Chapitre 2

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Je descend doucement l'actualité et ne trouve rien à part sa date de naissance. huit août mille-neuf-cent quatre-vingt onze. Il a donc vingt-six ans. Du moins, dans quelques semaines.

 
Je remonte alors, déçue, de ne rien trouver, pour cliquer sur ses photos. Et seulement quelques unes apparaissent. Des photos de lui... posant torse-nu sur une plage... et datant de cet été. A l'aide. Il est définitivement bien trop parfait pour moi. Je sors des photos, prête à quitter son compte quand mon doigt dérape et clique sur ajouter.
 
« Oh putain de merde! Non, non, et non! »
 
Je viens cliquer plusieurs fois sur mon écran, jurant après celui-ci. J'annule – dieu merci, ma demande et ferme aussitôt l'application de peur de faire une autre bourde de ce genre.
 
« Je ne suis pas passée loin, je souffle. Heureusement qu'iloh putain!je sursaute, la notification. Il a dû recevoir une notification! »
 
Et c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je viens claquer ma tête contre mon bureau, pleurnichant sur mon sort. Ma vie est définitivement merdique. Je me répète, certes, mais comprenez-moi. On m'appelle Mademoiselle Catastrophe depuis ma naissance. Il n'y a pas un jour où quelque chose d'extraordinairement horrible ne m'arrive.
 
Sortez-moi de ce cauchemar qu'est ma vie. S'il vous plaît.
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SHAWN MENDES
lundi 16 janvier || 10.00am
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« Camila. »
 
Celle-ci se retourne, surprise d'entendre son nom. Je l'invite alors à me rejoindre à mon bureau, remerciant une autre élève que je laisse repartir. Camila s'approche, s'appuyant sur une table de la salle en face de moi.
 
« Vous vouliez me parler? »
« mh... oui, en effet. Je voulais avoir de tes nouvelles à propos de vendredi soir. Tu as réussi à rentrer chez toi? »
« oh, hm... oui, oui! Encore merci, monsieur! Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous. Surtout que je n'avais plus de batterie sur mon portable et»
 
Elle vient lever les yeux au ciel avant de soupirer.
 
« Et, hm, fin voilà. »
« Je vois, je lui souris. Ravi d'avoir pu t'aider dans ce cas. »
« D'ailleurs. J'ai quelque chose pour vous. »
 
Elle lève le doigt avant de se retourner sur son sac pour fouiller à l'intérieur. Elle en sort un portefeuilles dans lequel elle fouille aussi avant de me tendre quelques billets.
 
hm. D'accord. Est-ce que mes cours sont devenus payants sans que je le sache?
 
« Pour l'essence. »
« oh, non, non! je repousse sa main. Ça ira, merci. »
« Prenez-les, s'il vous plaît. Ce n'est quand même pas rien, et»
« Non merci, Corey. Vraiment. »
« Mais»
« Ce n'est rien. »
« ...D'accord. Comme vous voulez. »
 
Elle hausse les épaules et se retourne à nouveau sur son sac pour ranger son portefeuilles. Et j'en profite pour la regarder de haut en bas. Cette gamine a un style...et j'adore ça. Je souffle doucement pour reprendre mes esprits – la salle n'étant pas un lieu pour clairement relooker mes élèves, et lui souris ensuite quand elle se retourne vers moi, son sac sur l'épaule.
 
« ...Vous aviez autre chose à me dire? »
« oh, hm... je secoue la tête, non, non, c'est bon. Tu peux aller en cours. »
« Bien. A mercredi, monsieur. »
« A mercredi, Camila. »
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4.00pm

« Merci à tous. On se retrouve au cours pratique de demain matin. N'oubliez pas de lire le premier chapitre. »
 
Les élèves se lèvent ensuite tous ensemble, quittant l'amphithéâtre les uns après les autres. Je me presse de ranger – moi aussi, mes affaires, voyant l'heure tardive.
 
« hm, monsieur. »
 
Heureusement que j'ai dis que j'étais pressé.
 
« Oui? je demande, relevant la tête de mes affaires. »
« Est-ce qu'il est possible de changer de groupe? »
« C'est à dire? »
« eh bien... je suis dans le groupe du vendredi matin et c'est avec madame Torres. Et hm... je préférais être avec vous le mardi matin, en fait. »
 
Comme c'est étonnant.
 
« Eh bien, hm... »
« Stella. »
« Stella, voilà. Il n'y a pas de souci de mon côté. Je te laisse voir ça avec le secrétariat, par contre. Je n'ai pas trop le temps ce soir, mais... dis leur que je suis d'accord, et ça devrait aller. »
« Génial! Merci beaucoup, monsieur. A demain! »
« A demain Stella. »
 
Je roule ensuite des yeux, amusé avant de récupérer mon sac et quitter à mon tour la salle puis l'université. Je fouille dans la poche de ma veste à la recherche de mes clés de voiture pour ouvrir celle-ci et quitter le parking au plus vite, roulant jusqu'à l'école de Porter. Et évidemment, il faut que je tombe dans les embouteillages.
 
Je hais ma vie. Je hais cette ville. Je me hais d'avoir déménager.
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⏰ Last updated: Aug 12, 2019 ⏰

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