Chapitre 3 : C'est faux !

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    Antoine Maunois et Mattéo Duparc sont appelés dans le bureau du directeur. Je répète, Antoine Maunois et Mattéo Duparc sont appelés dans le bureau du directeur.

   Les deux garçons se jetèrent un regard.

   -Qu'est-ce qu'il nous veut ? demanda Antoine.

   Mattéo haussa les épaules, mais soudain il pensa à Laura.

   -J'ai un très mauvais pressentiment. Dépêche-toi ! lança-t-il à Antoine avant de se mettre à courir, suivi de près par son meilleur ami.


   -Entrez ! lança la voix du directeur quand ils frappèrent à la porte.

   Une fois à l'intérieur, Mattéo se figea. 

   Naomie pleurait violemment sur un fauteuil tandis que Théa lui caressait le dos en lui tendant un verre d'eau, pleurant silencieusement. Quand elle se rendit compte que les deux garçons étaient là, elle poussa un léger cri et se précipita dans les bras d'Antoine, s'agrippant à lui de toutes ses forces. 

   -Vous ! 

   Naomie s'était levée et serrait les poings, tremblante.

   -C'est de votre faute ! A tout les trois ! Tout est de votre faute !

   -Mlle Duparc, je vous en prie, restez calme, demanda le directeur.

   -Que je reste CALME ?! Vous croyez vraiment qu'après ce que je viens de vivre, je peux rester CALME ?!

   -Tu peux arrêter de crier ? s'énerva son cousin. On ne sait même pas de quoi tu parles !

   Naomie fit volte-face et le gifla.

   -Crois-moi, tu préférerais mille fois ne pas savoir ce que vous avez fait ! Tu n'as qu'à demander à Théa ! 

   -MLLE DUPARC !!

   Mattéo regarda Théa. Elle pleurait en se serrant contre Antoine. Son regard était remplis de chagrin, de colère, de culpabilité, de terreur.

   Qu'est-ce qui a bien pu la mettre dans cet état ?

   -Mlle Duparc, asseyez-vous ! Et c'est valable pour vous trois aussi;

   Quand il furent tous assis, le directeur se tourna vers Théa.

   -Mlle George-Loup, voulez-vous bien commencer ?

   La jeune fille hocha difficilement la tête.

   -Quand... quand j'ai rattrapé Naomie et Laura, elles étaient au toilettes... Laura s'était enfermé dans une cabine et Naomie lui criait de sortir en pleurant... Elle m'a dit ce qu'elle pensait que Laura faisait et je suis allée chercher le concierge et M. le directeur pour qu'ils ouvrent la porte... Et... et...

   Elle éclata en sanglots.

   -Elle se mutilait... murmura Naomie. Ça fait un moment qu'elle faisait ça...

   Mattéo sentit une sueur froide lui couler dans la nuque. Il jeta un regard à Antoine. Son meilleur ami avait l'air d'avoir été foudroyé.

   -J'étais sûre que c'est ce qu'elle faisait... Mais... mais elle... elle avait coupé beaucoup plus profond cette fois... Et pas qu'aux poignets...

   -Putain, qu'est-ce que vous essayer de dire ? murmura le garçon en regardant le directeur.

   Naomie se recroquevilla, tentant d'étouffer ses sanglots.

   -Laura s'est également coupé le visage et les jambes, continua le directeur.On appelle ça une tentative de suicide.

   -C'EST FAUX !

   Antoine s'était levé. Il serrait les poings et des larmes coulaient le long de ses joues.

   -LAURA N'AURAIT JAMAIS FAIT ÇA ! VOUS MENTEZ ! C'EST IMPOSSIBLE ! 

   -Parce que tu crois qu'elle pensait possible que tu te montres aussi cruel ?

   Tout le monde se tourna vers Naomie. 

   -Tu crois qu'elle pensait possible qu'elle fasse ça ? Est-ce que tu savais qu'elle se mutilait ? Est-ce que tu étais là pour sécher ses larmes ? Est-ce que tu est resté à ses côtés ? Est-ce que tu sais qu'elle était son rêve ? Est-ce que tu sais quelles étaient les rares choses qui la rendait heureuse ? Ta sœur était devenue une inconnue pour toi. Non, elle est devenue pire que ça : une victime. Un jouet. Un défouloir. La vérité, c'est que tu as tué ta sœur et votre passé, Antoine Maunois. Et si tu refuse d'y croire, suis-moi.

   Elle se leva et sortit, les trois autres la suivant.

   Ils se dirigèrent à l'infirmerie.

   Dans un lit, allongé, pâle, blessé, le corps de Laura était relié à une batterie de machines.

   -On a pas put la déplacer, elle n'aurait eu aucune chance, murmura Naomie en caressant les cheveux noirs éparpillés autour du visage endormi de Laura. Mais voilà ce qu'elle est, maintenant.

   Elle se retourna. 

   -Il y avait quatre chose, autour d'elle. Une lame. Un stylo. Des clés. Et son journal.

   Elle ouvrit son sac et en sortit un carnet bleu nuit et argenté. 

   -Je pense... je pense qu'elle voulait qu'on le lise... Nous quatre...

   Antoine, Théa et Mattéo échangèrent un regard et hochèrent la tête. 

   -Les cours on été annulés. On peut allé chez moi, déclara Théa. Mes parents sont pas là.


   Quand, trois quart d'heures plus tard, ils étaient assis dans la chambre de Théa, Naomie ouvrit le carnet et se racla la gorge.

   -Cher journal...

Tu m'avais fait une promesse...Where stories live. Discover now