RAPHAËL, 2018

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RAPHAËL, 2018
Ahh l'adolescence cette douce période où tous change autour de nous sauf le comportement de nos parents. Eux refusent de lâcher l’image de leurs enfants chéris.

Je suis tranquillement dans ma chambre à surfer sur Instagram attendant la crise familiale de ce soir. Il est actuellement 17h00 et mes parents arrivent dans 2 heures mais la CPE les a appelés pour prévenir de mon exclusion de cours du jour. J’essais de m'imprégner de la quiétude qui règne dans la pièce, grace au Pringtemps de Vivaldi, si les gens du lycée savaient que j’écoute ce genre de musique je serais lynché il n'y a que le rap qui est acceptable. 

À l'étage inférieur j'entend ma petite sœur revenir. Elle est un an plus jeune que moi elle est donc en plus jeune année au lycée en seconde lycée français elle a prit le bus car nous vivons en campagne. Je suis personnellement rentré à midi avec la voiture.
-Raph je te déteste j'ai du me taper le bus par ta faute !
Je lui souris d'un sourire penaud et sa colère semble s’évanouir d'un coup je me dis que ma sœur Émilie est vraiment la meilleure. Elle ramasse le chat lové contre le radiateur pour l'installer sur elle avec un plaid.
Je lui explique tous depuis le départ le fait que je sortais d’un contrôle d’anglais et qu’il me restait une heure de cours avant de manger. Je lui expliquais aussi comment j'avais sentis la boule d'angoisse se former dans ma gorge en pénétrant dans cette salle aux rideaux fermés. Mes oreilles c’étaient mises à légèrement bourdonner couvrant la voie de la prof. Par un reflexe purement habituel je m'étais mis à griffonner un petit dessin dans la coin de ma feuille pour penser à autre chose. Cette sensation ne m’était pas étrangère c’était comme un petit monstre toujours dans ma poitrine parfois c’était endormit me laissant juste un poids puis parfois le petit montre se réveillait me dévastant intérieurement. Les spécialistes appellent juste ça de l'Angoisse chronique mais pour moi cela module toute mon existence.
Je venais donc de dessiner sur ma feuille d'anglais quand une ombre est passé au dessus de ma page, une ombre menaçante c'était la prof. A ce moment-ci je n’entendais plus rien, j'ai juste pris mes affaires et suis sorti de la salle de classe devant les regards blasés ou amusés de mes camarades.
Et voici comment je me retrouve encore dans cette situation….
Cette fois c'était le débordement de la coupe de tolérance de mes parents, voilà plusieurs mois déjà que la menace de l'internat planait à table dans nos discussions séparant ma sœur et moi et m'éloignant chaque jours un peu de l’image de famille unie que nous étions il y a quelque année. Après un repas cauchemardesque ou je ne pus placer un mot tant le flux de parole était dense. Ma sœur jouant le rôle d'avocat sur l’ennui des cours de Madame Princer tandis que mes parents jouaient le rôle de procureur. 

