Chapitre 35. Rébellion

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Chapitre 35. 

Rébellion

Il traînait la Reine par un seul bras, la soulevant de terre comme si elle eût été un fétu de paille. Darkshadow laboura son épaule de ses ongles pourtant courts mais il ne s'en soucia pas le moins du monde.

- Qui êtes-vous ? Pourquoi faites vous ça ? cria-t-elle encore.

Les Hommes qui accompagnaient le « Géant » ne lui accordèrent pas même un regard.

Voilà déjà trois nuits qu'ils étaient partis à la recherche de Darkshadow, Covey avait commencé à en avoir marre, il avait projeté de s'enfuir avec ses compagnons mais encore fallait-il les convaincre de neutraliser les quatre gardes du Maître qui les suivaient comme leur ombre...

Jusqu'à ce que, par hasard, ils perçoivent des voix qui chuchotaient.

Alors, ils l'avaient trouvé, en compagnie d'un inconnu, comme si elle les attendait ! En d'autres circonstances, il aurait éclaté de rire que la "grande Reine" se soit fait avoir si facilement, mais il s'inquiétait trop pour Marguerite pour se préoccuper d'autre chose.

Il plongea une main dans sa poche et serra la bague qu'il projetait de lui offrir ! Il n'avait qu'une seule hâte : la retrouver. Le Maître avait promis qu'il ne lui ferait aucun mal mais il ne parvenait pas à s'en convaincre. Faites qu'il ne lui arrive rien, protégez là ! pria t-il.

Il ne croyait pas en Dieu ni à quoi que ce soit d'autre d'ailleurs. Pour lui, une fois Mort, vous l'étiez pour toujours et il n'y avait rien derrière ! Pas de lumière réconfortante ! Rien ! Le néant ! Pourtant pour la première fois de sa vie, il voulait croire en ce « paradis » et en ce ou ces Dieux bienveillants auxquels croyait dur comme fer Marguerite.

Ils avaient laissé leurs montures en bordure de forêt, les confiant à la garde du moustachu et du silencieux John.

Au plus grand regret de Covey, ce traître d'Andrew avait insisté pour les accompagner. C'était en réalité un stratagème peu discret pour les surveiller, il en était certain !

Il le paiera ! songea Covey, ruminant déjà sa vengeance.

Cyclone poussa doucement Jerry pour qu'il avance. Que faire de lui ? s'étaient-ils demandé.

Le Maître n'avait pas parlé d'un homme, il voulait juste Darkshadow. Finalement, Covey avait tranché. S'ils ne lui ramenaient pas l'étranger, le Maître serait capable de le lui reprocher et, Dieu sait ce qu'il ferait subir à sa femme.

- Ils viendront tous les deux ! avait-il décidé après réflexion.

Ils avaient donc traînés les deux prisonniers dans la longue forêt et commençaient à désespérer d'en atteindre la fin. 

Darkshadow, quant à elle, avait l'impression de tourner en rond, tout avait commencé dans cette fichue forêt et voilà qu'on y retournait ! Décidément...ces bois devenaient sa malédiction !

Si seulement elle pouvait échapper à la poigne de cet Hercule ! songea t-elle pour la centième fois au moins, elle pourrait sans peine neutraliser les autres ! Tout en espérant que sa magie ne soit pas rouillée...

Elle observa Jerry qui marchait devant eux d'une démarche décidée.

Il était si beau ! s'extasia t-elle. Un désir subit la prit, elle voulait plonger ses mains dans ses cheveux, comme quelques heures plus tôt et parsemer encore ses lèvres brûlantes de baisers.

Tandis qu'ils continuaient leur lente progression, une ombre troubla le ciel.

Darkshadow frissonna sous l'aura glaciale qui venait soudain de s'abattre sur la forêt. Même le soleil, qui commençait à se lever, se cacha dans les arbres, parant les bois d'une lumière irréelle.

La Princesse des Monts VertigineuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant