Perséphone, le succulent Hadès et la forte Démeter

425 19 1
                                    

[Vu que beaucoup d'entre-vous (j'en suis sûre) connaissent l'histoire de Perséphone et Hadès, j'ai décidé de la moderniser un chouïa]

[....de la moderniser, beaucoup]

Il avait semblé à Perséphone que, jamais, ce vol en avion ne se finirait. La belle déesse avait décidé de tester pour la première un moyen de locomotion mortel. Elle ne fut pas déçue. Elle avait mal au dos, elle avait mal mangé et elle avait mal au crâne. Ce que ça peut être bruyant, se plaignit-elle.

Elle prit son sac à dos non sans rouspéter et passa rapidement devant tout ces humains qui lui bouchait le passage. Elle souffla d'énervement et descendit enfin de ce tas de ferraille géant. Il fallait au moins leur admettre cela aux mortels ; ils construisaient de gros trucs.

Perséphone se hâta dans les couloirs de l'aéroport, elle avait hâte de rejoindre quelqu'un. Et ce quelqu'un l'attendait tout en lui faisant de grands signes.

Elle n'avait pas changé, se dit alors Perséphone. Juste armée d'un sac à dos, Perséphone courut à la rencontre de sa mère, la belle Déméter. Leur étreinte de plusieurs minutes ne dura néanmoins pas assez longtemps pour les deux jeunes femmes. Mais maintenant qu'elles étaient ensemble, elles auraient tout le temps pour ça.

Perséphone aurait voulu ressembler à sa mère. Cette dernière faisait chavirer bien des coeurs sans qu'elle s'en aperçoive. Déméter avait eu Perséphone il y a fort longtemps et pourtant Perséphone ne voyait aucune différence physique avec l'époque. L'avantage divin. Sa mère était une belle blonde aux cheveux longs qui ondulaient dans son dos jusqu'à la chute de ses reins. Sa poitrine généreuse en faisait retourner plus d'un. Et son visage aimant était le grand réconfort imaginable sur Terre.

Il y a une dizaine d'années (ce qui semblait si peu à leurs yeux) Perséphone avait décidé de vivre en tant que mortelle pour découvrir le monde et ses richesses. Elle ne fut pas déçue du voyage mais elle était bien contente de retrouver son foyer et surtout sa mère.

Déméter caressa les cheveux auburn de sa fille chérie. Perséphone était pourtant plus grande qu'elle et la dépassait de plusieurs centimètres. Déméter avait toujours trouvé sa fille magnifique. Grande, svelte et avec ce panache insolent qui lui venait de on-ne-sait-où. Pour autant qu'elle sache, jamais elle ne trouva un homme assez bien pour elle (ce que Perséphone confirmait quand elles en parlaient).

Après s'être complimentées respectivement sur leur apparence, elles décidèrent de rentrer chez elles.

Déméter et Perséphone vivaient en pleine campagne, des champs à perte de vue et rien à des kilomètres. Perséphone avait hâte de retrouver cet endroit qu'elle aimait beaucoup. Le contact avec la Terre, elle l'avait hérité de sa mère. Elle pouvait rester des heures dehors, sans forcément faire quelque chose. Elle appréciait chaque moment.

Sa mère, Déméter, était dans le même état d'esprit. Elle aimait savoir que sa fille avait ce même don. Ce don à ressentir la terre et à permettre à celle-ci de nourrir les hommes.

Déméter appris à sa fille qu'un lac avait été creusé par les mortels non loin de chez eux pour permettre une meilleure irrigation des parcelles. Perséphone lui répondit qu'elle avait hâte de voir cela de ses propres yeux. Mais pas aujourd'hui. Elle était éreintée et voulait seulement profiter de l'étreinte maternelle.

Elles passèrent le reste de l'après-midi, la soirée puis une bonne partie de la nuit à parler de ce que Perséphone avait vu pendant ce long périple. Cette dernière lui parla des mortels, évidemment, de leurs façon de vivre, de croire aux Dieux, de s'intéresser à l'histoire. Elle ne raconta que le positif parce que sa mère était très attachés aux mortels et elle ne voulait pas pourrir leurs retrouvailles. Ce voyage eut au moins le mérite d'éclairer Perséphone. Elle savait qu'elle voulait plus que ce que les mortels exigeaient. Elle avait toujours voulu plus.

Perséphone n'avait pas entièrement le même caractère que sa mère, quoi de plus normal. Si, en effet, elle avait son amour de la Terre, sa curiosité pour les hommes et son empathie, elle était aussi déterminée, ambitieuse et pouvait se montrer redoutable. Beaucoup disaient qu'il ne fallait pas se la mettre à dos, elle avait ses têtes en quelque sorte.

Le lendemain, Perséphone comprit qu'elle s'était endormie dans les bras de sa mère. Cela lui rappela sa jeunesse et lui fit monter les larmes aux yeux. Elle chassa cette tristesse tout de suite. Elle sortit de chez elle sans réveiller Déméter qui dormait à poings fermés. Elle se balada dans les champs, cueilli quelques fruits dans les cerisiers et les pommiers et profita du soleil. Ensuite elle rentra, tissa des robes pour sa mère et puis l'aida aux champs. Le soir, elles rentrèrent ensemble sourire aux lèvres. Cela dura des mois. Mère et fille n'avaient jamais été aussi heureuses. Seule Perséphone avait envie de plus. Bien sûr, elle ne le disait jamais à sa mère, celle-ci ne comprendrait pas. Mais Perséphone sentait ce vide en elle. Elle aurait aimé quelqu'un qui la comprenne ou juste quelqu'un qui pourrait la satisfaire.

Alors, elle se chercha des amies parmi les nymphes océanides, plusieurs décidèrent d'ailleurs de vivre avec elle.

Le printemps prochain arriva plus vite que prévu. Les fleurs envahissaient déjà la campagne; coquelicot, lilas, bouton d'or, des marguerites, des trèfles, des tulipes, du muguet... Toutes ces espèces de fleurs différentes enchantaient Perséphone et ses amies les nymphes.

Un jour Déméter reçu des mains d'Hélios, Dieu du Soleil, une invitation à un banquet sur l'Olympe. Déméter voulait refuser mais sa fille en avait décidé autrement. Perséphone réussi à convaincre sa mère d'y aller mais de ne pas y rester trop longtemps. Cette dernière finalement, céda.

C'est magnifiquement vêtue que Perséphone et sa mère se rendirent au royaume des Dieux. Perséphone avait revêtu une robe plus blanche qu'une colombe. Ses cheveux roux et bruns tombèrent en cascade devant et derrière ses épaules légèrement dénudées. Sa mère, elle, avait choisi une belle robe verte et, à l'aide de ses mains agiles et des compétences des nymphes, s'était confectionné une magnifique couronne de fleurs.

AMOURS MYTHIQUESKde žijí příběhy. Začni objevovat