Loving him is red

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Elle ne bougeait pas, elle était assise près de sa fenêtre, les genoux repliés contre sa poitrine et les yeux dans le vague. Elle l'avait probablement entendu entrer dans sa chambre mais elle ne bougea pas. Elle ne le gratifia ni d'un bref sourire ni d'un regard agacé, elle resta immobile. Elle ne bougea pas non plus lorsqu'il tira une chaise et s'assit à côté d'elle. Elle avait commencé à adopter ce comportement après le départ de Kol, probablement lorsqu'elle s'était rendue compte que cette fois il ne reviendrait pas, lorsqu'elle avait réellement compris ce qu'elle lui avait dit. Elle s'était battue bec et ongles pour lui, elle était toujours restée à ces côtés, et finalement, elle avait atteint un point de non-retour, elle en avait eu assez de supporter en silence, de détourner les yeux pour regarder ailleurs, elle n'avait plus réussi à ignorer ses agissements.

- Combien de temps ça va durer ? S'enquit Kai.

La rouquine assise à côté de lui n'avait rien à voir avec la Valentina qu'il avait rencontré à Portland, la femme qui était à ses côtés était amorphe, effacée, fatiguée.

- Laisse-moi. Marmonna-t-elle.

- C'est ce que j'ai fait. Je me suis dit qu'après un jour ou deux tu reprendrais du poil de la bête. Mais visiblement...

- Visiblement quoi ? S'agaça-t-elle en tournant la tête vers lui.

- Visiblement tu as décidé d'être une épave.

- Je ne suis pas une épave.

- Alors tu ne dois pas t'être regardée dans un miroir ces derniers-temps. Tu as le teint cireux, je crois que tu commences à te dessécher.

Elle le vit remonter la manche de son haut jusqu'au coude et tendre le bras dans sa direction.

- Un casse-croûte ? Proposa-t-il.

D'un air presque dégoûté, la vampire repoussa son bras et lui lança un regard noir.

- Tu aurais dû accepter.

- Je ne me nourris pas comme ça. Et tu le sais.

- Et pour être tout à fait honnête avec toi, je trouve ça ridicule.

- Ce n'est pas ridicule, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Se défendit-elle.

- De mieux pour qui ?

- Pour moi, Kai. C'est ce qu'il y a de mieux à faire pour moi.

- On devrait passer un marché.

Elle lança un regard blasé au sorcier assis à côté d'elle, l'invitant silencieusement à poursuivre.

- Toi tu m'apprends comment ne pas être un sociopathe, et moi je t'apprends à être un parfait vampire.

- Tu veux m'apprendre à être un vampire ? Répéta-t-elle.

- Un parfait vampire. Nuança-t-il.

- Ça fait des siècles que je suis un vampire, je n'ai pas besoin de toi.

- Quand est-ce que tu t'es nourries pour la dernière fois ? Et je ne parle pas des poches de sang, je parle d'une vraie veine palpitante.

- Je ne me nourris plus comme ça.

- Pourquoi pas ?

- C'est un choix que j'ai fait il y a longtemps.

- Après les années soixante ? Tu ne peux pas renier qui tu es.