Condrya, delenda est!

Chapitre 5

Quand les combats recommencèrent, Gaelian avait cru que les orks seraient balayés par la force des astartes sans aucun problème. De ce qu'il avait vu, les astartes étaient d'invincibles demi-dieux frappant avec force, lors d'attaques éclairs d'une rare brutalité qui était capable de prendre au dépourvu les orks. Son avis ne changea pas sur ce dernier point. Quand les astartes attaquaient une position ork, celle-ci était impitoyablement balayée sous une tempête de bolts, plasma surchauffé, et de langues de prométheum enflammé. Mais tout cela, n'était qu'une infime partie du conflit. Le reste du temps, le sang coulait à flot sur les plaines, dans les vallées, dans les gorges et goulots d'étranglement. Des scouts postés en embuscade abattaient les Nobz, les vétérans en moto attiraient l'ennemi dans le piège, et les escouades tactiques, avec les devastators, dévastaient l'ennemi, alors que les humains subissaient le plus gros de l'assaut. Et quand certains orks s'approchaient trop près des lignes, une escouade de dix marines d'assaut surgissaient des tranchées, et commençaient à tenir la ligne aux côtés des soldats de Gaelian, et Gaelian lui-même, se battant en première ligne comme il le pouvait. La terre était retournée par les orks, les tirs de bolts qui ne trouvaient pas leur marque, et ceux qui transperçaient les cibles. Des trombes de terre s'élevaient, alors qu'une fumée âcre et suffocante s'élevait dans l'air, et obscurcissait les jugements. Et pourtant, les humains retrouvaient leur chemin, toujours, car même dans la fumée, la livrée écarlate et onyx des armures énergétiques des astartes des Knight of Aryith étaient immanquables. Du haut de leurs deux-mètres cinquante, les astartes tiraient, encore, et encore, et quand un ork commettait l'erreur de s'approcher trop près de Gaelian, ou de l'astartes, ces derniers devenaient des bêtes sauvages. Car épée ou hache tronçonneuse en main, l'arme se mettait à vrombir, et le sang noir jaillissait en jets ininterrompus des membres tranchés de l'ork réduit en miettes par l'astartes de aryith.

Mais cela, n'était qu'une infime partie du conflit. 

De jour, comme de nuit, les cieux du monde s'embrasaient sous la bataille spatiale intense livrée en orbite. Des tirs de lance navale fendaient les cieux, et des carcasses brûlantes traversaient l'atmosphère en laissant derrière elles des langues enflammées fumantes. Des vaisseaux venaient s'écraser sur la planète, des chasseurs impériaux, comme les amas de métal servant de "chasseurs" aux orks. Ici, et là. Les tirs s'intensifiaient impitoyablement. La paix nocturne était incessamment rompue par la destruction et la mort en orbite. A plusieurs reprises, Gaelian entendit Inferus communiquer avec la flotte en orbite. Si il pouvait croire ce qu'il avait entendu, les affrontements en orbite se passaient bien, mais à un rythme lent. Les Orks refusaient de mourir. C'est les termes qu'il entendait. Leurs vaisseaux refusaient d'être détruits. Des blessures normalement mortelles, même pour un ork, n'arrêtaient pas certains d'entre eux. Bien sûr, on était sur une probabilité basse. Un ork au visage blanc seulement, sur une cinquantaine, présentait pareille endurance. Mais cela semblait augmenter au fur et à mesure du conflit. Lentement mais sûrement. 

Tant de sang, tant de combats versés, Gaelian se mettait à imaginer comment cela serait passé sans les Knights of Aryith. Cela ne serait probablement jamais passé. Sans l'intervention des space marines, Gaelian et ses hommes seraient morts il y a de cela bien des mois, loin de leurs maisons, au milieu de ces tranchées remplies de sang et de cadavres. 

Et au sol, la guerre devenait lentement un enfer. Le sang coulait à flot, les cadavres s'amoncelaient, infernalement. Et les Knight of Aryith subirent leurs premières pertes lors d'une embuscade contre des orks. Un frère de l'escouade d'assaut, du nom de Krell, fut tranché en deux par la pince énergétique d'un Nobz. Cela n'avait été possible que parce que les scouts avaient été pris à revers par une bande de rocket boyz chanceuse, qui au lieu de s'écrasait à flanc de montagne, avait réussi à atterrir à côté des scouts, qui furent forcés de s'éloigner après la mort de deux d'entre eux. L'un fut jeté par dessus la falaise, l'autre eut la tête tranchée.