Chapitre 3 - Jo -

1.2K 90 19
                                    


- Pas ce soir, Karolina.

Allongé sur le lit, jambes croisées et journal sportif à la main, je repousse calmement ses bras venus enlacer mon torse. Elle s'est tartinée de crème et aspergée de parfum après sa douche pour affoler mes sens, mais ça ne prend pas. Pas après ça.

- Oh, je t'en prie Jo, gémit-elle plaintivement, ça fait quatre jours...

Je lève les yeux dans ses prunelles bleues et sonde quelques secondes ce visage fin et délicat, encadré par de longues et soyeuses mèches blondes. Si je ne la connaissais pas aussi bien, son petit numéro de femme délaissée pourrait presque me faire flancher.

- Tu me manques... susurre-t-elle tout en venant déposer un chemin de baisers langoureux sur mes abdominaux.

Je sais pertinemment ce qu'elle essaie de faire, mais c'est peine perdue.

- Arrête ça.

Elle se redresse juste assez pour venir frôler mes lèvres des siennes, approchant dangereusement sa poitrine de mon corps encore tendu par la colère.

- Jo... Je te veux en moi... Là, tout de suite...

Sa voix s'infiltre en moi comme un poison, son regard chargé de désir pénètre le mien tandis que ses hanches s'abaissent contre mon bas-ventre. Elle est forte à ce petit jeu, vraiment très forte. Une petite lueur de victoire traverse son visage lorsqu'elle sent mon corps répondre à ses avances. Et pourtant, si elle savait...
Refusant de perdre le contrôle, je prends les choses en main. Je jette mon journal sur le côté, agrippe saa taille fine d'un bras et la renverse sur le dos pour venir l'écraser de toute ma musculature. Elle adore ça, je le sais. Le gémissement de satisfaction qu'elle laisse échapper me le confirme. Les deux bras en appui de chaque côté de sa longue chevelure dorée, je prends un peu de hauteur pour la contempler.

Son corps qui se tortille de manière provocatrice, ses mains qui parcourent sa peau frémissante en espérant que les miennes prennent le relais, sa langue humidifiant lentement ses lèvres charnues, ses paupières tout juste assez ouvertes pour me laisser entrevoir le feu qui la consume... Elle est plus que prête à me recevoir. Elle m'attend, elle m'appelle.

Fléchissant les coudes, j'approche calmement mes lèvres de sa peau sans la toucher, laissant mon souffle réchauffer son épiderme là où je le souhaite. Je commence derrière son oreille, descends dans son cou, le long de sa gorge offerte, puis continue de descendre pour aller torturer de ce petit effet stimulant l'un de ses seins tendus par le désir. L'autre m'appelle désespérément, mais je l'ignore volontairement et continue ma route vers son nombril, sur lequel j'accentue mon souffle.
Un râle suppliant s'échappe de ses lèvres entrouvertes, tandis que les miennes approchent maintenant de ce qu'elle espère être mon point de chute. Elle lève les hanches pour venir à ma rencontre plus vite, mais je stoppe mon avancée. Ses mains dans mes cheveux tentent de me guider vers le bas, tandis que j'aspire lentement sa peau entre mes dents.

- Oh Jo... Descends, je t'en supplie...

Tiens donc. Elle me supplie, maintenant. On est loin de tout le venin qu'elle m'a craché à la figure tout à l'heure.
Desserrant les dents pour relâcher sa chair marquée, j'ignore sa volonté et me contente d'apposer le bout de ma langue sur sa peau pour remonter lentement, très lentement, suivant exactement le même chemin que lors de ma descente.
Son corps s'affole, ses hanches remuent de plus belle et ses gémissements redoublent d'intensité.

Lorsque je suis de retour au dessus de son visage, je ne peux réprimer un sourire de satisfaction devant son air perdu. À ton tour de te sentir larguée, ma jolie.
Je me redresse d'un bond et quitte le lit, la laissant pantelante et particulièrement vexée.

Dix JoursWhere stories live. Discover now