Chapitre 6

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De retour à la maison, je montais direct dans ma chambre. Je ne pris pas la peine de me changer et me jetais sur mon lit. Je reçus un appel de Claire.

Je décrochais.

- Allô ? dis-je

- Alors comment ça s'est passé avec Thomas ? Je veux tous les détails dit-elle

Et je lui racontais tout du début jusqu'à la fin.

- Quoi !!! S'indigna-t-elle à travers le combiné. Mais qu'est-ce qui t'a pris de dire ça ?!?

- Écoute Claire j'ai mes raisons.

- Et je peux savoir lesquelles ?

- Je n'ai pas envie d'en parler.

- J'y crois pas. L'autre ose t'avouer ses sentiments et toi tu l'envoies valser comme ça pour des raisons que tu ne peux même pas lui donner ?

- Pourquoi tu t'énerves ?

- Parce que tu ne réalises pas la chance que tu as. Tu passes ton temps à repousser les gens qui t'aiment plutôt que de te rapprocher d'eux mais tu sais quoi ? Fait comme tu veux mais ne viens pas pleurnicher après.

Et elle raccrocha.

Ses mots me faisaient mal mais je savais qu'elle avait entièrement raison. Et c'est peut-être ça qui m'empêchait d'être heureuse. Mais comment être heureuse quand on n'arrive pas à s'aimer soi-même ? À s'accepter tel qu'on est ?

                       _________

  Le lendemain, l'atmosphère fut glaciale au lycée. Claire ne m'adressa pas du tout la parole. Thomas non plus. Alors je passai la journée toute seule. Le week-end vint et j'en profitais pour faire un peu de rangement dans ma chambre. Après ça je me reposais un peu. J'étais allongée sur mon lit et observais le plafond. Soudain je repensais aux mots de Claire.

" Tu passes ton temps à repousser les gens qui t'aiment plutôt que de te rapprocher d'eux."

Ses mots résonnaient dans ma tête comme un écho. Je décidais alors de suivre son conseil et allais voir ma mère. Elle était dans la cuisine en train de préparer. Elle était de dos. Quand elle me vit, elle sursauta.

- Tu m'as fait peur dit-elle

- Désolée dis-je

- Ce n'est rien.

Et elle retourna à ses affaires.

- Maman ?

Elle me fit face.

- Oui ?

- Voilà...je sais que j'aurais dû venir avant et je m'excuse dis-je en sentant les larmes me monter aux yeux. Je suis désolée pour la façon dont je t'ai traité. Je sais que tu ne veux que mon bien et je m'en veux de m'être aussi mal comportée envers toi.

Et mes larmes coulèrent. Je ne pouvais plus les retenir. Ma mère vint me prendre dans ses bras.

- Ce n'est rien ma chérie. Ça arrive de faire des erreurs tu sais.

Sa main allait et venait dans mon dos. Elle se détacha de moi, laissa ce qu'elle était en train de faire et m'entraîna dans le salon. On s'assit sur le canapé.

- Écoute Lizie. Je sais que si tu réagissais ainsi c'est qu'il y avait forcément une raison. J'aimerais que tu apprennes à te confier à moi. Je suis ta mère. J'ai besoin de savoir ce qui ne va pas pour voir si je peux ou pas t'apporter la solution mais si tu gardes tout à l'intérieur comment pourrais-je t'aider ?

Il eut un moment de silence avant que je finis par lâcher :

- Je suis complexée par mon corps ce qui fait que je ne m'aime pas et que j'ai du mal à m'accepter. J'envie toutes ses belles filles au corps de rêve en espérant qu'un jour je puisse leur ressembler mais je sais très bien que ça n'arrivera jamais. Dans tout ça le lycée n'arrange en rien les choses. Je me sens constamment juger par les autres à cause de mon apparence et je subis parfois des moqueries à cause de ma petite taille.

Ma mère me regarda d'un air triste.

- Pourquoi tu ne m'as rien dit avant ? dit-elle

- Je n'avais pas le courage de t'en parler.

- Tu sais ma chérie. Ce qui compte ce n'est pas ce qui est visible aux yeux de tout le monde mais plutôt ce qui est à l'intérieur. Il ne faut pas avoir honte de soi-même au contraire il faut savoir s'accepter tel qu'on est. Sache qu'on ne juge pas un livre à sa couverture. Bien sûr là il s'agit d'un livre mais ça s'applique aussi aux personnes car quelqu'un qui voit la couverture d'un livre et trouve qu'elle n'a rien d'extraordinaire peut penser que le livre n'est pas intéressant mais c'est seulement en le lisant qu'il se rendra compte qu'il avait mal fait de juger avant. D'où on ne regarde pas la forme mais le fond.

Je la pris dans mes bras.

- Merci maman.

- De rien ma chérie.

- Je te promets que dorénavant je vais faire des efforts pour m'accepter.

- C'est très bien. Maintenant sèchons ses larmes. Que dirais-tu de m'aider à préparer le repas ?

- Avec plaisir.

Et on retourna à la cuisine où je lui donnais un coup de main et la journée se termina dans une bonne ambiance.

       

Complexée Where stories live. Discover now