Le temps se rafraîchit en cet octobre 1932. Hambourg se met à rougir, à perdre ses feuilles, qui forment de petites collines dans lesquelles aiment jouer les plus petits. Je me baladait, avec mon meilleur ami, Zack, quand il vit un parc.
«- Pourquoi pas y faire un tour, dit-il ?
- Oui, ma foi, c'est pas une mauvaise idée. Allons-y. »
Nous entrons. Il y a du monde : des enfants courant partout à toute allure, des parents, surtout des mères, qui discutent de tout et de rien, des personnes âgées se rappelant le « bon vieux temps », des couples se promettant monts et merveilles, et quelques personnes solitaires, ou avec leurs amis, comme moi, Harold, et mon ami Zack . Nous voyons un banc libre, et décidons de nous y asseoir :
«- Ah, joyeux anniversaire, Harold ! s'exclame Zack en me tendant un cadeau mal emballé.
- Merci beaucoup ! répondis-je.
- Oh, c'est trois fois rien. Ouvre-le !
- D'accord, dit-je en m'exécutant. Euh... Un livre, lui dit-je, étonné ? Vierge, en plus ?
- Eh bien oui. Comme tu m'as dit que tu voulais être un grand auteur, j'ai pensé que ça te plairai, et que cela te permettrais de débuter.
- C'est vrai mais... Je ne sais pas quoi écrire dedans... Je ne pense pas avoir assez d'imagination pour....
- Ne t'inquiètes pas pour cela, je suis certain que tu trouveras. »
Je range le livre, et nous observons les passants, leurs tenues, leurs façons de marcher... Puis, une jeune fille s'approche de nous et nous demande :
« - Excusez-moi ? Est-ce que vous sauriez où je peux trouver l'Alster s'il vous plaît ? Ma mère et moi, on aimerait on fait un tour.
- Oui bien sûr, répondit Zack. En sortant du parc, tu tournes à droite, tu longes la rue jusqu'à une intersection de trois routes, tu les verras tout de suite, puis prend à gauche, marche cents mètres et tu y es. Tu ne pourras pas te perdre.
- Je vous remercie, au revoir, dit-elle en s'éloignant !
- C'était un plaisir ! Ah, qu'elle est belle, n'est-ce pas Harold ? Euh... Harold ? »
Elle était... plus... que belle, elle était... magnifique... et ce terme était encore trop faible pour la décrire. A tel point que je n'ai pas pu bouger le moindre petit doigt devant elle lorsqu'elle nous a abordé. Je fus incapable de dire quoique ce soit. Je la regardais s'éloigner lentement, lorsque Zack me ramena sur Terre :
« - Harold !!! Ho hé, tu es toujours parmi nous, s'impatiente-t-il ?
- Hein, quoi ? Euh, oui oui, je t'écoute. Excuse-moi, tu disais ?
- Que cette fille était plutôt jolie. Mais pas que, apparemment, vu la façon dont tu la regardait, dit-il avec un sourire moqueur.
- Quoi ? Mais... n'im-n'importe quoi... ! Tu... t'inventes des histoires, dis-je en bégayant.
- Ha ha ! Mais bien sûr, dit-il en riant ! Alors pourquoi es-tu tout rouge en ce moment même ?
- Arrête ! Je... je la trouve ju-juste... belle, c'est... c'est tout !
- Oui... Moi je dis que...
- Tais-toi ! dit-je soudain. Ne dis rien ! Tais-toi ! Bon, je... je vais rentrer, moi, dit-je en repartant agacé. »
Quel idiot ! Il a le don de m'énerver à un tel point, avec ces histoires à l'eau de rose ! Mais en même temps.... Il n'a pas tort, quelque chose s'est passé cet après-midi. Cette fille a quelque chose de spéciale. Elle était mince, de notre âge environ – peut-être plus jeune – avec une peau lisse. Les traits de son visage étaient fins, la peau parfaite. Elle portait un foulard autour de son visage, j'aurais aimé mieux l' apercevoir, dommage, j'ai pu néanmoins voir ses yeux, un marron jaune incroyable. Et sa robe bleue-verte la mettait en valeur. Je n' arrive pas comprendre ce qui m'arrive.
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Une relation risquée
Short StoryAllemagne. Fin 1932. Leur amour est réciproque, mais aussi interdit. Ils tentent de vivre leur idylle, l'Histoire en a décidé autrement.
