Meurtre à double face

Chapitre 7 : Terreur

-J'ai entendu un énorme bruit venant de dehors, reprit Camille toujours avec le calme olympien qu'elle garda jusqu'à la fin de son récit. Je pensais que c'était toi, que tu avais eu un problème. Alors je suis sortie. Il faisait froid, il faisait sombre et il pleuvait très fort. Mais à peine avais-je mis un pied dehors que je fus happée par l'ombre d'un homme. Non, ce n'était pas un homme. Car rien d'humain ne pouvait provoquer une telle frayeur chez autrui.

« Quoiqu'il en soit, il se tenait devant moi. Il avait ce sourire si mauvais... Je me suis précipitée à l'intérieur et j'ai essayé de fermer la porte. Mais il était plus fort que moi. Il a réussi à rentrer. Je lui ai lancé un vase et plusieurs autres objets mais il continuait de s'approcher lentement vers moi. J'ai couru dans le couloir et il m'a suivi. J'ai réussi à le semer, juste quelques instants le temps de me cacher dans une pièce, derrière la porte. »

« J'avais l'impression de rêver. Cela ne pouvait être réel. Cela ne pouvait m'arriver. Pas moi ! Ce genre de drame n'arrive qu'aux autres. Jusqu'à ce que l'on devienne l'autre. J'avais peur. J'étais terrorisée. Mes mains tremblaient, je n'arrivais plus à réfléchir. Seul le son de ma respiration saccadée et mon cœur battant à tout rompre dans mes oreilles me parvenaient. Les larmes roulaient sur mes joues. C'est à peine si je tenais debout... »

« Le plus effroyable dans tout cela, c'est que le monstre ne faisait aucun bruit. Pas un mot, pas un souffle. A croire que ce n'était qu'une entité venu tout droit des enfers. Ni vivant, ni mort, voulant simplement assouvir sa soif de sang. Je savais qu'il voulait venir me tuer. Je le savais ! »

« Je n'entendis pas ses pas approcher. Lorsque je relevais la tête pour jeter un coup d'œil dans l'embrasure de la porte, je vis ses yeux et son sourire mauvais à quelques centimètres de mon visage. Il m'avait trouvé Christian. Je poussais un cri à en faire trembler les murs. J'avais si peur ! Il m'a ensuite attrapé fermement le bras et... »

-STOP ! hurla Christian.

Ce dernier se tenait debout derrière sa femme qui lui tournait toujours le dos. Des larmes ruisselaient sur ses joues. La culpabilité était plus forte que jamais. Sa femme avait eu si peur ! Et il n'était pas là pour la protéger. Son cœur était à présent en mille morceaux. Des morceaux aux bords si tranchant qu'ils le détruisaient de l'intérieur. Jamais le regret n'avait été si fort.

-Stop ! Je ne veux pas en entendre plus !

-Pourquoi Christian ? reprit malgré tout Camille avec innocence. Tu ne veux pas connaitre la suite ? Tu ne veux pas savoir ce qu'il m'a fait ? Comment je suis morte ?

Accablé par le chagrin, Christian s'approcha de Camille et la tourna vers lui.

-Mais non tu n'est pas morte. Tu es là et je suis avec toi. Je t'aime Camille !

-Non Christian. Regarde.

Camille leva la main pour la montrer à son mari. Ce dernier en fut bouleversé. La main de sa femme était ensanglantée. Mais son visage lui, ne traduisait aucune souffrance.

Christian prit sa main dans la sienne. S'il avait été horrifié ou stupéfié jusqu'ici, ce ne fut rien comparé à ce qu'il vit lorsqu'il reporta son regard sur sa femme : Ses yeux étaient blancs, sa bouche était noire et ses lèvres semblaient cousues entre elles.

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