Chapitre 1

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Je m'appelle Diana et j'avais 16 ans lorsque tout a commencé, avant cela mon esprit, divaguant dans la perdition, avide de tout, sans aucun repère. Il fallait que je trouve cette chose qui consumerai mon manque d'amour et qui soulagerai la douleur sidérante de mon âme.J'avais besoin d'un renouveau, d'un chamboulement. Hélas,  Mon plus grand regret est de ne pas avoir su que mon inconscient  gravitais constamment autour du risque et du perpétuel besoin d'entreprendre tout de son existence, le savoir, le pardon, l'amour et j'en passe. C'est ce qui causa ma perte. La finalité de cela est que je vis désormais avec un lourd fardeau, celui d'avoir commis un meurtre. Je rejette entièrement la faute sur ma mère, la lune. Oui, elle m'a poussée à commettre cet acte abominable, mais jamais je ne lui en voudrais à ma chère lune, cet astre qui m'a tout donné, j'ai juste cherché à lui ressembler, en guise de reconnaissance après qu'elle m'ait sauvé, et c'est ainsi que ma vie a basculé.

Cela me désole car tout partait d'une simple quête, un jeu entre mère lune et moi-même. Celle-ci a toujours joué un rôle principal dans l'histoire de ma vie. A l'apogée de mon innocence, durant ma rude enfance bernée par la trahison et le mensonge, je trouvais refuge dans sa lumière, elle était pour moi symbole d'espoir et de renaissance. Je pouvais l'espace d'un instant laissé de côté les cris et les embuscades quotidienne. Je me posais à mon chevalet en bois qui étais situé en face de ma fenêtre, et je contemplais le ciel en tentant de desceller ces mystères. Tous les soir, malgré l'environnement chaotique dans lequel j'étais confronté, je tentais de déchiffrer les codes secrets de l'Existence. Ma naïveté m'aidait à rester entièrement en vie, c'était nécessaire.

J'ai grandi dans la haine, celle de mon géniteur. Cette personne se proclamait père, mais ce n'étais qu'un démon déguisé, qui se cachait derrière une apparence humaine. Jamais je n'oublierai le jour ou j'ai su qu'il pourrira en enfer, lorsque le docteur T m'en a parlé et que j'ai su que c'était mal. La première fois que c'est arrivé il m'a pris par la main et m'a dit que ce n'était qu'un jeu, que ça allait juste faire légèrement mal, mais qu'on allait bien s'amuser. J'avais 8 ans. Ma naïveté m'a encore une fois sauvée, mais la vérité finie toujours par éclatée et te détruit toi et tout ce que tu souhaites entreprendre. Je n'ai jamais eu le courage de le dire à mes proches, et puis pourquoi en parler, après tout c'est mon père, l'Homme avec un grand H, le héros, celui qui m'a pris sous son aile après le départ de maman. J'avais des Etoiles dans les yeux, je l'idolâtrais et il m'a souillé, ruiné, brisé à tout jamais.

Mon ame  enfoui de nombreux secrets, certains plus lourds que d'autres, la conséquence majeure du fait de garder tant de choses pour soi, c'est que l'on se ment à soi-même et que la plupart du temps l'on se perd dans ces mensonges. Je suis atteinte d'amnésie, et cela fait partie des choses que j'ai toujours voulu cacher. Je ne suis pas encore arrivée à un stade critique mais j'ai de nombreuses pertes de mémoire. Je m'efforce de me souvenir de mes actes mais je ne peux tout simplement pas, c'est comme si je ne possédais pas de libre arbitre. Une fois l'on m'a dit que j'avais frappé la directrice, j'ai donc été renvoyé et envoyé dans un centre spécialisé, mais je ne comprenais pas car je n'en avais pas le moindre souvenir. J'ai donc été diagnostiqué par le docteur T ; Une dame charmante qui m'a suivi durant toute mon enfance. Je considérais cette dame étant une réelle figure maternelle pour moi, dotée d'une grande générosité et d'une sincère gentillesse. C'est elle qui m'a ouvert les yeux quant aux actes abominables d'Hervé, je l'aimais et je voulais partir avec elle loin de cet homme. Puis un jour d'hiver, en pleine séance, les policiers sont venus frapper à sa porte, et là c'était la fin. Une fois qu'elle ait été trainer de force, je ne l'ai plus revu. J'ai appris par la suite qu'elle a été accusée pour homicide involontaire, conduite en état d'ivresse et délit de fuite. L'alcool ruine des vies, c'est la première chose que je me suis dite en apprenant ça.

