C'est en la regardant, plongée dans son film, assise en tailleur sur le tapis et adossée contre le canapé, engloutissant des paquets de céréales à un rythme effréné, que Bryan se sent plus désemparé que jamais.
Il a été le pire des amis avec elle. Il en est conscient, cette culpabilité le ronge de l'intérieur depuis longtemps. Et pendant qu'il la cherchait, il était persuadé que la retrouver lui apporterait ce qu'il voulait. Un certain soulagement, une forme de rédemption personnelle ? Une façon de passer à autre chose ? Or, c'est tout le contraire qui est en train de se passer. Il déteste ce moment. Il est fou de rage qu'elle agisse aussi naturellement, comme si la situation était normale. Il aimerait être heureux, partager le moment avec elle comme ils auraient fait il y'a quelques années, à rire ensemble, finissant leur séance avec des céréales collant à leurs cheveux et leurs vêtements. Mais il en est incapable, et cela aussi, ne fait qu'ajouter à sa colère.
« Bryan, qu'est-ce que tu fous, c'est le meilleur moment, ils vont fonder Kiss-My-Anthia ! »
Et c'est tout ce qui suffisait pour que toute cette colère qu'il gardait en lui éclate, exactement ce qu'il souhaitait éviter.
« Pourquoi tu fais comme si tout allait bien ? »
Il regrette ces mots à la seconde même où il les entend sortir de sa bouche, parce qu'en voyant son sourire fatigué et nonchalant s'effacer, il sait qu'il est trop tard pour revenir en arrière, et qu'il risque de perdre tout ce qu'il vient de retrouver par sa propre faute, encore une fois.
Et c'est quand il la voit arrêter le film, puis se tourner lentement vers lui, qu'il sait qu'il est foutu.
« De quoi tu parles putain ? »
Mais la colère reprend le dessus.
« Tu sais très bien de quoi je parle ! T'as disparu de la circulation ! Les gens t'ont cherchée et tu es restée cachée ! Ça te plaît tant que ça de faire du mal aux gens qui t'aiment ? C'est quoi ton problème putain de merde ? »
Elle pose son paquet de céréales au sol. Ça déborde un peu sur le sol. Elle s'en fout.
« Est-ce que tu es en train d'insinuer que, c'est moi qui t'es fait du mal ? »
Et ça y est. Il sait déjà qu'il ne pourra rien faire. Elle continue sans le laisser parler, sûrement parce qu'elle sait très bien qu'elle a raison.
« Je suis restée cachée ? Tu as pensé que c'était peut-être pour ne pas voir la sale gueule des gens qui m'ont utilisée pour au final me jeter comme une moins que rien dès qu'ils en ont eu l'occasion ? Hein, tu y as pensé, à ça ? Et tu sais très bien que je ne parle pas que de toi ! »
Elle a raison, il devrait se taire, mais il ne s'écoute même plus.
« Dylan t'as cherchée, et il n'a fait que t'aider !
- Ah, il m'a cherchée ? Eh bien si tu le vois, tu peux lui dire que je l'attends encore ! Il m'a cherchée, quoi ? Un, deux jours ? Avant de retourner dans son appart de star hollywoodienne avec sa petite vie de riche ? Le pauvre, t'as raison, j'ai dû bien le faire souffrir ! »
Elle rit maintenant, mais il la connaît trop bien pour tomber dans le piège. C'est un rire brisé, un cri de détresse déguisé par des années de pratique. Mais il continue de s'enfoncer.
« Si tu crois que personne n'a souffert de ton absence, pourquoi t'es venue avec moi ? T'aurais pu rester dans ton trou, si tu l'aimais tant que ça ! »
Il la voit. La petite larme, si rapide et discrète qu'on aurait pu totalement passer à côté. Mais il la voit, et ça lui fait mal.
« Si je t'ai suivie c'était uniquement pour toi ! Je voulais être avec toi ! Si t'arrêtais de me voir comme une gamine égoïste, tu saurais que j'ai pensé à toi !
- Pourquoi tu mens ? Je t'ai fait souffrir, sûrement autant que ton père, pourquoi tu serais revenue pour moi ? »
Et maintenant, elle va hurler.
« Mais pourquoi tu essaies de comprendre putain ? Quand est-ce que j'ai pris des décisions qui avaient du sens ? Quand est-ce que j'ai fais des choix logiques ? Moi-même je ne me comprends pas, alors pourquoi tu y arriverais mieux ? Je veux juste que ça s'arrête, je veux qu'ils se barrent de ma tête ! »
C'est seulement là qu'il doute. Il ne sait pas de qui elle parle. Est-ce que c'est son père ? Est-ce que c'est ce type dont elle était amoureuse l'année dernière ? Sûrement pas, enfin, les sentiments, ça finit bien par mourir, et c'était il y'a des mois...
« Je veux juste... Ils sont dans ma tête plus que moi-même... Je veux juste qu'ils y meurent, j'ai besoin qu'ils s'en aillent... J'ai besoin que tu m'aides... »
Et tout espoir s'envole. Évidemment qu'elle n'est pas venue pour lui. Elle est venue pour l'aide qu'il pourrait lui apporter. Et même si ça lui fait du mal, il est incapable de lui donner tort.
« Il faut que j'aille prendre l'air.»
Et, juste comme ça, elle se retrouve toute seule dans un appartement qui n'est pas le sien, de retour à son point de départ, un bref courant d'air glacial qui prend fin avec un claquement de porte.
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Whew.
J'ai trimé dites-moi.
Plus j'avance et plus je pense que ce tome sera court et qu'il sera suivi d'un autre tome assez court également. Je pense à une quinzaine de chapitres par volume, plus ou moins.
Voilà c'est une info à la con mais autant que ceux qui prennent la peine de lire jusqu'au bout aient un ptit privilège non ?
bref.
Merci d'avoir lu ce chapitre, j'aimerais bien comme d'habitude voir vos avis dans les commentaires, en attendant, je vous dis à la prochaine pour un nouveau chapitre...
PS: Oh et btw j'ai un rant book maintenant où ce sera sûrement plus simple d'interragir et tout, je posterai des conneries et des choses chouettes, venez nombreux ce sera fun
