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En poussant la porte, Anthony tremble de tous ses membres. Il est tellement stressé que la sueur dégouline dans son dos. Noémie lui a expliqué une à une les étapes qu'elle a elle-même convenues avec Henry, et il sait donc avec précision quoi faire. Après être entré dans l'appartement du jeune homme, il emprunte donc le couloir et avance jusqu'au salon. Comme prévu, celui-ci l'y attend, nu et assis sur le canapé. En se surprenant lui-même, Anthony ne revient pas sur ses pas, mais continue au contraire de marcher, en suivant à la lettre les consignes qu'il a intériorisées. Il se positionne donc un mètre face à son futur amant, et attend que celui-ci entre en jeu. Tous deux se regardent avec un sourire, celui d'Henry clairement coquin tandis que celui d'Anthony est évidemment timide et extrêmement gêné. Il ne peut s'empêcher d'observer la pièce, plongée dans une semi-obscurité du fait que les volets aient été fermés à demi. La décoration est simple, principalement des murs blancs et quelques affiches de concerts. Le jeune homme, visiblement, est fan de Shakira. Peu de meubles, on sent que l'habitant des lieux n'est pas installé depuis longtemps. Un doux arôme de vanille est présent également, et aide à rendre l'appartement plus accueillant encore. La température est parfaite, chaude mais pas trop. Douce. On aurait envie de s'allonger sur le canapé et s'octroyer une sieste...

Mais bien entendu, ce n'est pas pour cela qu'Anthony est venu. Face à lui, il observe Henry s'adosser confortablement contre le canapé et commencer à se toucher négligemment le sexe en le regardant. Il se passe également la langue sur les lèvres, sensuellement, comme pour annoncer à son visiteur ce qui l'attend. Mais celui-ci, désemparé et sujet à la panique devant une situation si explicite, tente de gagner du temps : « Tu n'as pas de famille, sur Pau ? Je ne sais pas pourquoi je suis venu jusque chez toi, c'est absurde... » Henry, pour toute réponse, se contente de murmurer : « On parlera plus tard. Ou pas, puisque ton fantasme est de repartir à peine après avoir joui. Si tu veux le savoir, je ne connais presque personne ici, et ma famille est loin. Après notre petite affaire, je vais aller marcher dans la nature et attendre tranquillement que tout se termine. Mais maintenant, laisse-moi prendre tout ça en mains... »

Sans attendre, le garçon se redresse et tend les bras vers le bassin d'Anthony. Puis, avec des gestes lents et précis, il commence à lui déboutonner le pantalon. En adoptant un regard coquin, il observe le caleçon et ne peut s'empêcher de murmurer « J'ai toujours eu un faible pour ces sous-vêtements larges, que ne portent habituellement que les hétéros... ». Ensuite, sans perdre de temps, il attrape cette étoffe et la fait descendre le long des jambes de son partenaire. Avant d'engouffrer dans sa bouche le membre ainsi offert, il affiche sur son visage un sourire complice et gourmand. Puis il demande à son compagnon de se retirer la chemise, et se met à son labeur. Il est évident, de par l'entrain qu'il manifeste, que cette situation l'enchante.

Anthony, de son côté, est plus indécis. Son cerveau est en ébullition, et plutôt que de profiter du moment présent, il se torture en se demandant s'il a bien fait de venir, et s'il prend véritablement du plaisir à cette rencontre. En sentant la bouche humide de son partenaire recouvrir d'abord son gland, évidemment, il est heureux de se rappeler à quel point ce genre de caresse est agréable. Et plus encore lorsque les lèvres continuent d'avancer tout au long de la hampe, et finissent par en atteindre la base. C'est délicieux ! Lentement, Henry entame un mouvement de retrait, puis commence à promener sa langue sur l'ensemble de la verge, avant de reprendre les mouvements de la fellation proprement dite. Le plaisir augmente considérablement, mais le cerveau d'Anthony continue de ne pas le laisser tranquille. Qu'il le veuille ou non, sa présence dans ces lieux avec un garçon presque inconnu lui paraît absurde.

Sur le canapé, Henry augmente la cadence, et attrape également son propre sexe, pour le mouvoir rapidement. Toujours debout, Anthony ose enfin le regarder vraiment et imprégner ses yeux du spectacle de son corps. Jusque-là, par timidité, il l'avait esquivé. Il se contentait d'observer le plafond et les mouvements de bouche de son partenaire. Maintenant, enfin, il se permet de détailler sans gêne l'anatomie du garçon : ses épaules larges et puissantes, son torse plat et imberbe, probablement épilé, de même que les jambes... Puis son pubis rasé, et sa main fine, aux doigts longs, pressant avec force un organe aux dimensions modestes. Anthony a l'impression d'être bâti de manière similaire, mais avec partout plus de volume que son compagnon. La même ossature large, mais avec, que ce soit sur les épaules, dans le ventre, et même autour du pénis davantage de chair. Et aussi beaucoup de poils, ce qui lui saute d'un coup aux yeux en présence d'un corps qui en est exempt.

Un dernier baiser avant la fin du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant