Introduction

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Nul ne saurait se cacher assez profondément pour n'avoir pas la plus petite idée de ce à quoi notre monde ressemble. Dans un pur but de complétude, je commencerais tout de même par une succincte description de celui-ci, que l'on nomme habituellement Orebya. Ces quelques lignes rassureront peut-être le lecteur quant à l'universalité de ces constatations. À notre époque, que nous, scientifiques, nommons âge céleste, toutes les créatures et tous les peuples, humanoïdes ou non, qu'il m'ait été donné de voir au cours de mes voyages, vivent sur des îles flottant dans, je suppose, le ciel. Celles-ci sont habituellement constituées de pierre, parfois d'autres matériaux plus exotiques tels la glace. Elles ont l'apparence de rochers gigantesques dont les dimensions varient habituellement de celles d'une grande maison à celles de plateaux sur lesquels pourraient être bâties plusieurs larges cités. Seules exceptions à règles, les mers et océans seront traités dans un chapitre dédié, pour que le lecteur n'ayant jamais ouï de ces spécificités soit en mesure de se les représenter. Je tient à faire remarquer au lecteur que nous avons catégorisé les forces de notre monde en deux catégories : physiques, et magiques. Mes recherches m'ont donné à penser que l'état de celui-ci est dû à un curieux mélange de ces deux forces.

Ces îles forment une superposition très profonde, dont les obscurités sont largement inconnues et dangereuses. Nous, hommes, vivons sur les îles les plus élevées, que nous appelons couche de surface, ou simplement surface. Ces zones sont moins dangereuses, cultivables, et la végétation y pousse. Parfois, certains individus s'aventurent plusieurs couches d'îles en profondeur, mais toutes les explorations que j'ai menées montrent que les îles s'enfoncent bien plus loin encore. Nous savons cependant qu'un grand vide se trouve en dessous de ces îles, et qu'il nous sépare d'une terre solide, les profondeurs. Largement inconnues, nous pensons que seules les pires monstruosités y vivent. Cette surface tendrait à avoir la forme d'un globe, mais certaines sources parlent d'un disque. Toujours est-il qu'elle est très probablement entièrement couverte. Nous avons connaissance d'un temps fort éloigné, que nous nommons de manière générique temps anciens, où cette surface était habitée par nos ancêtres, alors même que les îles du ciel n'existaient pas. Cependant, ces informations sont très vagues et incomplètes, et tout le peu de savoir que j'ai acquis en la matière fera l'objet d'un chapitre spécifique.

Pour en revenir à notre monde actuel, je me permettrai de compléter sa description par quelques remarques générales sur sa structure et ce qui y vit. Nous sommes habitués à voir les innombrables arches de pierres, formant des ponts naturels entre les îles, permettant généralement de se déplacer de la surface d'une île à une autre. On constate également de telles arches à mi-hauteur entre les îles. C'est grâce à elles que tous les déplacements pédestres de tous les peuples et toutes les créatures ne disposant pas d'ailes sont possibles. Une autre particularité que je pense intrinsèquement liée à notre monde actuel concerne les cours d'eau. Nous savons tous bien qu'ils s'écoulent entre les îles, traversent les arches, et chutent parfois en cascades. Le phénomène inverse est également courant, et il n'est pas rare de rencontrer le trajet d'une rivière des alzades, ces cascades que les flots remontent. Je pense fortement que ces phénomènes sont magiques, car il est bien connu que tout objet lâché chute vers le bas.

Cependant, toutes les créatures ne se contentent pas de la marche, et beaucoup d'espèces volent dans nos cieux. Leur taille varie elle aussi de celle des petits insectes, à celle de créature que plusieurs cavaliers peuvent chevaucher simultanément. J'ai remarqué en outre que la plupart des peuples avaient domestiqué une ou plusieurs de ces espèces ailées pour en tirer profit, souvent pour se déplacer. Ils ne se contentent que rarement de montures au sol. Cela constitue leur premier moyen de voyager dans le ciel, suivit des machines volantes alimentées de sources magiques, elles aussi très courantes. On constate en outre la présence de nombreuses autres espèces que les humanoïdes disposant de formes plus ou moins primitives d'intelligence. Elles sont parfois pacifiques, parfois dangereuses comme le sont les gobs. La faune en Orebya est donc riche, et varie beaucoup selon la région.

— Ogethar, À propos du monde (Introduction)

— Ogethar, À propos du monde (Introduction)

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Récits et Légendes d'OrebyaWhere stories live. Discover now