Chapitre 10

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Xiaojun passait un chiffon tâché de rouge sur son arme encore bien plus tâché. L'odeur du sang montait à ses narines, le frais et celui ayant déjà sèché depuis un moment.
Mais cette odeur ne le gênait pas, elle était le parfum qui emplissait quotidiennement sa vie, il avait fini par y être totalement habitué.

Tout comme il était habitué à donner la mort, mais ça c'était un autre débat.

Pour l'instant sa seule préoccupations était d'obtenir de sa hache qu'elle redevienne la lame brillante et dégarni de la moindre tâche de sang.
La personne à qui appartenait cette substance vitale n'importait pas, elle n'importait plus depuis le moment où sa tête s'était détaché de son corps.

"Qu'on lui coupe la tête"

La phrase que tout le pays redoutait, car synonyme d'un destin tragique instauré par l'affreuse reine de cœur.
Elle criait cela à tout va, dès que quelque chose l'ennuyait ou lui déplaisait. Elle cinglait ces quelques mots comme le remède à n'importe quel conflit.
Et personne n'était à l'abri de cette ordre, à partir du moment où une plainte était érigé à votre égard alors vous étiez persuadé de vous faire trancher le cou.

C'était ainsi que marchait le pays.

Et Xiaojun était cette personne qui faisait l'action délivré par la reine. Il coupait les têtes, lui et lui seul.
C'était son métier, son quotidien, la seule chose qui rythmait ses journées.

On l'appelait le faucheur, comme celui des contes qui arrivait vêtu de noir et une faux à la main.
Bon, le jeune homme avait une hache, mais cela était similaire de son point de vue. Et comme tous s'amusait à le surnommer faucheur alors il se conformait aux cliché, ne s'habillant que par des vêtements à la noirceur profondes.

On voulait faire de lui un monstre sans âmes ni couleur ? Alors il acceptait et se conformait.

La seule couleur vive qui venait tâcher son bel attirail se trouvait être le rouge sang, mais quoi de plus normal pour un métier comme le sien.

Xiaojun était un monstre, un tueur, un faucheur de vie. On ne le détestait pas, mais on le craignait.
Certaine rumeur venait à dire que ceux qui croisait son regard se verrait frapper par une mort prochaine, alors il s'amusait à croiser le plus de regard possible.

C'était la son seul lien avec les humains ordinaires.
Seul les futurs morts acceptaient de lui parler, mais simplement pour lui offrir leurs derniers mots en espérant qu'il se souvienne d'eux.

Mais, à peine la gorge tranché qu'il oubliait tout, ne voyant pas l'intérêt à garder en mémoire la parole des morts.

Xiaojun était ainsi, un être solitaire qui faisait plus l'effet d'un fantôme aux yeux du peuple.
Il apparaissait pour tuer, puis disparaissait.
Personne ne savait où il vivait, si même il avait une maison.

Au final, peut-être était-il juste un fantôme ?

Et bien non, pas vraiment en fait.

Le faucheur faisait peur, tout le monde l'evitait constamment et tentaient de faire comme s'il n'existait pas.

Tous sauf une.

- Xiao ? Tu veux une fraise ?

Il inspecta un moment sa lame, cherchant la moindre petite tâche qui aurait pu échapper à son œil eguisé.
Mais, comme prévu, le chiffon avait absorbé toute trace de sang qui avait pu se déposer sur la hache.

- Où as-tu trouvé ces fraises Yangyang ? Demanda-t-il en tournant le regard vers son ami.

Ce dernier, un grand rouquin habillé en costume entièrement blanc, laissait pendre un panier remplit de fruit et de pâtisserie à son bras, alors qu'il tendait une fraise bien rouge en souriant de toute ses dents

~ Wonderland ~Where stories live. Discover now