Quelle est la meilleure chose qui vous soit arrivée dans votre vie ? Votre premier amour, une victoire, un projet ? Moi rien de tout cela m'est arrivé, mais j'estime avoir eu bien plus, et c'est Ella. Nous nous sommes rencontrés dans le couloir du cabinet de madame T, elle souffrait de dépression et était donc soumise à un suivie médicale coriace après avoir tenté de mettre fin à ces jours par prise abusive de médicaments. Elle était pourtant si chaleureuse et souriante, elle ne laissait paraitre aucun signe de faiblesse. Mais pourtant elle souffrait énormément. Elle vivait un enfer chez elle, se faisait frapper et dénigrer par ces propres parents, traitée de tous les noms et n'avais pas de vie sociale. Ils la privaient de tout, mais elle se devait de faire face à tout cela. Elle pensait que le seul moyen d'aller de l'avant était de partir. Je dois admettre que j'y ai songé après le départ du docteur T, mais je ne sais pas par quel miracle, je suis là aujourd'hui, bien en vie.

Avec Ella il y avait comme une sorte de connexion, on se comprenais car on avait toute les deux vécues des choses abominables. La première fois que l'on s'est parlé, elle pleurait et semblait être dans une souffrance incommensurable. Je lui ai donc demandé si elle allait bien elle rétorqua qu'il y avait comme une douleur atroce qui s'emparait de sa poitrine. J'ai donc appelé le docteur T qui était en consultation. Elle a été transportée d'urgence dans un centre médicale afin de subir une opération. Elle faisait une hémorragie à la suite des coups de ces parents. Paradoxalement c'est ce qui l'a sauvée, car elle a été placée et famille, d'accueil loin de ces personnes.

Ella était passionnée, elle aimait l'art dans sa globalité, dans toutes ces formes et dans tous ces genres. C'était une artiste accomplie qui sublimisait sa peine par sa passion. Je m'inspirais énormément d'elle, c'est la raison pour laquelle j'ai commencé à peindre. Mes tableaux étaient sombres et ternes, ils reflétaient ma réalité telle que je la percevais, je me souviens de très peu de mes tableaux, mais il y en a un qui m'a particulièrement marqué, j'avais peint une femme, du moins les courbes d'une femme. Ces courbes étaient dotés de lignes parfaites, elle semblait rayonnée et était comme immaculée. Mais son environnement semblait hostile, comme si elle était confrontée à la médisance du monde, mais que ça ne pouvait l'atteindre. C'était ma représentation d'Ella.

Pendant cette période heureuse et paisible de ma vie, je nageais dans la plénitude et me remettais souvent à la lune, je la contemplais mais cette fois ci je percevais Ella, comme si elle venait de là et que le bonheur que la lune me transmettait s'était incarné en elle. Je la surnommais donc la femme lunaire.

Et c'était un soir de pleine lune, un soir tragique qui changea ma vie à tout jamais. Au beau milieu du crépuscule, j'étais en compagnie d'Ella, nous étions sorti et on se baladais dans les ruelles sombre de la ville, le calme, les douces brises, c'est tout ce dont je me souviens avant de m'être réveillée au beau milieu d'un terrain vague, couverte de sang. A côté de moi se trouvait une voiture accidentée, elle fumait et semblait avoir été confronté à un mur ou un arbre. Mais mon effroi et ma stupeur a atteint son paroxysme lorsqu'en me relevant je perçois une corp inanimée, nageant dans une flaque de sang, perforé et battu. 

LUNAIREOn viuen les histories. Descobreix ara