Tard ce soir j'ai entendu ma mère discuter sans doute de moi.
Lassé j'ai enfilé mon casque de musique, j'ai ouvert ma fenêtre et me suis assis sur le mini balcon que j'avais aménagé. Sur des épaisse cagettes de travaux en bois j'avais posé un grand et épais coussin ainsi que mon oreiller mon m'y caler en regardant le ciel. Pour cette fin de mois de mai il faisait très beau et plutôt chaud. Vêtu d’un simple short de sport et d'un sweat je m'avachissais pour me laisser porter par la musique et la nuit.
Je me réveillais en sursaut 4 heures plus tard. La musique avait cessé a cause de la batterie limitée des smartphones. Je ramassais mes affaire avant de m'écrouler à nouveau sur mon lit tapotant au passage la tête du chat.
Le lendemain matin je me réveillais crevé, je sentais mes épaules encore très contracté traduisant le contre coup de la panique d’hier. Ma mère me réveilla en me caressant comme quand j'étais petit mes cheveux bouclés. Elle m'apprit que ma sœur était partie en classe.  Elle m'informa aussi que toute la famille avait trouvé une solution pour moi et qu’ils attendaient une confirmations d’une administration quelconque.
-Mon chéri je vais partir au travail le petit déjeuner est sur la table mais il faudra que tu te débrouilles pour le reste de la journée. Me salua ma mère en se levant du lit.
-T’inquiète maman je sais me gérer marmonnais je endormi.
Malheureusement pour moi je dus m'extraire du lit car mon chat Moon vient me miauler à l'oreille son désir de croquettes.
A contre cœur je m'extrayais de cet endroit doux et moelleux que je chérissais par-dessus tout. Mon petit et double m'avait été offert 4 ans plus tôt son armature en bois vernis très simple et sans extravagance me ravissait et il était vite devenu mon deuxième refuge.
Quand le courage fut enfin en moi je me suis extrait de mon lit et j'ai pris mon petit déjeuner en chargeant bien mon café.
Plus je continuais à évoluer dans la journée plus l’angoisse me prenait. Pour essayer de contrer la crise, je décidais de prendre ma voiture et sortir. Je coupais par les allées communes du lotissement avant de m’enfoncer sur les petites routes dans la forêt fraîche. Les arbres qui m’entouraient étaient d'un vert éclatant suite à la montée de sève du printemps et abordaient un camaïeu de vert. J’arrivais une dizaine de minutes plus tard au centre équestre. Je sais que pour un adolescent, futur homme c’est le contraire de l’idée de la virilité car ça demande douceur équilibre et intelligence. J’ai toujours combattu ce cliché auprès de mes potes et quelque'un comme mon meilleur ami Rayan venait même faire des stages l’été il avait fini par apprécier la vitesse. Il disait que c’était la même sensation de vitesse que sur sa moto.  Et surtout en bon dragueur qu’il était avec son éternelle cigarette à la bouche. Tous son style attirait les regards des filles ce qui a longtemps déclenché des jalousies légères avec moi. Son pantalon de cheval et ces T-shirt vintage de groupe de rock noir faisait son petit effet et tout le club avait donc finis par l’adopter et le considérer autrement que comme un touriste de passage au centre. Ayant eut une puberté où une poussée de croissance plutôt précoce. Grandir vite avait imposer à mes parents un choix, ils m 'avaient acheté Bali une grande jument de 170 cm au garrot alezane. Son caractère apaisé me correspondait parfaitement et permettait de me stabiliser. J’attrapais mon matériel et me dirigeais vers les prés pour aller m’en occuper. Après une demie heure de paix et de préparation et de câlin je me dirigeais vers la carrière pour me mettre en selle avant de partir en balade trotting. Seul en forêt afin de la divertir un peu et de passer du temps à ne pas tourner en rond dans le sol sablé du manège. A midi et demi ma sœur me rejoignit car c'était le mercredi et que nous n’avions cours que le matin grâce à son emploi du temps super sympa. Elle m’attendait en bisouillant Gribouille son petit poney d’à peine un mètre, plein de poil qui nous suit tel un petit chien aimant.
Elle m’aida à descendre, à gérer Bali, lui donnant des morceaux de pommes et en oubliant pas de partager avec Gribouille. Ma sœur absolument géniale nous avait apporté des paninis et frites venant du snack en face du lycée. Nous mangions les frites en paix assis dans le coffre de ma voiture avec la radio en fond diffusant l’éternelle cassette de Bob Marley. Je l’attendais pendant qu’elle réalisait son cours avec une de ses copines. Vers 3 heures je nous ramenais à la maison avant de plonger sous la douche me débarrasser de toute cette poussière et transpiration. 
Je laissais la douche couler sur ma tête et ruisseler sur mon corps musclé mais malheureusement crispé par des courbatures «les courbatures de la mort comme les appelles ma sœur ». J’enfilais rapidement un haut et mon jogging avant de regagner ma chambre en attendant l'arrivée de Rayan qui devait venir m’apporter les cours et les nouvelles du lycée qui j'espère étaient plutôt bonnes.

Crescent MoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant