CHAPITRE TROISIÈME - Secret de famille

Depuis le début
                                    

Phoebe :
— Je sais que c'est difficile à avaler, mais la baguette s'est déplacée toute seule. Pourquoi est-ce que je mentirais à propos d'une chose pareille ?

 Piper traversa rapidement l'entrée et prit le combiné du téléphone qu'elle colla immédiatement contre son oreille.

Piper :
— Ah, bravo ! En plus le téléphone ne marche plus !

Prue :
— Normal, il n'y a plus de courant, lui rappela-t-elle. Allez, descends avec moi au sous-sol. Tu m'éclaireras avec la lampe, pendant que je remettrai le compteur.

Piper :
— Je ne veux pas descendre au sous-sol. Phoebe n'a qu'à t'y accompagner, lâcha-t-elle. D'accord, Phoebe ?

  Phoebe brandit la torche. Il était hors de question qu'elle aille où que ce soit avec Prue.

Phoebe :
— Non, je vais dans le grenier.

Prue :
— Pas question, répondit-elle vivement. On a décidé...

Phoebe :
— Je ne veux pas être tributaire d'un intérimaire quelconque pour visiter le grenier. Et surtout, je ne vais pas attendre jusqu'à demain. J'y vais tout de suite.

  Elle alluma la lampe et gravit lentement l'escalier. Marche après marche, Phoebe devenait de plus en plus nerveuse. Dans l'obscurité, le silence devenait pesant. Le seul bruit qui lui parvenait provenait des gouttes de pluie qui résonnaient sur le toit à la même cadence que les battements de son cœur. Le doute s'immisçait en elle. Si incroyable que cela pût paraître, elle avait la certitude qu'un esprit venait de lui envoyer un message. Mais de quelle sorte d'esprit s'agissait-il ? Et qu'allait-elle trouver dans le grenier ?

☆         ★         ☆

   Elle s'arrêta un instant en haut des marches pour diriger sa torche sur la porte du grenier. Elle était au pied du mur. Dire qu'elle avait vécu dans cette maison pendant des années, sans parvenir jusqu'à cet endroit, à présent chargé de mystère.

☆         ★         ☆

  Sur le palier près de la porte, il y avait un vieux vaisselier. Sur le sol, juste à côté, une boite remplie de tout un bric-à-brac. Phoebe posa délicatement la main sur la poignée de a porte. Elle appuya dessus, mais sans résultat. Elle réessaya : la porte resta close. Elle était fermée à clé ; dommage que Phoebe ne dispose pas d'une pince-monseigneur. Elle ouvrit un des tiroirs du vaisselier pour observer ce qu'il contenait à l'aide de la torche, et tomba sur une vieille lime à ongles rouillée. Elle la glissa entre la porte et son encadrement, et força en priant pour que la porte s'ouvre. Elle ne bougea pas d'un pouce. De dépit, Phoebe jeta la lime sur le sol. Autant attendre demain pour faire appel à un serrurier, car elle ne pourrait pas ouvrir elle-même cette sacrée porte.

☆        ★         ☆

   Déçue, elle s'apprêtait à redescendre, lorsqu'un grincement la stoppa net. Son sang se figea dans ses veines. Elle se retourna avec une prudente lenteur et vit la porte qui tournait toute seule sur ses gonds rouillés. Sa gorge se serra : elle venait pourtant bien de constater qu'elle était verrouillée. Ça ne pouvait être qu'un autre signe ou un autre message de l'esprit.

   Après quelques secondes d'hésitation, elle fit un pas vers le seuil de la pièce sombre afin d'en scruter l'intérieur.

Phoebe :
— Hello ?... y a-t-il quelqu'un ?

Charmed tome 1 : Le pouvoir des troisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant