Introduction

8 0 0
                                    

Ah ! Quel beau matin est ce matin duquel M. de Feuerbach sort d'un profond sommeil.

 Voilà que les rayons transpercent depuis trop longtemps déjà les entraves vitrées que comporte son appartement du 16 ème arrondissement. Il est dix heures. Avec lenteur, il se redresse. Enfin, il utilise ce qu'il a bu de vin, pour utiliser ce ventre bien gros et rond que sont ceux des ivrognes comme par volonté de puissance-ou par effet gravitationnel-afin de le diriger vers l'avant, et le faire avancer, à pas lent, sans n'y mettre aucune conviction. 

Enfin, face au robinet,  il se projette un jet d'eau au visage, en espérant que l'ivresse eut tort, et qu'elle n'était pas si pénible, cette vie, au 21 ème siècle. 

Face à cette glace, il y observe ses rides et ses cicatrices. Non, il n'était pas le temps de se sevrer. Pas ce matin de ce vin de basse-Bretagne, non, ce soir, il décida, il en boirait encore.  En l'honneur de ces vices ! Qui n'en sont plus et qui deviennent, doucement, semblables à ces migrants que personne ne veut et qu'on enferme au sol syrien, entre les bombes, et les frontières européennes. 

Nous pouvions entendre se plaindre M. de Feuerbach hier soir, à sa pauvre muette qui lui sert de bonne et de femme, Mme. de Feuerbach, les choses suivantes...

- Oui ! À l'abandon ! ces erreurs qu'on est faites ! Et qu'on dit avoir apprises, mais il en est rien et en sera à jamais, rien ! Car les Hommes ne sont pas philosophes, non. Ceux pensent le devenir, sont fous. Et les politiciens, qu'ils le pensent ou ne le pensent pas, sont les pires de tous ! Car ils agissent, comme s'ils l'étaient. Et par Panem et Circense, ils font oublier l'empathie à ce peuple hypocrite, au déboire de l'ignorance ! Et moi le premier ! 

Et le pire... c'est qu'il est possible d'ignorer, oui... l'injustice, Madame. L'injustice des pauvres, face au soleil qui les brûle et la famine qui les tue. Croyez-moi, cette bêtise ne durera. Et la sixième extinction de masse ne laissera pas Notre-Dame sur pieds. Comme-ci la nature en avait quelque chose à foutre de ces monuments des hommes qui la déshabille pour l'agresser, et la laisser béante, violer des cheveux aux orteils. Seulement, pour les humains, le pire est la mort certaine, de ceux qu'on pourrait aimer, oui, de notre progéniture, pardi ! Indécents et égoïstes personnages sommes-nous ! L'amour de notre famille est la seule qui reste au fil du temps. Les autres amours sont à cultiver. Alors, quand voilà cette jeunesse aura mon âge, ils se souviendront de cela : petits et vieux, nous sommes les assassins de nos enfants. Alors, ce soir, encore, je bois et je pense, de ce qu'il me reste à boire, et de ce qu'il me reste de pensées ! Ah ! Madame, le vin rend con. 

Ce matin, quand l'ivresse eut passé, et que le vin fit de cette conversation une chose oubliée, M. de Feuerbach, fit de lui un personnage totalement indifférent. Qui ne parle, quand on lui demande et si on ne lui demande point, il ne parle point. 

Avec le temps, ce qui fit sa fortune lui est devenu un fardeau, il enseigne, car voilà qu'est son rôle, sans plus, et l'exercice de réfléchir, il en oublie les travers au soir venu. 

En dehors de cela, comme ce dimanche, 10 heures, il n'y a qu'une pensée qui trotte en sa tête : ce vin de basse-Bretagne, pensa-t-il, il était vraiment pas mal. 

Car M. de Feuerbach, n'a pas changé d'un écume. Son regard présent, vide. Je dû en conclure, que cette vieille branche vivait en se souvenant sa fleur de l'âge ! Ah ! Ce temps où il ne se cherchait point de raisons d'espérer. 

Un rien de plus et on le croirait nihiliste, mais il n'en était rien. Car ce bon vieux citron sans conviction et avec un peu trop de tenu possède voilà une grande gueule qui s'ouvre quand on le presse de mauvaises paroles. C'est ce qui le fit professeur au sein de cette institut tristement célèbre par la grande fortune qu'elle demande en échange de former de mauvais personnages qui deviendront de mauvais politiciens.

 Au diable l'hypocrisie ! Vous tous, et moi d'abord, sachez-le, nous vivons en Lucifer. Car l'Enfer, ce sont les Hommes ! A-t-il dit un jour, ce M. de Feuerbach, à ses piteux élèves de Sciences-po, bien trop concentrés sur leur téléphone qu'il en était évident, nulle n'écoutait son cours. 

Les enfants dûment croire, après cet évènement, que ce doivent être les déceptions qu'ont rendu irritable ce bougre dont la vie semble si insupportable, car c'est ainsi que ces mêmes gens accoutumés au bien vivre en société occidentale le surnommèrent l'Aigri M. de Feuerbach. 

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Mar 18, 2020 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

M. de FeuerbachWhere stories live. Discover now