I.2 - La liche des glaces, Partie 2

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Face à cette vision radicale, un consensus se forma entre la majorité des hommes et femmes d'Helgaïr. « Nous ne désirons pas prendre le pouvoir pour nous, ni vous forcer à nous suivre. La seule chose que nous avons réellement à vous dire, maintenant, c'est que nous partons en guerre contre les monstruosités qui nous ont assaillies, et que toute âme assez courageuse pour prendre les armes est invitée à nous rejoindre. Que ce combat, même s'il doit être le dernier des flarniens, soit à la hauteur de notre courage et de notre férocité ! Cette nuit, nous rendrons hommage à nos morts et emplirons de fierté nos pères en triomphant l'arme à la main ! Peuple d'Helgaïr, que j'ai juré de protéger, nous suivrez-vous ? »

La foule scanda son approbation, levant le poing contre la cruauté de leurs ennemis, soudainement ravivés par le discours qu'Haldrick avait prononcé d'un ton grandiose et qui avait réanimé tous leurs instincts guerriers. Ils étaient prêts à suivre leur nouveau chef jusque dans la mort, honorant leurs traditions de combatants, et ils le feraient savoir à leur enemis. C'était tout ce qu'il fallait, s'amusa intérieurement l'intéressé, quelques exagérations et évocations d'actes d'héroïsme pour unir un peuple.

***

Soudain consciente de l'urgence, Helgaïr fut rapide à se mettre en mouvement. En peu de temps, tous les volontaires allèrent se saisir des armes que tout habitant de Fellmork gardait chez lui et se vêtir de ce qui se rapprochait autant que possible d'une tenue adaptée au combat, les protégeant plus ou moins. Les plus chanceux se trouvaient posséder un gambison ou autre tenue adaptée au combat. Les guerriers de profession, mieux équipés, ajustaient leurs casques et embrassaient leur famille avant de se regrouper. Les flarniens dirigeaient les opérations, et organisèrent l'embarquement de touts les vaillants volontaires sur les barges : c'était le nom porté par les trois grandes embarcations volantes amarrées sur l'île. Leur structure principale ressemblait à une large caisse de bois, et de part et d'autre était attachées de larges panneaux de bois et de cuir, comme deux grandes ailes immobiles, dont les enchantement assuraient la stabilité de l'engin dans les airs, tandis que les sortes de poches disposées sur ces plaques, se gonflant et expirant d'un mouvement presque organique, servaient à ajuster l'altitude tout comme à virer de bord. Ces machines étaient lentes, mais résistantes et pouvaient accueillir beaucoup d'hommes, protégés entre les murs de bois. C'était un des grandes réalisations des mécaniciens de Fellmork.

Les flarniens répartirent les hommes dans les trois barges posée au sol, non loin de la petite cité. Pleines comme jamais auparavant, elles fermèrent leur portes, les pilotes s'assurèrent de la bonne fermeture des panneaux de bois et montèrent dans la petite cabine située sur le toit, suite à quelques autres vérifications du bon fonctionnement de la machine. À l'intérieur, les hommes ne pouvaient voir que depuis quelques fenêtres, percées moins pour la vue que pour les archers. Les mécanismes se mirent en branlent, des système de câbles s'allumèrent, des pièces de métal et des cristaux se mirent à émettre des lumières. Enfin, les barges décolèrent et prirent lentement leur envol dans le ciel, gagnant une altitude de quelques dizaines de mètres au-dessus des plus hautes îles, avant de prendre la direction de Koljkorak.

Les flarniens étaient resté à terre avec les quelques guerriers également accoutumés à voler à dos de kiirahl. Voyant le bon déroulement du décollage, ils se préparèrent à partir : leurs montures étaient de toute manière bien plus rapides que les lourdes barges. Haldrick marcha avec les autres jusqu'aux écuries. Là étaient élevées et choyés les créatures les plus étrange qu'ils aient réussi à dompter. Les kiirahls avaient en effet au sol l'apparence d'un serpent ou d'un lézard d'un blanc laiteux, doté d'une tête plate et d'une dizaine de pattes, avec une queue aussi longue que leur corps. Dociles, ils laissèrent les cavaliers du ciel poser une selle sur leur dos et l'attacher. Eux-mêmes avaient hâte de retourner dans les airs. Haldrick monta sur le dos de l'un d'eux, attacha fermement ses jambes avec des lanières, et s'assura par ailleurs d'avoir bien fixé sa hache, son arbtria et son bouclier. Il ouvrit ensuite les portes de l'enclos de son kiirahl, un animal qu'il chevauchait depuis qu'il était petit, et qui avait été monté par des flarniens maintenant morts. La bête se précipita à l'extérieur sur l'ordre de son cavalier, semblant autant marcher que glisser sur le sol, sa queue oscillant derrière elle. Arrivée sur la zone de décollage, elle étendue brusquement ses pattes de part et d'autre. Mais au lieu de s'écraser au sol, elle resta en suspension à quelques dizaines de centimètres du sol : ses pattes avaient instantanément fusionné en pris la forme de grandes ailes, aussi larges que longues, dont la consistance physique ne semblait pas assurée. Leur apparence était celle d'une mince couche de brume en forme de demi-cercle flottant de part et d'autre de la créature, ondulant lentement. En position de vol, le kiirahl avait l'apparence vague d'une raie marine blanche disproportionnée, et constituée tant de chaire que de brume.

Récits et Légendes d'OrebyaDonde viven las historias. Descúbrelo ahora