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Je me réveille aux côtés de ma moitié, j'ai peu dormi cette nuit et me suis levé plusieurs fois pour aller prendre l'air sur le balcon. Ce dernier donnant sur le jardin, j'ai pu voir que Thérèse avait finalement passé la nuit sur la pelouse. Il est vrai qu'il fait relativement bon en ce moment.

La discussion que j'ai eu avec ma tante par rapport à Stéphania n'a cessé de me trotter dans la tête, surtout le fait que Stephy attendait de trouver la bonne personne pour tout avouer à ses parents.

J'admire son courage et réalise qu'il est temps que mes parents apprennent pour Fabien et moi. On ne peut pas continuer ainsi à faire comme si Fabien n'était qu'un simple colocataire pour moi. De plus pour l'instant nous n'avons mis aucune photo de nous deux et je pense qu'il serai enfin temps de faire de cet endroit un vrai chez-nous.

- Déjà debout chéri ?
- Oui, j'ai peu dormi et j'ai bien réfléchi, je vais dire à mes parents pour nous deux. Ils doivent le savoir, même s'ils risquent de mal le prendre.
- Tu es sûr de toi ? Me demande-t-il inquiet.
- Oui. Je suis sûr de moi, parce que je suis sûr de toi.

Il se lève à son tour et vient se blottir contre moi. Je lui rends naturellement son étreinte et nous embrassons tendrement.

Il regarde par la fenêtre pour voir le jour se lever comme il aime tant le faire et fixe un point au sol. Il est vrai que Thérèse est toujours allongée par terre.

- Je vais aller la réveiller ! Dit-il joyeusement.

Il sort de la chambre en courant, va dans la chambre bazar, en ressort avec son costume de licorne et descend les escaliers. Je le suis et décide de filmer avec mon téléphone.

Il se met à côté d'elle à quatre pattes et lui caresse le visage avec la queue de la licorne.

- Humph... Fait-elle en essayant de bouger les poils avec la main. Mais qu'est-ce que...??
- Bonjour !

Mon chéri se retourne pour être devant Thérèse et sans ménagement se couche sur elle, provoquant sur le visage de la jeune femme une réaction assez comique, ses yeux subitement grand ouvert, la langue sortie avec un ''Argh!!'  suivi de quelques soupirs d'étouffement.

- Un réveil de licorne et tout le monde est en forme ! Chantonne la peluche ambulante.
- Parle pour toi, t'es en train de m'écrabouiller !
- Bah dis que je suis gros... S'offusque-t-il faussement.
- Lourd comme un cheval mort.
- Oh que je t'aime ! Déclare joyeusement mon amant. Attends on le refait mieux... Et joue le jeu, dit-il avant de se mettre complètement sur elle. Quand mon corps sur ton corps ! Me lance-t-il en surjouant et chantonnant.

Thérèse suis le regard de Fabien et voyant que je les filme, décide de surjouer également et chantonne à son tour.

- Lourd comme un cheval mort !

Les deux meilleurs amis se mettent soudain à rire à gorge déployée, je ne peux m'empêcher de sourire devant cette scène et leur air insouciant.

Après avoir repris leur souffle ils décident de se lever. J'arrête la vidéo, range mon téléphone et vais saluer Thérèse.

Après s'être échangés quelques banalités matinales, nous décidons de préparer de quoi déjeuner. Au même moment Stéphania décide de descendre, l'appel de l'estomac ne laisse personne indifférent.

J'envoie un message à mon frère pour lui parler de ma décision, et l'invite à venir manger chez nous ce soir, ainsi qu'à mes parents, avant qu'ils ne reprennent la route ce soir, avec comme prétexte un simple repas de famille.

Je préviens aussi Thérèse et Stéphania de mes intentions, elles me soutiennent dans cette démarche, et Stéphy me demande même si je ne peux pas inviter sa copine ainsi que sa mère, histoire de sortir du placard ensemble.

Sans hésitation j'accepte volontiers, ça fait également un petit bout de temps que je n'ai pas vu ma tante, ce sera l'occasion.

Nous débarrassons la table du petit déjeuner puis Stéphania retourne dans sa chambre continuer la lecture de son bouquin, tandis que mon chéri monte à l'étage pour retirer son costume, me laissant seul avec Thérèse.

