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Nous mangeons tous rapidement un morceau. Quand soudain Fabien se lève précipitamment et se dirige vers l'étage

- Mais où vas-tu ? Demande Mélian.
- Juste vérifier quelque chose, je reviens.

Puis il disparaît de notre champ de vision.

- Je crains le pire, dis-je en prenant une gorgée d'eau.
- Avec Fabien ? Oui, c'est souvent le cas, désespère Mélian en prenant à son tour une gorgée d'eau.

Notre inquiétude s'accroît en entendant des fracas venant de l'étage.

- Tu ne vas pas voir ? Demande Teddy.
- Non, j'ai aucune envie de recevoir un objet tranchant ou pointu sur moi. Puis ce qui tombe au sol ne tombera pas plus bas.
- Ça sent le vécu on dirait, dis-je.
- C'était avec une balle, mais en regardant au sol j'ai vu le jeu de fléchettes à terre, sans le carton de protection. Alors depuis ce jour j'évite de faire mon curieux.

Nous entendons Fabien revenir précipitamment puis aller dans la cuisine se laver les main avant de revenir avec nous à table.

- C'est bon ? Je pourrais de nouveau ranger la pièce ?
- Désolé, je cherchais quelque chose mais c'est bon je l'ai retrouvé, on va bien s'amuser tout à l'heure. Rassure moi chéri, tu me fais confiance ? Demande-t-il tout joyeux.
- Honnêtement ? Parfois j'ai du mal. Mais oui.
- Parfait, tes parents vont se souvenir de cette journée. Dit-il en rigolant et finissant son assiette.

Après plusieurs tentatives à essayer de savoir ce qu'il préparait, nous décidons finalement de laisser tomber. Nous débarrassons la table puis mettons un peu d'ordre.

Quand tout est de nouveau bien propre, bien rangé, Stéphania retourne dans sa chambre continuer son bouquin et Teddy me prend par la main pour me mener dans le jardin.

- J'ai quelque chose à te proposer. Mais je comprendrais que tu refuses.
- Je t'écoute.
- Reviens s'il te plaît. Reviens dans ma vie.

Devant mon étonnement non dissimulé, il s'empresse d'enchaîner maladroitement.

- Enfin je veux dire... Tu pourrais revenir travailler à la boutique... Pour commencer.

Il a tellement changé. J'ai du mal à le reconnaître. Lui qui était pourtant si sûr de lui, le voilà aujourd'hui si peu confiant.

Je remarque cependant un détail. Sa cravate. Il porte celle de ce fameux soir. Mais non, ce n'est certainement qu'un pur hasard.

- Tu sais, tu n'es pas obligée de me répondre de suite mais... Je voulais que tu saches que tu me manques.

Ces paroles me ramènent à la réalité instantanément.

- Je ne sais pas. J'ai encore du mal à réaliser ce qu'il s'est passé.
- Je sais, mais tu n'as pas forcément besoin de vivre ça seule. Nous sommes là nous. Et... Ce que je t'ai dit je le regrette tellement. Tu comptes beaucoup pour moi et... Je tiens à toi.

En disant la dernière partie de sa phrase il baisse légèrement la tête pour regarder le sol.

Il est vrai que je n'ai toujours pas trouvé d'emploi dans ma nouvelle ville et que j'ai du mal à sortir de mon appartement. Pour être exacte les seules fois où je suis sortie c'était avec Hayami. Et la soirée où je l'ai rencontrée c'était une soirée organisée par une discothèque qui venait d'ouvrir ses portes dans le quartier.

J'avais eu un flyer dans ma boîte aux lettres et je m'étais dit que ce serai l'occasion de sortir de mon trou et de voir du monde.

- Tu restes combien de temps ici ?
- Je l'ignore... Au départ je ne pensais même pas passer. Dis-je honteuse.
- Écoute, réfléchis à ma proposition, et si tu veux passer chez moi tu es la bienvenue.
- Non, j'aurais peur...

Au regoubillonnement des chambriersWhere stories live. Discover now