Chapitre 3

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   Ben marchait dans la rue, jean noir et chemise rouge à carreaux noirs au corps. Ses cheveux lisses auburn lui tombait devant le visage alors qu'il repoussait une mèche de sa main de manière à mieux voir devant lui. S'adapter n'avait pas été facile au départ : il fallait trouver de quoi survivre et prendre les habitudes des humains de cette époque. Il leva le regard au ciel pour contempler un spectacle qu'il savait, s'il ne faisait rien était « sensé » ne pourrait plus jamais être contemplé comme il le faisait. Le soleil se couchait au-delà des usines encore fumante malgré l'heure tardive ; les orange, roses, rouges, violets et indigos se reflétaient dans le ciel comme un arc-en-ciel s'incrustant dans la voûte stellaire comme on incrusterait de l'encre sous la peau. L'Homme de cette époque ne savait guère profiter de ce qui lui était offert par la nature. Il ne pouvait s'empêcher de la détruire pour construire de nouvelles choses sans rendre à la nature ce qui lui appartenait. Cela faisait deux ans que Ben Modril avait eu son accident spatio-temporel ; qu'il se bâtissait un avis sur la société et l'humanité. Petit à petit, la raison du pourquoi il était ici s'estompait au fur et à mesure que ses réflexions philosophiques devenaient de plus en plus poussée. Il se demandait pourquoi il lui fut demandé de sauver une humanité égoïste et suicidaire d'une extinction quasi totale. Pourquoi et comment son humanité à lui avait survécu et était si attentionnée et puriste comparée à celle de ce temps. Comment l'humanité avait survécu si personne n'était intervenu dans sa temporalité. « L'extinction Massive » avait bien eut lieu et personne ne l'avait arrêté. Alors comment l'humanité a-t-elle subsister ? Pourquoi lui demander de sauver l'humanité si personne ne l'a sauvé dans sa temporalité ? Serte, il existe des inégalités due au manque de surface habitable sur terre mais la conquête spatiale et l'entre-aide a permis de survivre même dans les conditions les plus extrêmes. Après avoir vu quelques films dits « cultes » par ses collègues de travail, il en avait conclu que s'il modifiait le cour du temps, ne risquerait-il pas d'y avoir un paradoxe temporel ; l'humanité ne risquerait-elle pas de s'entre-tuer de nouveau sans personne pour l'arrêter ? Peut-être valait-il ne rien faire plus tôt que de risquer une perte définitive de l'espèce humaine...

  Ben traînait des pieds jusqu'à son appartement qu'il avait commencé à louer il y a deux ans de cela, après avoir trouvé un emploi et donc une source de rémunération. Il sortit ses clefs dans un tintement métallique et rentra celle qui correspondait dans la serrure. Il la tourna et deux bruits d'engrenages plus tard, il appuya sur la clenche et ouvrit sa porte. Il pénétra dans ce petit antre sombre froid, peu meublé, contenant le strict nécessaire. La consommation ne faisait pas partie de ses habitudes. Il appuya sur l'interrupteur en produisant un petit « clic » et la lumière fut. On pouvait voir des feuilles dispersées ça et là de la pièce, des restes de gommes sur une table en ébène, un canapé gris dit « Clic-Clac », une petite télévision dont Ben se demandait encore pourquoi l'humain lui portait tant d'importance, quelques étagères où reposent quelques livres philosophique et journaux vieux de quelques jours et enfin deux portes : une pour la cuisine et une autre pour la salle d'eau. Il referma la porte derrière lui, se déchaussa sur le paillasson, déposa ses clefs dans le cendrier et s'avança vers le canapé avant de s'affaler dessus, éreinté par sa journée de travail. Malgré ce que pourrait dire les personnes de cette époque, triller du courrier demandait de porter une attention minutieuse sur les destinations pour ne pas se tromper et envoyer le courrier à la bonne personne. Il se massa les yeux avant d'effectuer une distorsion corporelle semblable à celle d'un chat au réveil tant il s'étira. Dans sa temporalité, le travail était nécessaire pour vivre mais pas aussi physique ; il nécessitait surtout des capacités mentales car tout le physique était réalisé par des robots. Il lui semblait que le temps s'écoulait à une vitesse éclaire. Son emploi du temps chargé ne lui laissait guère le temps d'apprendre de nouvelles choses et il se voyait donc obligé de grignoté sur ses temps de poses et de repos pour se construire une culture et une philosophie solide. Jamais, un jour il n'a autant travaillé que depuis qu'il est arrivé sur cette terre. Les personnes ne pensent qu'à cela : « Il faut que j'aille travailler » ; « Je vais être en retard au travail » ; « Il faut bien travailler pour réussir » ; « Il faut travailler pour vivre » ; « n'oublie pas ton travail à la maison ! »... De plus, les voyages coûtent une fortunes, voilà la raison pour laquelle il n'était pas partit sur le continent sur lequel il devait atterrir pour sa mission. Mais le temps ayant passé, il avait remis en cause sa mission et s'était laissé du temps pour réfléchir à la stratégie à adopter. Il en était arrivé à la conclusion qu'il valait mieux attendre les derniers jours avant « L'Extinction Massive » pour agir. Il s'était dit que c'était pour mieux se préparer et peaufiner son plan mais peut-être qu'au fond, il était juste effrayé des conséquences et répercutions de ses actions. Que se passerait-il si il supprimait l'un des dirigeants des deux pays ? Qui pourrait lui garantir que personne ne prendra la suite des opérations ? Qui pourrait lui garantir que dans 1000 ans l'humanité sera toujours présente sur terre ? Qui pourrait lui garantir que la terre ne deviendra pas inhabitable ? Qui donc pourrait lui prédire les répercutions du changement qu'il réalisera dans l'histoire du futur ?