- Je dois aller voir Teddy ce matin à la boutique et j'ignore comment ça va se passer... De me retrouver seule avec lui, m'avoue-t-elle doucement.
- Vous ne serez pas seuls, il a une employée, c'est d'ailleurs un miracle qu'elle soit encore là, dis-je en rigolant légèrement.
- Il veut que je revienne bosser à la boutique.
- Oui, j'imagine, il pense souvent à toi, et... À ce qui aurait dû être sous ta main...

En réalisant ce que je venais de dire elle regarde sa main placée sur son ventre. J'ai remarqué qu'elle avait souvent une main posée à cet endroit là. Instantanément elle la retire gênée.

- Désolée, c'est un réflex.
- Ne t'excuse pas... Tu sais, je pense que ça te fera du bien de discuter avec mon frère, vous traversez la même épreuve tous les deux, vous seuls pouvez comprendre la douleur que vous ressentez. Je sais qu'il n'a pas toujours été tendre avec toi, qu'il n'a pas toujours trouvé les mots justes pour te parler, mais il tient à toi.
- Moi aussi je tiens à lui, c'est ce qui m'inquiète un peu.
- Laisse toi aller, ne réfléchis pas, fais ce que tu as envie de faire, puis rien n'est gravé dans le marbre, vous pouvez de nouveau vivre une histoire ensemble si tu en as envie ou alors tu penses que ce n'est pas la peine d'essayer de recoller les morceaux, il n'y a que toi qui peux savoir, mais le mieux est tout de même d'en parler tous les deux, il est autant concerné que toi.
- Oui, tu as raison, on doit discuter et ensuite il se passera ce qu'il doit se passer.
- Exactement. Fabien est du matin, si tu veux il pourra te déposer.
- C'est gentil mais ça me fera du bien de marcher un peu. Par contre je dois également voir Hayami aujourd'hui, la fille que tu as vu hier, donc je ne serai pas là pour déjeuner ce midi.
- D'accord il n'y a aucun soucis, c'est gentil de prévenir.
- C'est la moindre des choses, me dit-elle. Bon je vais aller me préparer.
- Oui, prends la salle de bain du bas elle est plus grande et je crois que Fabien est encore dans celle de l'étage de toute façon.
- Il met toujours une heure pour se préparer ? Demande-t-elle en rigolant.
- Non maintenant il met du gel, il reste au moins une heure trente...

Nous rigolons puis Thérèse prend des vêtements propres dans son sac avant de se diriger dans la salle de bain, pendant que je fini de nettoyer la table et fais la vaisselle.

Thérèse sort de la pièce quand je l'entends m'appeler faiblement. Je regarde alors notre invitée et voit ses mains trembler.

Sans réfléchir je pose la tasse que je tiens dans les mains puis vais la voir et la prends dans mes bras.

- Je refais une crise, me laisse pas s'il te plaît, j'ai peur.
- Je peux faire quoi pour te calmer ?
- Je prenais des antidépresseurs, mais j'ai arrêté je pensais que c'était fini.

Je vois ses doigts se recroqueviller pour former comme des serres, sans pour autant former un poing. Je prends ses mains dans les miennes puis appelle Stéphy qui ne tarde pas à venir.

- Stéphy va dans le placard à pharmacie, je crois qu'il me reste une plaquette de Xanax.

En me voyant ainsi avec Thérèse contre moi elle comprend aussitôt qu'elle refait une crise et ne tarde pas à revenir avec la plaquette de cachets ovales.

Elle en donne un à notre amie avec un verre d'eau, mais elle ne se saisit que du cachet et l'avale ainsi.

- J'ai l'habitude de les prendre sans eau... Dit-elle.

Elle reste encore quelques minutes immobiles puis je vois ses mains se décontracter, sa crise semble se calmer.

- Ça va mieux ?
- Oui, merci, désolée je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je n'avais aucune raison de refaire une crise.
- Hey ce n'est rien, la rassure ma cousine. Le plus important est que tu ailles bien maintenant...
- Tu devrais garder la plaquette de Xanax avec toi, on ne sait jamais si ça revient, je te fais confiance, pas de connerie avec, dis-je.
- Promis, puis c'était les antidépresseurs que je prenais donc je suis habituée.

Je la laisse avec Stéphania et vais finir la vaisselle.

Au regoubillonnement des chambriersWhere stories live. Discover now