Hiver

50 14 1
                                    

Ce matin là j'étais comblée :

En bas de ma fenêtre, il avait gelé.

L'herbe brillait comme mille étoiles,

Blanche comme une vierge toile.

Depuis des mois j'attendais cette lumière.

Depuis des mois j'attendais l'hiver.

Les flocons sur ma langue fondaient

Mais leur goût de magie restait.

Il y avait cette odeur glacée,

Une odeur que l'on ne peut analyser.

Je voyais déjà les sapins,

Les rues illuminées au petit matin

De décorations chatoyantes

Et les vitrines enivrantes.

Je m'émerveillais pour le sol de neige,

Et les flocons, ses enfants, son cortège,

S'emmêlant dans mes cheveux,

Exauçant mon plus grand vœu :

Revoir cette étendue immaculée

Dont j'ai rêvé toute l'année.

Mon souffle devenait brume

Jusqu'à ce que le froid la consume.

Des rangées de bonshommes,

Tous ronds et bien habillés en somme,

Affichaient de grands sourires joyeux

Et dans l'ébène de leurs yeux

Se reflétait la couleur des cieux.

Voilà pourquoi le vœu que je fis,

En voyant l'étoile filante cette nuit,

Fut que l'hiver ne cesse jamais

Pour que chaque jour soit parfait.

Maux Croisés (recueil de poèmes)Where stories live. Discover now