- Marie !

Quelqu'un arrive à mon niveau et je m'apprête à l'envoyer bouler quand je me rends compte qu'il s'agit de Baptiste. Je continue à avancer, tandis que les larmes commencent à rouler sur mes joues.

- Putain, qu'est ce qu'il s'est passé ?

Il se poste devant moi, me barrant la route. M'attrapant par les épaules, il cherche mon regard.

- Qu'est ce qu'il t'a dit ?

- Il... Il a été fidèle à lui-même, lâchais-je dans un souffle tout en essuyant les sillons salés sur mon visage.

- Je suis désolé Marie.

Baptiste m'attire contre lui et me serre dans ses bras, tentant de me consoler.

-Tu n'as qu'un mot à dire et je vais lui casser le nez.

Je lâche un rire.

- Merci de la proposition, je vais y réfléchir.

- A ton service.

Son étreinte me fait du bien et je me calme rapidement. Je m'écarte doucement.

- Allez, je te ramène. On y va directement ou tu préfères faire un tour d'abord ?, me propose-t-il.

Je n'habite pas très loin et accepte donc la deuxième proposition, me disant que l'air frais de la nuit me ferait du bien et m'aiderait à m'éclaircir les idées après la confrontation.

Pendant tout le trajet, Baptiste respecte mon silence et sa présence seule suffit à me sentir soutenue. Arrivés en bas de chez moi après avoir fait le tour du quartier, il me souhaite une bonne nuit et me dit qu'il est disponible par message ou par téléphone si j'ai du mal à m'endormir. Sauf qu'entre l'alcool et le trop plein d'émotions, je n'ai aucun mal à plonger dans les bras de Morphée, à peine ai-je fermé les yeux. Et je m'enfonce doucement dans le sommeil, tandis que j'ai encore l'impression de sentir la main d'Anthonin sur mon bras.

~

Comme prévu, le réveil a été très difficile et je me demande encore comment j'ai réussi à m'extirper de mon lit pour venir travailler. Baptiste n'a pas meilleure mine et nous rions légèrement lorsque nos regards se croisent. Pourtant nous ne sommes pas rentrés très tard mais c'est que nous n'avons plus 20 ans ! Je me souviens qu'à cette époque, je pouvais embrayer sur une journée chargée après avoir à peine dormi deux heures. Aujourd'hui, je bois deux verres et il me faudra deux jours pour m'en remettre. J'ai clairement perdu le rythme. Mais aujourd'hui aussi, mes priorités ont changé. Avant, je voulais m'amuser et profiter de mes amis. Tandis que désormais, je me concentre sur un projet à long terme qui me tient à coeur. Fini les abus et bonjour les économies. C'est donc ça être adulte ?

-Marie !

Aïe. La voix d'André me résonne dans la tête et je grogne légèrement.

-Venez ici. Immédiatement.

Je me traîne jusqu'à la réserve, où il m'attend sur le pas de la porte.

- Qu'est ce que je vous ai demandé hier par rapport à la nouvelle collection ?

- De mettre les boîtes à l'entrée.

- Alors pourquoi est-ce qu'elles sont tout au fond, complètement en vrac ?, me hurle-t-il au visage.

En réalité, il a juste haussé le ton mais ma gueule de bois me donne l'impression qu'il utilise un mégaphone.

- Je vous assure que c'est que j'ai fait, tentais-je de me défendre.

Shot meWhere stories live. Discover now