40 - Le commencement de la fin

Start from the beginning
                                    

-De même. Au revoir. Dis-je en l'accompagnant jusqu'à la porte, Hilda me donne un dernier sourire avant de repartir. Je ferme alors rapidement la porte pour m'adossée à celle-ci et expirer lourdement.

Puis j'explose en larmes.

-Comment a-t-il pu ! Hurle-je en me laissant glisser contre le bois, à bout.

Comment a-t-il pu me mentir ouvertement ? Il m'a presque avoué avoir des sentiments pour moi, son regard ne pouvait pas mentir ! Il voulait tellement que je lui pardonne, il me voulait à ses côtés. Et moi.. moi également. Malgré tout le mal qu'il a pu faire, je n'arrive pas à lui en vouloir trop longtemps, j'ai besoin de le savoir à proximité, j'ai besoin de son toucher et d'entendre sa voix murmurer des petits mots en allemands le soir.

J'ai besoin de lui.

Tous les souvenirs remontent petit à petit, tout ce que le général a pu me raconter, me promettre et me montrer ou même toutes ses excuses. Il me protege, m'apprend des choses, me parle de sa vie. Il m'écoute. J'en sais énormément sur lui, cependant en ce qu'il concerne sa vie sentimental, je n'ai jamais senti le besoin de connaître si il avait quelqu'un puisque pour moi, c'était.. moi, la personne avec qui l'allemand était.

Je pleure davantages tandis que les souvenirs remontent tous en même temps.

Comment a-t-il pu ? Une fiancée ! Soudainement, je sens mon thorax se comprimé, ma respiration se couper et mon estomac se retourner. C'est si douloureux que je pose ma main sur ma poitrine pour tenter de calmer la douleur alors que mes larmes ne cessent de rouler sur mes joues rougies. Ma traché devient un four me brulant à chaque respiration tentée. J'ai si mal, ça ne s'arrête pas.

[...]

Maison des Dumont, dimanche 05 août 1940, 05h00.

Je me réveille en sursaut suite à un cauchemar, la chaleur étant insupportable, je cherche à taton mon verre d'eau sur mon chevet, dès que je le trouve, je le bois d'une traite. Je prends également de grosses goulées d'air pour calmer mon souffle saccadé. Ma conscience se réveil à son tour en entendant des pas craquant sous le plancher du couloir. Des bottes. Un allemand. Engel.

Les pas s'arrêtent devant ma porte durant quelques secondes - secondes durant lesquelles j'arrête de respirer, anxieuse. Après un soupir, l'allemand reprend sa route et descends les escaliers. Je fronce les sourcils, pourquoi d'une heure aussi matinale, il partirai ? Est-ce Karl ? J'attends encore un moment, lorsque j'entends la porte d'entrée claquer et le moteur d'un véhicule démarré, je me lève. Pour prendre l'air, déjeuner et me doucher. Toujours perdue dans mes pensées.

Je n'ai pas osé parler à Engel Rintenlberg hier soir, après avoir pleuré, j'ai préparé le dîner puis je me suis enfermée dans ma chambre. Personne ne s'est inquiété pour moi. Je crois qu'ils m'en veulent tous sans exceptions. Je me suis endormie vers dix-neuf heures, épuisée à force de pleurer et de réfléchir. Aujourd'hui, un mal de tête me scie la tête en deux. Et je me sens toujours aussi mal. Il va bien falloir que je lui en parle, non ? À la simple pensée de Hilda, je sens mes larmes piquer mes yeux.

En descendant à la cuisine, j'y trouve ma soeur, mon père ainsi que le major. Je n'ai qu'un simple 'bonjour' de la part de mon père, je lui réponds timidement, me sentant de trop, je décide de partir me promener. Engel n'étant pas ici, j'en conclus que c'était bien lui ce matin. Pourquoi est-il partit aussi tôt ? Serait-ce sa fiancée qui le demandait ? Mon coeur se comprime à l'idée de les voir ensemble.

Je me rends au centre-ville en trente minutes de marche, ce n'est pas très animé, étant donné que nous sommes dimanche. Néanmoins, il y a toujours des nazis ainsi que des Rémois. En passant proche d'une vieille dame, je me fais bousculer violemment par cette dernière, me pensant en tord, je me retourne pour m'excuser.

Romance ou violence ? [Nv T1]Where stories live. Discover now