Chapitre 1 : Cas concret

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— Qu'est-ce que tu fiches ici ?  

— C'est toujours le même accueil avec toi, répondit-il en me suivant vers mon vélo. En tant que meilleur ami qui t'aime et qui vient te chercher après ses cours, pour que nous rentrions ensemble sous le froid de ce mois de janvier, je te trouve bien agressive ma chère, ajouta-t-il de manière mélodramatique.

Je ne lui répondis pas et je détachai mon vélo tandis qu'il me racontait sa journée dans son université qui est le Dutchess Community College. Il fait des études pour être infirmier. 

— Franchement, j'ai hâte de commencer à travailler, même si ce n'est pas facile tous les jours. J'adore mon stage et j'adore l'équipe avec laquelle je travaille, dit-il avec un large sourire.

Je lui souris aussi, même si cela fait des milliards de fois qu'il me l'a confié. J'admets que moi aussi, je lui ai dit de nombreuses fois que j'étais satisfaite de mes études, bien qu'elles soient épuisantes. 

Nous nous dirigeâmes vers sa voiture où j'accrochai mon vélo et la chaleur de son habitacle me fit du bien, je devais l'avouer. 

— Le pire, c'est que tu te plains de ma venue et là, je sais bien que tu es contente que j'ai du chauffage dans ma voiture.

— C'est vrai, confessai-je. On va chez toi ? J'aimerais manger une pizza.

— Cela tombe bien que tu proposes ce type de soirée, parce que j'ai quelques amis qui vont passer. Peut-être que tu y trouveras ton compte et que tu auras enfin, insista-t-il, un gars. Ça me fend le cœur de te savoir célibataire. 

Bien sûr, mon humeur joyeuse chuta. Le problème n'était pas le fait que je n'aimais pas ses amis, mais son obsession de me voir me caser m'agaçait beaucoup. 

— Même Eve le pense, ajouta-t-il en démarrant.

— Parce qu'Eve est ta petite amie et que tu es un sorcier. C'est super la vie de célibataire ! 

— Tu n'as jamais embrassé de garçon ! s'exclama-t-il pour la énième à ce sujet. 

— Si ! Toi ! Et j'ai même embrassé des filles, dont Eve et Diana, répétai-je d'un ton las. 

— Je ne compte pas, ma chérie ne compte pas et ta grande-sœur aussi, répliqua-t-il. Et, ce n'était même pas des baisers. Je te trouve dégueulasse de sortir cet argument. Tu devrais avoir honte. 

Je roulai des yeux, excédée comme toujours, par ses propos et sa force d'exagération. Comme par hasard, il reçut un appel d'Eve auquel il décrocha d'un clic avec son doigt sur le volant.

Babe, balancèrent-ils en même temps. 

J'avais envie de gerber, peu importe l'amour que j'avais pour eux. 

— Tu m'as manqué, ajouta-t-elle avec un petit gloussement. 

Mes yeux devaient probablement être révulsés par tant de mièvreries de leur part. Romeo sourit comme un crétin. 

Pour information, ça faisait deux ans qu'ils étaient ensemble. Ils comptaient se marier et fondaient une famille dont je serai certainement marraine d'une de leurs bambins, puisqu'Eve a fini par ne plus ressentir de méfiance envers moi, dès lors qu'on lui avait soutenu qu'entre Romeo et toi, ce n'était juste qu'une amitié qui s'était transformée en fraternité de parents différents. 

Oui, l'amitié fille-garçon peut exister. Nous en sommes la preuve vivante. Même ma sœur Diana qui n'y croit pas réellement, tend à y croire en nous voyant ensemble depuis la crèche.

— Toi aussi, mon amour. On se voit ce week-end si tu as le temps.

— Toujours pour toi. Salut Kenzie ! lança-t-elle.

Comment se créer un faux petit-ami ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant