Déception

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D'aussi loin que je me souvienne, mes frères et moi n'avons jamais manqué de quoique ce soit. Je me souviens d'un père qui partait très tôt le matin et qui rentrait très tard le soir pour ne pas avoir à dire non aux quelconques demandes de ses enfants ; d'une mère qui s'est dévouée corps et âme dans l'éducation de ses enfants, rien n'était trop beau pour leurs enfants.
C'est entourée d'une famille aimante que nous avons pu grandir et devenir les jeunes adultes que nous sommes aujourd'hui. Pendant longtemps, nous avons regrettés de ne voir que très peu mon père, lui qui travaillait énormément, sans jamais se plaindre, pour assurer la meilleure des vies à ses enfants. Aujourd'hui, je sais que c'était malgré lui et, me remémore les doux week-ends de mon enfance, où malgré sa fatigue, mon père nous sortait. Parfois, nous allions à la cueillette, d'autre fois au parc, et ces moments aussi courts que magique restent et resteront à jamais ancrés en moi.
Je n'ai jamais été dans le sens du vent, sans cesse en quête d'indépendance. Très vite, je n'ai cherché qu'à compter sur moi-même. Seulement voilà, la vie est loin d'être un long fleuve tranquille aux berges fleurissantes et ensoleillées, loin de là. Par dépit, une carapace s'est vite formée autour de moi, rien ne pouvait m'arracher à ma quête, je me devais de me construire, seule.
Froide, fatiguée, comblée qu'à moitié. Tel un atome, j'errai de ci et là, à la recherche d'un nouveau projet, d'une nouvelle idée qui pourrait me combler. La satisfaction n'était qu'éphémère. Il est si facile de paraître heureuse que de l'être réellement. Un vide m'emplissait et me consumait chaque jour davantage. Le temps semblait m 'échapper, et moi, qui était de nature à tout vouloir contrôler, me trouvait prise au dépourvue. Je ne pouvais avoir la main sur le temps, les jours s'enchaînaient, se ressemblant et je m'éloignais chaque jour de moi.
Il n'y a rien de pire que d'être présente sans être vraiment là, de devenir un robot, pleine d'automatismes, quasi inhumaine, parce que l'on ne sait combler un manque, inexplicable.
Et puis un jour, alors qu'on s'y attends pas et qu'on vit machinalement, la vie décide de nous faire un cadeau. Enfin, la vie a du sens sens. Alors, on se met à prendre conscience de la chance qu'on a. On y croit, et très vite on se sent intouchable. Le vide n'est qu'un lointain souvenir, on se met à espérer, à croire aux plaisirs simple de la vie, à se projeter. Mais, la vie est ingrate c'est loin d'être un secret. Et soudainement tout s'écroule. Ce qu'on croyait solide comme un roc s'écroule. Bercée par une illusion, on réalise que l'on a été dupée. L' équilibre de ce qu'on pensait être notre petit coin de paradis est menacé. La carapace enfouie dans un coin de l'âme réapparaît alors, d'un air narquois, elle suggère que jamais je n'aurai du m'en défaire. Trop naïve d'y avoir crû. Trop bonne mais pas stupide. L'âme secouée par tant de maux, les insomnies, les pleurs et à nouveau cette impression d'être seule. Vient alors le temps de l'incompréhension et du questionnement. On décide alors de se réveiller, de se réapproprier ses rêves et de songer à renouer avec une vie où l'on fait de soi-même et de sa famille ses seules priorités, le reste n'important peu. On pleure, on se relève, on prends des coups mais rien y fait ; la douleur est trop grande.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 08, 2019 ⏰

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La vie est loin d'être douce ma fille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant