Self Control

Chapitre 8

- Encore un qui écoute mes conseils.

- Lâche-moi ! Mais lâche-moi bordel !

- Non. Catherine appelle la police !

- T'es sûre ? Je ne...

- Appelle !

Elle obéit. Quelques minutes plus tard il est pris en charge par les autorités qui nous demandent de passer demain pour prendre sa déposition. Ma sœur subit une main courante pendant que j'explique vaguement à la famille ce qu'il vient de se passer. Ma tante manque de tomber dans les pommes sous le coup de l'émotion et Tom vacille en la maintenant. Pour un petit séjour censé être barbant je suis déçue ! Je regretterais presque la monotonie habituelle... Si seulement j'avais su plus tôt pour Cat'... Le lendemain nous avons dit aux enfants que leur père avait eu une urgence au travail. Je ne sais comment elle leur annoncera. Cette situation est tellement triste mais aussi nécessaire, elle a pris la bonne décision. À l'association, ma formation m'avait apportée tant d'éléments qui ont conditionné ma position par rapport à ce qui venait de se passer. Tout ceci devait cesser, c'était elle ou lui.

*

Je prépare la voiture pour partir après manger. De retour chez moi la petite troupe s'installe.

- Tu peux rester ici autant de temps qu'il te sera nécessaire.

- Tu dis ça parce que tu as besoin d'une femme à la maison ?

- Ahah t'es bête. Demain j'appelle Émilie pour qu'elle me donne quelques tuyaux pour un bon avocat si tu veux.

- Oui... Merci d'être là pour ça.

- Tu ne veux pas poser quelques jours au boulot ?

- Non je ne peux pas me le permettre actuellement, c'est la fin de l'année on doit tout boucler.

- Bien...

- Tu pourras t'occuper de Marc et Zoé juste pour demain ? Je préviendrai leur nounou pour les changements rapidement.

- Oui ne t'en fais pas.

Tous prennent leur marque, le repas du soir se passe calmement. Les enfants couchés, nous parlons en regardant la télévision. Ça frappe à la porte.

- Tu attends quelqu'un ?

- Non mais ça doit être Isa, ne t'inquiète pas.

J'ouvre.

- Mon cadeau !

- Sérieux ?

- On ne peut plus !

Je regarde ma pendule, il est 23 heures passées.

- Entre tête de rat.

- Hey mais ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu !

Cat' étouffe un petit rire alors que la cadette lui saute dessus.

- T'es bon public !

J'ajoute cela avec un grand sourire.

- Sors le cadeau tant que c'est encore mon anniversaire !

Après qu'elle l'ait déballé on se retrouve à parler jusqu'au petit matin. Cela faisait une éternité qu'on ne s'était pas retrouvées ainsi. On s'endort quand les enfants se réveillent. Misère...

- Comment tu fais ? Dis-je à moitié endormie.

- L'Amour, tu sais ? Comme quand tu veilles sur nous.

- Ah ouais ? Non mais là j'ai trop la tête dans le cul.

- Tata Sam elle a dit cul !

- Oui Zoé mais elle fait un rêve, elle ne contrôle pas.

Je pouffe à moitié de rire.

- Mes amours je vais travailler mais Tata Isa et Sam vont s'occuper de vous. Marc si elles sont en train de dormir tu les réveilles à 8h pour qu'elles vous emmènent à l'école. Je compte sur toi mon grand.

Je l'entends les faire déjeuner et les laisser finir seuls puis partir. Elle ne sera pas de retour avant 18h. Je me bouge et réveille Isa. Elle semble très à l'aise avec les bambins. Il faut dire qu'elle les a plus côtoyés que moi. La journée en sa compagnie se passe bien, notre sœur rentre un peu plus tôt que prévu c'est parfait. On prend le temps de se parler un peu avant de partir pour mon cours. Cet après-midi, Émilie m'a passé diverses coordonnées que je lui transmets mot pour mot. J'en ai profité, lors de mon coup de fil, pour lui dire qu'un remplacement serait nécessaire sans m'étendre sur les raisons. Je ne voulais pas subir un interrogatoire.

Isa m'accompagne comme prévu. Je lui ai fait un petit speech sur le déroulement de la séance.

- Tu me la montres hein !

- Oui mais t'es pas là pour ça. Et je ne sais pas si elle sera là.

- Mais si !

- Bonjour à toutes. Aujourd'hui je ne pourrai pas réaliser le cours mais Isabelle ici présente va me seconder.

- Pourquoi ?

Anaïs et Marie pose en même temps cette question.

- J'ai eu quelques soucis qui m'obligent à ne pas pratiquer. Mais dans moins d'un mois je reprendrai le flambeau.

- À voir !

Ma sœur me coupe. Je la regarde avec sévérité ce qui me fait oublier de demander à Anaïs ce qu'elle fait dans mon groupe.

- Vous allez me fesser professeur ?

Et là je ne peux m'empêcher de rire. Je remarque qu'Amandine a ses yeux fixés sur moi.