonnement.

Renfrognée la jeune femme s'y glissa agilement et conserva sa mine renfrognée tout le long du trajet.

La cité ne ressemblait en rien à ce que la jeune femme connaissait. Un grand palais aux pierres blanches surplombait la ville de par sa hauteur. Il avait été bâti sur une colline de fait à ce que ce soit la première chose que l'on voit en arrivant. Les hautes tours pointaient vers le ciel et montaient si haut qu'elle en perçaient les rares nuages.

Cachant son admiration derrière une mine fermée, Arya sauta bien vite du palanquin afin de profiter de la ville alentours.

Les pavés de la ville reflétaient le soleil et elle dut plisser les yeux tant tout cette lumière l'éblouissait. Ici, même le vent était chaud et Arya se maudit intérieurement de s'être vêtue si chaudement. Effectivement les température à bord n'avaient absolument rien à voir avec celles à terre.

Leur progression à travers les rues fut plutôt rapide et la jeune femme admira les lourdes portes qui obstruaient l'entrée du palais.

Des gardes accoutrés d'étranges tenues y étaient postés et Arya du retenir un ricanement moqueur devant tant d'extravagance.

Les portes ne tardèrent pas à s'ouvrir en un bruit assourdissant. L'intérieur n'avait rien à envier aux structures extérieures. Le sol semblait être fait d'une pierre lumineuse lisse qui réfléchissait chaque rayon du soleil.

« De la pierre de lune, crut bon de préciser un homme près d'Arya.

Il portait un bouc taillé avec soin et une cape colorée.

- D'où lui vient cet étrange nom ? Demanda un membre de l'escorte d'Arya.

- Pas très loin d'ici se trouvent des carrières d'où l'on extrait cette belle pierre. Les nuits de pleine lune sont les plus belles dans le palais car la lumière lunaire donne une teinte argentée au sol.

Ser Merys leva les yeux vers le ciel et murmura dans sa barbe :

- Ça tombe bien, cette nuit on pourra en profiter. »

Arya sourit intérieurement et une idée germa dans son esprit.

Le reste de la journée, elle se prélassa dans le palais, visitant chaque pièce. Elle goûta à de nouveaux plat et son palais se délectait à chaque nouvelle saveur. Pourtant Arya n'était pas de nature gourmande, mais cette opportunité était bien trop tentante.

Une fois que la nuit fut tombée, Arya se faufila hors de son énorme lit à baldaquin et se glissa telle une ombre dans les longs couloirs. La pierre froide sous ses pieds la fit frissonner et un sourire naquit sur ses lèvres quand elle repensa au Nord. Elle s'était équipée d'Aiguille, naturellement, et son poids contre elle lui apporta un sentiment rassurant.

Alors qu'elle s'apprêtait à s'introduire dans le hall du palais, des éclats de voix l'interrompit dans son élan.

Elle coula un regard vers la provenance des voix et aperçut un homme de dos enfermant dans ses bras un homme qui balbutiait des paroles étranglées.

« J'ai un... un message... » fut les dernières paroles qu'il prononça, avant de s'écrouler au sol, la gorge tranchée.

Le sol argenté sous les rayons de lune devint rapidement rouge sombre sous les flots de sang qui s'y déversaient.

Arya bondit hors de sa cachette et d'un rapide moulinet d'épée neutralisa l'homme. Quand il se retourna, elle reconnut l'homme au bouc du matin même.

Un rictus emplit d'aigreur tordit ses traits encore délicats une seconde auparavant.

- Vous ne l'aurez pas, gronda t-il en enfournant un bout de papier dans sa bouche, au moment même où Arya y enfonçait son épée.

Il s'effondra au sol, se vidant de son sang. Avec une petite grimace de dégoût elle retira rapidement le papier de sa bouche, déjà imbibé en partie de sang.

Tout en grommelant elle s'assit à un endroit bien éclairé et tenta de déchiffrer les mots. Elle reconnut instantanément la belle écriture de Sansa. Si celle-ci lui avait fait parvenir un message, c'est que le contenu devait être très important. Si important qu'elle avait failli ne jamais en voir la couleur.

Le peu qu'elle en eut compris fut qu'elle devait ramener à Sansa des œufs de dragons, cachés à Volantis et qu'une Targaryen les convoitait aussi.

Soucieuse, Arya se demandait bien de qui cela pouvait t-il s'agir puisque Daenerys n'était plus.

« Dieu merci », murmura t-elle en repensant à sa mort.

Une question néanmoins subsista dans son esprit : comment Sansa avait-elle appris l'existence de ces fameux œufs ?

Mais Arya lui vouait une confiance aveugle et avec un sourire énigmatique se promit de mener à bien sa tâche. Elle s'approcha des portes où des torches y brûlaient. Elle y jeta le bout de papier et aussi rapidement qu'elle était venue, disparut.

De retour dans sa chambre, il lui fut impossible de trouver le sommeil. Elle venait à peine d'arriver que déjà les évènements se corsaient.

Elle pencha ostensiblement la tête quand elle vit que le soleil commençait déjà à se lever. Avec un soupir, elle s'empressa de fermer les lourds rideaux pourpres qui encadraient les larges fenêtres. Elle se faufila ensuite dans les draps frais afin de trouver le sommeil.

Un bruit de coups tapé sur une porte la tira de son rêve.

Tandis que ses yeux bouffis de sommeil peinaient à s'ouvrir, elle vit ser Merys débarquer dans sa chambre, l'air grave.

« - Ma lady, il s'est passé quelque chose de grave cette nuit.

Arya pensa qu'il devait faire allusion aux deux hommes morts dans le hall du palais.

- Deux hommes sont morts, mais ce n'est pas tout. Nous sommes par conséquent, expulsés du palais. »

Aidée par quelques servantes, elle rassembla le peu d'affaires qu'elle avait emmené.

Ce départ inattendu l'arrangeait grandement, plus vite elle quittait Myr, plus vite elle pourrait s'emparer des œufs.

Rising FlamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant