𝟑。Ce n'est qu'un « au revoir »

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𝙻𝚎 𝚜𝚎𝚞𝚕 « 𝚊𝚞 𝚛𝚎𝚟𝚘𝚒𝚛 » 𝚚𝚞𝚒 𝚏𝚊𝚒𝚝 𝚖𝚊𝚕 𝚎𝚜𝚝 𝚚𝚞𝚊𝚗𝚍 𝚘𝚗 𝚜𝚊𝚒𝚝 𝚚𝚞'𝚘𝚗 𝚗𝚎 𝚍𝚒𝚛𝚊 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚓𝚊𝚖𝚊𝚒𝚜 « 𝚋𝚘𝚗𝚓𝚘𝚞𝚛 ».



Nostalgique je descends les escaliers pour aller déjeuner comme je le fait depuis maintenant depuis six années en adressant de légers "bonjour" à mes frères et sœurs sans pour autant engager la discussion avec eux.

Ils me félicites tous pour mon adoption.

Tous sauf lui.

Je rentre enfin dans le réfectoire chaleureux où certains ont déjà commencés à mettre la table.

Maman est là elle aussi avec son sourire hypocritement beau.


Je colle moi aussi une expression semblable à mon visage et commence ma dernière journée ici.


Après avoir mangé nous avons passés le test quotidien ou j'ai obtenu comme à mon habitude la note maximale. Puis, une fois à l'air libre, je parti jouer au loup avec les autres enfants puisque qu'il m'évite.

Ray. Mon petit protégé.
Je ne peux pas lui en vouloir, il veux juste éviter de sentir seul après mon départ et repousser les adieux ...

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Pourtant c'est à présent l'heure des adieux terriblement déchirants.

Chacun me sourit et me félicite.

Seul Ray se tient tapis dans l'ombre, les yeux imperceptiblement humides.

Je m'avance vers lui tout sourire et m'abaisse à sa petite hauteur :

- Hey Ray !

- ... hey ... ... donc tu part.

- Et oui ! C'est bizarre, j'ai toujours su que cela arriverai un jour et j'espérai mon départ sans regret mais malheureusement il semblerait qu'il m'en reste un ...

- C 'est quoi ? Trouver l'arbre le plus haut du parc ? Battre Emma à la course ? Non ; me faire jouer au loup ? Si c'est la dernière proposition tu peux toujours courir !

- Te laisser seul.

Il me fixe de ses yeux vert foncés comme le feuillage des arbres.

Ses émeraudes se replissent peu à peu de perles salées malgré ses efforts pour les retenir, en vain.


- Sèche-moi donc ces larmes et fait moi ton plus beau sourire ! Je ne veux pas que la dernière chose que j'ai en tête avant de partir soit tes magnifiques yeux remplis de larmes !!

Mon petit frère adoré m'offrît un sourire un peu hésitant qui fis fondre mon cœur déjà bien émietté.

- Dis toi que ce n'est qu'un « au revoir » mais je ne veux pas te revoir avant tes quinze ans, au moins ! Histoire que tu me raconte la vie dehors !! C'est d'accord ?

- ... d'accord.

Je lui fit un sourire resplendissant ne montrant pas ma détresse et ma tristesse et le pris dans mes bras pour un dernier câlin.

Cependant notre Maman nous ramène à la réalité en une simple phrase :

- Camélia, c'est l'heure.

- ... Oui, maman !

Je sens Ray s'accrocher à moi comme à une bouée de sauvetage comme si, aussitôt que je le lâcherai, il coulera.

Malheureusement je dû me séparer de lui après l'avoir sérré une dernière fois de toutes mes forces au point de l'étouffer et salua ma famille avec un sourire de dépit mélangée à une sorte de soulagement anxieux :

- Au revoir tout le monde !!! Profitez du lendemain même si je ne suis plus là ; on se retrouvera certainement un jour dehors !

- Au revoir Camélia !!!

Je sorti de l'orphelinat en compagnie de ma mère et nous nous dirigeâmes vers le portail, lieu où ma vie sera décidé un un battement de cils.

Je me tiens donc devant ce portail que j'ai toujours cherché à fuir aux grilles qui pourtant m'ouvrent les bras lorsqu'elles s'écartent pour me laisser place dans ce tunnel froid.

Maman me fait attendre devant une sorte de camion puis revient avec un démon et une autre femme, plus âgée.

Alors c'est à ça qu'ils ressemblent ?

La vielle femme prend la parole.

- Bonjour 38994. Je suis Grandma.

- Bonjour Grandma.

- 38994 vous avez le choix : soit vous acceptez de devenir à votre tour une maman ou une soeur, soit vous refusez c'est la mort qui vous attends. Que choisissez-vous ?

- Dans tout les cas je mourais un jour. Alors autant avoir la paix plus vite : je refuse. Régalez-vous bien histoire que ça serve à quelque chose, dis-je en montrant du doigt mon cerveau.

- Qu'il en soit ainsi.

Le démon prit une fleur et me la planta dans le coeur ce qui me provoqua une douleur affreusement libératrice bien que douloureuse.

Mes yeux se ferment peu à peu bien que je sentent encore vivement la belle fleur blanche devenue rouge en moi.

Alors que j'approche de la mort une dernière pensée surgit soudainement avec difficulté.

    Batiste ... ? Me voilà ... !!

38994  ∥ tPNWhere stories live. Discover now