le fond de l'abysse

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La deuxième partie du cours s'était plutôt bien déroulée. Et puis 15 minutes avant la fin Vernez s'était mis dans la tête de tester le niveau de ses nouveaux élèves. Il savait que la plupart du temps ceux-ci s'imaginaient qu'il allaient révolutionner la pensée humaine du haut de leurs 18 ans et qu'un vieux comme Socrate n'avait plus rien à leur apprendre.

-Levez-vous tous.

Perplexes, les élèves se lèvent chacun leurs tours.

-Bien, je vais vous posez des questions. Comme il s'agit de votre premier cours de philosophie je serais indulgent je veux juste voire si certains d'entre vous ont des bases, ou pourraient éventuellement se diriger vers des études littéraires. Chacun votre tour, vous aurez 5 secondes pour répondre. Si vous ne savez pas vous vous asseyez, le gagnant est le ou dernier ou la dernière debout.

Un sourire carnassier apparait sur les lèvres de Némée, une compétition ? Et après tout pourquoi pas.

Le petit professeur commençe avec des questions simples comme qui à déclarer « je pense donc je suis », qui était Socrate, quand est née la philosophie, bref rien de bien difficile se dit Némée. Pas mal de ses camarade sont déjà assis.

Un élève se trompe, il s'assoit. Ils ne sont plus que trois. Némée, la nouvelle et une petite brune avec un carré plongeant.

La voix de Vernez retentie

- Désolé mademoiselle Brugeon , Platon à écrit « nul n'est méchant volontairement » dans Gorgias et non pas dans Ménon.

La brune soupire comme délaissée d'un poids puis s'assoit.

Vernez exalte, cela fait longtemps que sa classe n'a pas eu un aussi bon niveau, il pourrait peut-être finir le programme cette année.

Il se tourne vers le fond de la salle.

En face de lui les jeunes Marchal et Faure sont debout, cote à cote, la même lueur féroce dans leurs regards. Le petit prof sourit, il lisse sa moustache et s'approche des deux jeunes gens.

Némée s'enflamme. Plus qu'une à éliminer et la victoire sera pour lui. L'idiot qui à assurer que l'important c'est de participer devait sans doute perdre toutes les compétitions. Rien de meilleur que la victoire.

Il voit Vernez qui s'approche d'eux. Il est le premier.

Les questions s'enchainent, elle ,lui ,elle ,lui elle.

La classe est stupéfaite devant se duel inattendu. D'un coté la jeune beauté répond toujours calmement avec sa voix ensorcelante, tous sont suspendus à ses lèvres lorsque celles-ci , dans une danse sensuelle donnent la bonne réponse. De l'autre Némée et sa voix grave , éraillée, rauque: sauvage. Ses mots sont assurés, il ne répond jamais avec des phrases, juste l'essentiel comme si les questions étaient à chaque fois dérisoires. Certains dans la classe jurent apercevoir l'auras des deux adolescents s'affronter; les sommant, eux,  de ne pas bouger , leurs interdisant d'intervenir dans ce qui se joue actuellement. Alors personne ne parle et seuls les timbre du professeurs et des deux jeunes gens résonnent.

-Qui a dit « l'effort pour être heureux n'est jamais un effort perdu »?

Elle réfléchit trois secondes, entrouvre les lèvres, se ravise. Elle ne connait pas la réponse.

Elle sait qu'elle a perdu, il faut juste qu'il réponde correctement à la prochaine pour gagner et Ganymède, comme tous les autres  est persuadée qu'il répondra juste.

-Temps écoulé, s'écrit Vernez, il se racle la gorge comme pour se calmer et poursuit, c'était Alain, bravo vous avez bien lutté .

Ganymède s'assoit une lueur de déception passe sur son visage une demie seconde avant qu'elle ne redevienne impassible. A cet instant rien ne pourrait arrêter Némée, son sang s'enflamme, son cœur s'accélère sous l'effet de l'adrénaline. Il veut gagner: il va gagner.

SOLITAIRESWhere stories live. Discover now