huit

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environ une heure plus tard nous étions devant la gare montparnasse, entourées de gens pressés allant dans tous les sens.

je me rendis compte à ce moment là — et à ce moment là seulement — que je n'avais rien sur moi excepté ma carte bancaire. heureusement. mes économies pour m'acheter mon propre appartement allaient servir avant l'heure.

toi non plus tu n'avais pas grand chose, pas même de chaussures. mais en fait on s'en foutait. pour la seule fois de ma vie, je me foutais royalement de l'apparence que j'avais, de ce que les gens allaient penser de moi. après tout ce que je suis ne les regarde pas.

— on va où ? t'avais-je demandé.

tes yeux pétillaient et ton sourire étincellait. ton visage était un mélange brut entre la malice et l'excitation.

— aucune idée.

tu me regardas, les lèvres pincées pour t'empêcher de rire.

— enfin si je sais, mais j'ai pas envie de te le dire.

j'abordai une moue boudeuse, et rentrai ma tête dans mes épaules, telle une enfant.

— jvais te bouder.

tu me regardas de haut en bas et de bas en haut, l'air moqueuse. je ne me laissais jamais de me dire que tu étais sublime.

— je crois pas non.

et puis tu pris mon visage entre tes mains et m'embrassas légèrement. j'adorais le contact de tes lèvres pressées contre les miennes. c'était extrêmement doux, ça calmait mon esprit en vrac. tu avais un don pour me faire chavirer.

une fois le baiser terminé, je m'effondrai dans tes bras. et je sombrai dans ta chaleur et m'évanouissait dans ton odeur. tu étais comme un remède. et je ne pouvais pas te résister, tu me faisais trop de bien pour ça. et j'effleurai ta joue droite du bout de mes doigts. je sentis ta peau frissonner, c'était agréable.

— tu vois, t'es incapable de me bouder.

tes yeux marrons étaient tout plein d'étoiles. une galaxie pleine de couleur. tu m'offrais un voyage dans l'espace, et wow, qu'est ce que j'aimais ça.

— rhô tu me prends par les sentiments là.

ton joli rire m'apporta la seule réponse que je voulais ; j'adorais te faire rire.

— bon suis moi, on y va.

et, ta main dans la mienne, je me laissai embarquer dans une vie. dans la vie, celle qui portait ton nom.

adieu nos corps fanésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant