Chapitre 3: Enfer et damnation

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Nous voilà arrivé chez lui. Arthur me prend le bras et me pousse dans le coin de son salon où je dois m'assoir. Oui, il me prend pour son chien. Et oui, j'accepte ça sans sourcilier. Mais ai-je le choix ? Oui, parfaitement. Mais est-ce que je fais mes choix ? Non, absolument pas. Je m'installe par terre, dans ce coin humide et attend. Je replie mes jambes devant moi afin d'être assez bien installée et je regarde par terre devant moi. Arthur fait les cent pas et ça m'agace, mais je me dois de ne rien dire et de le laisser faire. Vous savez, au début il n'était pas comme ça avec moi. Le début de notre relation était idyllique. Mais elle a viré au cauchemar pour je ne sais quelle raison, et c'est très perturbant. J'étais même prête à parler de nous à ma famille quand il a commencé à devenir violent, et j'ai préféré me taire que de risqué ma relation avec lui. C'est ce que je me disais au tout début, mais je peux vous assurer que je le regrette amèrement maintenant. Maintenant je dois me contenter d'être l'esclave d'une brute insensible et de me taire. Ce n'est franchement pas ce que je veux mais je suis bien obligée de le faire, sinon qu'est-ce qu'il me fera ?

- Enlève-moi mes chaussures, s'il te plaît, me dit Arthur

Je les lui enlève, une par une, sans rien dire. Parfois je me dis que je devrai partir, sans donner plus aucunes nouvelles. Mais j'ai peur qu'il me fasse bien pire s'il me retrouve. Donc je fais ce qu'il me demande.

- Très bien. T'es sage. Reste assise ici, je reviens.

Et il part sans donner plus de détails. Parfois je me demande ce qu'il peut bien faire pendant des heures, pendant que je suis assise ici, sur le sol froid et humide. Par moment j'essaye de me lever discrètement pour aller écouter à travers la porte qui nous sépare, mais une fois j'ai failli me faire chopper. Depuis, je ne tente plus rien.

J'attends je ne sais combien de temps qu'il revienne. Ma position devient de moins en moins confortable, je n'arrête pas de bouger. Je soupire... Je n'en peux plus d'attendre comme ça. C'est fini toutes ses bêtises, je rentre chez moi.

Et c'est au moment où je me lève qu'il revient. Il me toise du haut de ses 1m85, tandis que moi je fais à peine 1m60. Je n'ose pas le regarder dans les yeux tellement j'ai peur de sa réaction.

- Qu'est-ce que tu fais ? Tu m'expliques ?

- Je euh... Je dois aller à la toilette. S'il te plaît.

Il me fixe comme s'il savait que je mentais, mais il ne me dit rien d'autre.

- Très bien, vas-y.

Je suis tellement surprise qu'il me laisse faire ce que je veux que j'en souris comme une débile, et je dois complètement halluciner car il me sourit en retour. Je ne m'y attendais pas.

J'aurais peut-être dû restée un peu plus sur mes gardes... Car ce qu'Arthur préfère le plus au monde, c'est les coups dans le dos. Et c'est ce qu'il s'est passé pour moi.

Sans que je ne m'y attende, et pendant que j'étais occupée de sourire comme une guignol, Arthur avait pris je ne sais quoi comme objet, à vrai dire je n'ai pas eu le temps d'y songer car à l'instant où cet objet à frapper ma tête, je me suis vu tomber. J'ai essayé de résister, j'ai essayé de garder les yeux ouverts vous devez me croire ! Mais... Mais... Attendez ne partez pas...

...

Votre petite amie à une commotion cérébrale monsieur. Le choc a été d'une extrême violence, pour l'instant nous ne savons pas quand est-ce qu'elle se réveillera. Tout ce que nous savons pour le moment c'est qu'elle ne réagit pas comme nous l'espérions au traitement, mais il faut lui laisser du temps. Ce n'est pas rare que des personnes aient besoins de plus de temps pour se remettre de ce genre d'accident, ne vous en faites pas. Je reviens d'ici 2h pour voir où elle en ait, et surtout n'hésitez pas à lui parler, parfois les patients entendent leur proche et ça les aide à revenir.

Je sens comme une légère pression sur ma main, mais je ne sais pas de qui elle peut provenir.

Je suis perdue, je ne sais pas où je suis, ni ce qui m'ait arrivé, et aucun de mes membres ne réagit à mon cerveau qui leur indique de bouger. Même pas un seul petit orteil. Je suis tellement frustrée ! J'aimerais pouvoir ouvrir les yeux et voir l'homme qui a été nommé mon petit-ami mais eux non plus ne veulent pas obéir.

Je commence à être fatiguée... Non pas encore ! Je veux savoir ce qu'il se passe, je ne me souviens de rien ! Enfin si mais je n'en suis pas si sûre. Je n'y crois pas. Arthur ne pourrait pas me faire une chose pareille, enfin j'espère. Mais je n'ai pas le temps de réfléchir, car mon corps lâche... Je suis tellement fatiguée...

- Bonjour Madame, je suis le Docteur Safia, c'est moi qui m'occupe de votre fille.

- Bonjour Docteur... dit la maman, les yeux pleins de larmes, que s'est-il passé ? Je ne comprends pas...

- Madame, votre fille a subi un choc extrêmement violent à la tête, nous ne connaissons-pas encore les circonstances de cet accident, mais son petit-ami est venu la déposé aux urgences ce matin. Il nous a expliquer qu'elle était tombée pendant une balade, mais je vous avoue que le choc qu'elle a reçu est beaucoup trop fort pour que ça soit à cause d'une chute.

- Mais je ne comprends pas Docteur... Ma fille n'a pas de petit-ami, dit-elle

- Vous ne le saviez pas ?

- Non, absolument pas, où est-il maintenant ? Il faut que j'aille le remercier...

Je n'ai pas eu le temps d'entendre la fin que ma mère était déjà partie. Non maman ! Ne va pas le voir, je t'en supplie ! Olala, j'espère qu'il ne sera pas là, je ne veux pas que cette femme, si gentille, rencontre la grosse brute comme lui. Je ne veux pas qu'elle soit souillée par les paroles mesquines qu'il pourrait avoir à mon égard. Il ne mérite pas de rencontrer cette femme, douce et sensible. Il ne mérite rien !

J'aimerais pouvoir ouvrir les yeux et crier de toute mes forces mais je n'y arrive pas. C'est tellement frustrant de ne pas avoir le contrôle de mon corps. J'ai envie de pleurer de rage tellement j'ai peur pour elle, tellement j'ai peur qu'il lui arrive quelque chose ou qu'il lui dise toute sorte de mensonges horrible sur moi. A la place, tout ce qui se passe, c'est que ce stupide « Bip Bip » que j'entends ne fait qu'accélérer. Par pitié, faite que ce boucan s'arrête !

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⏰ Last updated: Jan 31, 2020 ⏰

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