  Peut-être que Ben avait raison d'avoir peur des répercussions, mais personne ne saura jamais ce qu'il se serait produit si son premier plan de sauvetage de l'humanité avait abouti ; personne ne lui avait préciser comment fallait-il aider l'humanité à survivre. Car, malgré le millénaire séparant son humanité d'origine et celle où il avait atterrit, un Homme par définition est effrayé par l'inconnu, il aime ce qui lui est familier et logique : Ben était un Homme. Les jours précédents « L'Extinction Massive », il avait longuement réfléchi sur ce qu'il devait faire et s'était résigné à abandonner une grande majorité l'humanité à mourir sur l'instant ou dans les années suivantes dû à des mutations génétiques. Il s'était déplacé jusqu'au Japon, une des très rares terres développées qui seront épargnées par les retombée radioactives. Là-bas il avait participer aux recherches scientifiques pour nourrir les réfugiés de la guerre et développer des technologies pour recycler et purifier l'air. Il avait aidé l'humanité à se relever après avoir été mise à terre et à subsister malgré les quelques décennies qui furent dures, nécessitant une adaptation complète de la façon de vivre : la consommation baissa drastiquement alors que la mentalité était au recyclage et à l'économie – d'argent aussi bien que de biens tels que la nourriture ou les vêtements. Sa philosophie s'était bien développée grâce à un apprentissage assidu des engrenages de la société et de la façon de pensé des humains. Il devint – en plus d'un scientifique renommé – un homme de politique et aida à la proclamation d'une démocratie mondiale visant l'entre-aide des survivants pour faforiser le développement des technologies et la relève de l'humanité. Les parties du monde n'ayant pas reçu une grande quantité de retombées radioactives sont le Sud de l'Afrique où les Européens se sont réfugiés ; Le Sud de l'Amérique, zone de refuges pour les Nord-Américains ; L'extrême Orient de l'Asie ; L'Australie mais le réchauffement climatique à rendu cette zone du monde pratiquement inhabitable à cause de son climat aride. Au fur et à mesure que les sciences spatiales progressaient, un nouveau type de colons fit son apparition : les colons de l'espaces. Malgré l'oubli du nom de Ben Modril au fil des années, il subsista en tant que légende. L'humanité se souvint d'une personne l'ayant aidé à subsister grâce à ses connaissances comme si elles venaient directement du futur et sa légende transcenda les siècles jusqu'à l'an 1250 où un groupe de scientifiques temporels décidèrent d'envoyer un homme dans le passé pour sauver l'humanité d'une explosion nucléaire ayant réduite l'humanité à manger de la boue durant des siècles...

Ben Modril, Ingénu du Nouveau MondeWhere stories live. Discover now