- Bien joué.

- Je ne serai pas venue à tes cours pour rien. J'espère que tu es fière de mes progrès.

- Je suis presque impressionnée.

- Je ne pense pas que tu sois en position d'ironiser.

- Ah oui ? Il y a des moments pour tout ?

- Ce n'est pas ce que je voulais dire.

- Et que voulais-tu dire ? Que tu as l'avantage ? Que je dois me taire et écouter tes conditions ?

- Tu vas la fermer ?!

Je suis au bord de la surprise face à son ton brutal, elle enfonce ses ongles dans ma chair.

- Détends-toi, tu me fais mal.

Son visage se décrispe d'un coup. Elle semble étonnée de cet aveu et relâche la pression qu'elle exerce sur moi. J'en profite pour me dégager et ainsi reprendre le dessus.

- L'empathie... Encore une erreur.

- Je te hais !

- Tu savais que la haine impliquait l'amour ?

- Je te hais plus que tout sur cette planète !

- Ça me touche.

Je me relève en la tirant par les avant-bras afin qu'elle suive mon mouvement et se retrouve à ma hauteur. Elle paraît dans un état second, elle ne me regarde plus et tremble.

- Assieds-toi, fais comme chez toi vu que c'est... chez toi.

Je cherche un verre dans la cuisine américaine donnant vu sur l'entièreté du salon décoré avec goût. Elle n'a pas bougé quand je lui apporte de l'eau. Elle est debout à côté du sofa, sa jambe droite frôle à peine l'accoudoir. Je la contourne et pose le verre sur la petite table basse en bois. Elle m'empoigne et me jette sur le canapé.

- Je te hais toi et tout ce bordel dans ma vie depuis que tu m'as couru après.

- Hum...

- C'est tout ce que tu as à répondre ? Tu détruis ma vie et te me lances une vulgaire onomatopée de merde ?!

- J'ai détruit ta vie ? Rien que ça...

- Mon fiancé est toujours à l'hôpital, on se dispute sans cesse, on s'est éloigné alors qu'on prévoyait de se marier, qu'on envisageait d'avoir des enfants... Il n'est plus celui que j'ai connu ! Je ne suis plus celle que j'étais !

Elle hurle et fond en larmes. J'ose bouger mais elle me secoue avec vigueur.

- Tu m'as transformée, tu as fait naître en moi ce désir et depuis il ne me quitte plus. Quand mon mec était en sale état je ne pensais pas à lui mais à toi !

Je me prends une claque à ces mots.

- Quand ta main est passée sous mon jeans je te suppliais de continuer pas d'arrêter !

Une seconde gifle mais cette fois plus forte.

- Je te hais d'avoir éveillé cette pulsion en moi, je t'en veux d'en vouloir plus. Je te hais de revenir à la charge même si je n'attends que ça.

Ses yeux sont rivés dans les miens, ils expriment tout ce ressenti, elle est essoufflée. Je détache ses mains de mes épaules pour les prendre dans les miennes, elle ne les retire pas.

- Je t'en veux d'être si douce, de sentir si bon. Je hais ta bouche, ta mâchoire...

Sa voix devient presque inaudible.

- Tu me hais, j'ai compris.

- Alors pourquoi t'es toujours là ?!

Ses mains se serrent dans les miennes.

- Tu m'empêches de partir en étant sur moi là...

Je dis cette phrase calmement, elle semble confuse mais est toujours rouge de colère. Elle regarde au loin vers la fenêtre. Je n'envisageais pas que tant de choses se passaient dans sa tête et que j'avais eu une telle incidence dans sa vie.

- Veux-tu que je parte ?

Aucune réponse. Son regard se baisse et elle s'en va du canapé. Je me dirige vers la sortie. Je suis allée trop loin avec ce petit jeu...

- Je vais te laisser tranquille.

- C'est trop tard de toute façon.

- Trop tard ?

Je ne me suis pas retournée pour poser cette question car je suis en train d'actionner le loquet. Je m'engage pour aller hors de cet appartement quand elle ouvre la bouche.

- Regarde-moi.

Je me tourne vers elle. Elle est totalement nue bien qu'elle se cache légèrement en croisant les jambes et en ayant l'un de ses bras sur sa poitrine. 

Self ControlWhere stories live. Discover now