Je me sentais si bien que je n'osais pas ouvrir les yeux. De peur que tout s'efface.
Que la paix soit illusoire.
La paix. L'odeur des tartines beurrées et du chocolat chaud. La chaleur de la couverture. Les rayons du soleil sur mon visage, et
De la musique.
Mes yeux entrouverts. Les mêmes sensations, mêmes odeurs, même musique.
Des livres partout. Une guitare folk. Des habits empilés sur une chaise. Parfum boisé sur l'oreiller. L'antre d'un personnage cliché.
Et cette musique qui s'imprègne dans ma tête. Comme une invitation au voyage.
La porte presque totalement ouverte. Un garçon étale du beurre sur des tartines.
Cheveux emmêlés, t-shirt large, pieds nus, je ne me souviens pas de lui.
Je m'assois sur le rebord du lit. Ma tête est comme une grenade, lourde, explosive.
Je suis en sous-vêtements. Et je pue l'alcool. Qu'est-ce que je fous ici.
Mon jean est sur la pile de vêtements. Je l'enfile et prend un t-shirt. Je dois rentrer.
Le parquet craque. Je sursaute et me retourne.
Je me souviens de ses yeux. Plus loin que l'infini.
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Différemment
PoetryLorsqu'on tombe amoureux, on ne choisit ni l'endroit, ni la personne, ni la manière. Mais, comme disait Musset, nous aimons.
