•| deviltown |• ; markhyuck

2.

Donghyuck ne comprenait pas tout.
En fait, il ne comprenait absolument rien à la scène se déroulant sous ses yeux.
Les parents de Jaemin étaient finalement là, mais sa mère pleurait à chaudes larmes et son père semblait avoir du mal à se retenir d'en faire autant.
Et surtout, quelque chose n'allait pas. Jaemin n'était pas avec eux.
Ils avaient trois heures de retard et le châtain n'était pas avec eux, alors que sa mère avait assuré sa présence la veille.

Complètement perdu, le petit rouquin s'avança vers la table où les adultes discutaient faiblement, et tira doucement sur la manche de son père.

_ Papa ? Qu'es ce qu'il se passe ?

L'homme soupira, visiblement bouleversé.

_ Rien, rien ne t'inquiètes pas… On t'expliquera tout ça plus tard, d'accord ? C'est une affaire de grands.

Donghyuck détestait ce terme. Les affaires de grands, on ne lui expliquait jamais, et tout était toujours flou ; jamais ses parents ne semblaient le considérer comme un grand, ce que le roux trouvait déplacé du haut de ses 6 ans et demi.

Quatre heures passèrent ainsi, les parents de son meilleur ami sanglotants sans jamais s'arrêter, son père passant des appels téléphoniques répétés, et sa mère cherchant à les consoler du mieux possible.

Le rouquin était assis dans le canapé, le regard dans le vide. Même si certains mots lui échappaient, il semblait avoir compris.

Jaemin avait disparu.

Donghyuck savait que disparaître, ça n'était pas très grave, du moins qu'il y avait pire dans la vie.
Disparaître, ça voulait dire qu'on pouvait le retrouver, et le rouquin savait que son meilleur ami allait revenir bientôt.
Il ne pouvait pas l'abandonner pendant trop longtemps, il lui manquerait trop.

Alors Donghyuck était confiant. Peut être que Jaemin s'était juste caché dans son placard, comme il le faisait tout le temps. Ses parents n'avaient pas dû bien chercher.

_ Hyuckie, tu peux venir s'il te plaît ?

Sa mère l'avait appelé, les yeux larmoyants, tandis que les parents de son ami remettaient leurs manteaux.

Se levant avec entrain, Donghyuck se sentir fier.
Peut être qu'ils avaient enfin décidé de lui expliquer pourquoi son ami n'était pas là.

_ Donghyuck, écoute, je pense que tu as compris ce qu'il se passe.
_ Jaemin à disparu, hein ?

Le père du rouquin eu un petit sourire, un rictus pas très joyeux.

_ En effet, tu as raison. Jaemin n'est pas rentré chez lui hier soir, et même si les policiers le cherchent, ils ne l'ont toujours pas trouvé.

L'air grave de ses parents effrayait un peu Donghyuck.
La blague de Jaemin ne lui semblait plus très drôle.

_ Mais.. Il va revenir hein ?
_ On espère, mais on ne peut pas en être sûrs.

Là, le petit roux commençait vraiment à avoir peur.
Si Jaemin ne revenait pas, avec qui passerait-il ses après-midis à courir dans les rues ?
Avec qui prendrait-il son goûter après une longue journée d'école ?
Avec qui rirait-il de tout, et par dessus tout qui serait son meilleur ami ?

Donghyuck commençait à sentir une boule se former dans sa gorge.

_ Mais.. Il ne peut pas être parti sans me le dire ?
_ Peut être que quelqu'un l'a emmené, on ne sait pas Hyuckie. Il faut attendre que les policiers aient terminé.

Perturbé, le jeune garçon baissa la tête, interdit.

_ Je sais que c'est compliqué mon chéri, mais il faut aller se coucher maintenant, tu vas être épuisé demain.
_ Mais…

Il ne put continuer, et la gorge sèche, il fondit en larmes au milieu du salon, devant ses parents qui ne semblaient pas savoir quoi faire.

Finalement, son père avança vers son fils, les bras tendus .
Le rouquin ne se fit pas prier et se rua dans l'étreinte que lui offrait son père, sa mère ne tardant pas à les rejoindre.
Ils restèrent ainsi quelques minutes, le roux dans les bras de ses parents, les larmes coulant sans s'arrêter.

Finalement, ils accompagnèrent leur fils jusqu'à sa chambre, ce dernier pleurant désormais silencieusement.

Alors que minuit sonnait, les pleurs de Donghyuck s'étaient calmés, et le garçon dormait calmement, serrant sa peluche contre lui, encore plus fort que d'habitude.
Les lampadaires du villages éteints, les rues étaient calmes, les habitants dormant paisiblement.

Et dans une ruelle voisine à la sienne, une ombre passa devant les maisons, grognant, haletant, du sang frais se répandant sur ses pas.