Chapitre 3 : À deux Doigts de la Cata'

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Mais le reste de la journée ne se passa pas beaucoup mieux. Elle ne cessa de se tourmenter sur l'incident du midi, et sur l'énigmatique fille.

Elle était persuadée que sa salvatrice avait lu ce qu'il y avait dans son carnet. Après tout, lorsque l'on trouve un livre abandonné, on regarde à l'intérieur pour trouver le nom du propriétaire, ou au moins un signe distinctif.

Et son air distant, est-ce que c'était du dédain à son égard ? Si elle avait vu le contenu de son carnet, elle devait forcément avoir du mépris pour elle !

Ça y est, ma vie est fichue, pensa Sena avec les larmes aux yeux, elle va aller le raconter à tout le monde et je vais me faire expulser dès demain...

Elle revint le soir chez elle, aussi éreintée que si elle revenait d'un marathon.

—Alors ma chérie, comment s'est passée cette première journée ? lui demanda sa mère, affairée à confectionner le dîner.

—B-Bien... Elle s'est... bien passée.

Sa mère la regarda avec un pli soucieux sur le front :

—Tu sais, si quelque chose te tracasse, tu peux m'en faire part...

—Non, c'est- c'est rien ! Je ne m'attendais juste pas à ce que ça soit aussi fatigant ! Et puis les trajets en bus sont assez longs... Je- Je vais prendre un bain !

Après avoir passé une nuit à se tourner et se retourner dans son lit, Sena repartit pour le lycée le lendemain, la mort dans l'âme.

C'était inévitable, un vigile allait lui demander sa carte scolaire à l'entrée, et à la vue de son nom, il allait lui annoncer qu'elle était radiée de la liste des élèves de Tetsuka, et interdite d'accès à l'ensemble de l'enceinte du lycée.

Rien que d'y penser, les larmes lui venaient aux yeux. Tout ça pour en arriver là. Si seulement elle n'avait pas apporté ce fichu cahier au lycée...

Mais il n'en fut rien. Au portail, personne ne l'arrêta ni ne lui demanda sa carte scolaire. Et personne ne semblait la regarder de travers, ricaner en la voyant ou parler dans son dos.

Est-ce qu'elle s'était imaginée des choses ? Est-ce que la jeune fille n'avait vraiment pas lu son carnet, et le lui avait juste rendu ? Sena poussa un soupir de soulagement et se détendit un peu.

Mais à présent elle s'en voulait d'avoir imaginé des choses aussi horribles sur la personne qui lui avait pourtant rendu un grand service. Sa conscience lui dictait de la retrouver et de s'excuser auprès d'elle, ainsi que de la remercier plus sincèrement.

Malheureusement, elle ne connaissait pas son nom, et encore moins sa classe. Il lui semblait juste qu'elle portait un ruban fuchsia, comme elle. Cela s'annonçait laborieux...

A la pause, elle partit arpenter les couloirs à la recherche des différentes classes de première année. Heureusement, les classes étaient réunies dans les nouveaux bâtiments, ainsi que par niveaux. Les premières années se trouvaient toutes au rez-de-chaussée, les deuxièmes années au premier étage et les troisièmes au dernier.

Elle alla de classe en classe, cherchant du regard la fille à la coiffure macarons, et demandant si cela n'évoquait rien aux autres élèves. Mais ses recherches s'avéraient infructueuses, en plus d'être très embarrassantes pour elle.

Elle approchait de la classe 1-B, sans grand espoir de réussite, quand elle entendit une voix familière :

—Eh mais c'est la fille du couloir ! Salut, comment ça va depuis hier ?

Sena eut un pressentiment très désagréable, et les battements de son cœur commencèrent à augmenter en cadence. Elle leva la tête pour découvrir un visage rieur surmonté d'une tignasse en pagaille qui dépassait d'une fenêtre de salle de classe.

The Rule of SecretsWhere stories live. Discover now