Chapitre 35. « Juste un mauvais rêve »

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Mes genoux défaillissent sous mon poids en tremblant dangereusement mais je me retiens au mur de justesse. Je tends une dernière fois la main devant moi en prenant une grande inspiration. Un doux crépitement se forme entre mes doigts et, en moins de quelques secondes, un mur imposant de flammes grandit entre nous. Cela n'est pas suffisant pour les arrêter de me poursuivre définitivement mais cela me donnera probablement le temps de m'enfuir assez loin.

Je l'espère.

Je reprends ma course vers la sortie, laissant le bûcher brûler à sa guise l'enfer que je quitte enfin pour de bon. Lorsque je passe la porte, ma dernière pensée est pour remercier ces flammes qui n'ont jamais cessé de me protéger, quelle que soit la situation et les circonstances.

Quand je me réveillai en sursaut, mon rythme cardiaque s'emballait comme si je venais tout juste de terminer un marathon. Un long frisson me fit trembloter alors que je me remémorais ce rêve qui m'avait semblé si réel. Je pouvais encore sentir l'adrénaline courir dans mes veines, accompagnée de cette peur qui me serrait douloureusement le cœur. Mes membres tremblaient encore face à la possibilité qu'ils puissent m'attraper, ces ravisseurs dont je ne me rappelais plus les visages.

Une main posée sur les battements particulièrement rapides de mon cœur, je pris une profonde inspiration, tentant de me convaincre encore et encore que je n'avais plus rien à craindre, que ce qui s'était passé n'était pas réel et que ce n'était qu'un simple mauvais rêve.

Quelque part dans ma chambre, des bruits de pas me parvinrent aux oreilles. Machinalement, je me raidis sous ma couette et fermai mes paupières par pur réflexe. Le rembourrage du fauteuil à côté de mon lit fit le même son que lorsque quelqu'un s'y asseyait. À part ça, le silence dans la pièce était terrifiant, seulement brisé par mon rythme cardiaque déchaîné qui tambourinait près de mes oreilles.

Le faible bruit de mon fauteuil se fit entendre une deuxième fois. Dans un élan de courage, je me retournai dans mon lit de façon à me placer face au siège. Je respirai profondément avant de me forcer à ouvrir les yeux.

Bon sang.

Confortablement installé dans mon fauteuil, Liam me dévisageait avec ce qui me paraissait être de la tendresse. Instantanément, je refermai mes paupières, ne croyant pas ce que je voyais. Ce n'était pas possible, je devais encore être en train de rêver.

Alors que mon cœur commençait enfin à se calmer, je le sentis repartir pour un autre tour de piste. Puisant dans mes dernières réserves de courage après cet horrible cauchemar, je me redressai rapidement sur mon lit. J'écarquillai immédiatement les yeux.

Ce n'était pas un rêve, Liam Priest était bien dans ma chambre en train de me dévisager comme s'il me voyait pour la toute première fois de sa vie.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

Ma voix sonna bien trop calme pour correspondre avec l'état d'esprit dans lequel je me trouvais, comme si mon cauchemar avait drainé toute mon énergie à l'intérieur de mon être et qu'il ne m'en restait plus assez pour me laisser exprimer quelque chose à l'extérieur. Au fond de moi, je bouillonnais d'une multitude d'émotions mais mon visage se retrouvait incapable de laisser montrer la moindre chose.

Grande ouverte, la porte-fenêtre menant à mon balcon laissait pénétrer une agréable brise nocturne qui faisait gracieusement danser les rideaux. La pleine lune me faisait face, illuminant subtilement l'obscurité de ma chambre. À moitié tourné vers ce mystérieux spectacle, la douce lumière lunaire paraissait accentuer l'effet transperçant du regard acier de Liam qui était posé sur moi. Ses cheveux volèrent délicatement au gré du faible vent et mon cœur fit un soubresaut dans ma poitrine lorsque je remarquai un étrange détail rougeâtre sur son visage.

Hypnose, tome 1, Notre Rencontre. | ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant