Je regarde autour de moi, je suis sur une place entourée de café, les gens sont détendus entre amis ou en famille. Certains font des achats dans la galerie d'autres flânes tout simplement. Je suis la seule à paraître dans l'urgence , j'ai l'impression d'avoir vécu une expérience hors du temps. Pourtant je n'étais pas seule. C'était bien réel. Je dois rentrer.

Audrey ! Audrey !

Salut tu vas bien ?

Ah Agathe ça fait un moment que l'on ne s'est pas vue, euh oui je vais bien, je suis désolée je dois

rentrée.

-Tu ne peux pas

-Comment ça ?

-Tu ne peux, tu es suivie. On est suivi

-J'ai assisté à une fusillade, je ne comprends pas ce qu 'il se passe personne n'en parle pourquoi? Comment es-tu au courant. Qui sont-ils ?Pourquoi s'intéressent t ils à nous ?

-On ne peut pas rester là, viens.

-Écoute Agathe, je dois rentrer la nuit tombe, mon mari va s'inquiéter, je ne l'ai toujours pas appelé.

-Et tu ne dois surtout pas le faire. Tu serais de suite repérée, la foule te protège .

-Mais c'est du délire ! Je ne suis personne

-Marche , ne t'arrête pas continue de marcher.

Me voilà prise dans un polar, je ne comprends rien , elle ne répond pas à mes question.Mais elle à l'air d'en savoir beaucoup plus que moi. Nous nous sommes rencontrées durant nos études post bac, ensuite chacune à suivie son chemin et au dernières nouvelles elle était sophrologue. SOPHROLOGUE pas terroriste.

Pendant que j'essaie de reprendre mes esprits nous continuons notre marche en nous fondant dans la foule.

Je la sens se crisper, je regarde droit devant moi et je reconnais les hommes en cagoule. Mon estomac se serre, j'ai peur de ne pas m'en sortir. Mon cerveau ordonne immédiatement à mes jambes de courir, mes muscles s'activent et me revoilà partie dans une course folle au côté d'Agathe. Elle a l'air de savoir où se rendre, je la suis. Nous parcourons les rues de la vieille ville, je ne sais pas où je me trouve. Je ne reconnais rien. Elle me demande d'entrer dans un vieil immeuble. C'est un bâtiment délabré le palier commun est un balcon en bois , dont je doute de la fiabilité. Nous entrons dans un appartement où il n'y a pas de porte d'entrée les cloisons sont des tentures de grands draps colorés et tissés, l'appartement est sombre et insalubre . Nous sommes loin de la classe et la distinction d'Agathe . 

Qu'importe !

-Agathe où sommes nous pourquoi m'as tu emmenée ici.

-C'est ici que je vis. Le réseau passe difficilement dans cette partie de la ville. On ne peut pas nous traquer.

C'est donc ça......

-Ecoute Agathe je ne comprends pas pourquoi je suis mêlée à cette histoire,je veux rentrer chez moi. Mon mari et ma fille sont peut-etre en danger, je pense partir à l'étranger.

Oui maintenant que je m'entends le dire, je sais que c'est la meilleure chose à faire. Nous venons de vendre notre maison. Les projets étaient autres mais tant pis, il ne s'agissait pas de rester en vie à ce moment là . Plus j'y pense et plus cela devient une urgence de quitter le pays avec ma famille.

-Agathe je vais quitter le pays. Tu devrais en faire autant. Viens avec nous pourquoi pas ?

Elle panique , je sens qu'elle a des données que je n'ai pas . Elle me dit que c'est compliqué, qu'elle ne pourra pas partir de suite. Qu'elle a ses affaires. Tout ceci m'agace, je me fiche de ses excuses , la colère me vient.

- ̈Peut importe fais ce que tu veux. Je ne comprends pas ce qu'il se passe , tu ne m'as toujours rien expliqué ! Moi je passe prendre mon mari ma fille et je m'en vais.

J'entends de nouveau ses voix étranges, je m'enfonce un peu plus dans cet appartement lugubre , tout à coup un homme grand d'une cinquantaine d'année me demande de passer par une trappe.

-Dépêchez vous , il n'y a pas de temps à perdre.

Les hommes sont là ils nous ont retrouvé. Je me sens comme un lapin pris dans un piège. Mon pouls s'accélère , je transpire mon estomac se serre. Nous sommes séparés par une porte mais je peux deviner qu'ils se dirigent vers nous en pointant leurs armes. L'homme est également armé et se poste devant moi pour me protéger. Il me paraît immense , il est comme un rempart . Il me rassure. Il m'explique que tout va bien se passer que je vais pouvoir rentrer chez moi. Que ma famille m'attend , que je vais pouvoir la retrouver. Je me suis simplement retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment.

Le temps ralenti, tout devient confus. Une explosion pulvérise la porte de notre petit repaire, mon garde du corps est criblé de balles. Il s'envole dans les airs. C'est la deuxième fois aujourd'hui que je regarde la mort droit dans les yeux. Je ne l'avais pas imaginé si forte, si violente , comme indestructible et téméraire.

Je me protège dans un recoin.

Tout devient calme , nous allons partir, je rentre chez mois nous allons partir......

Cours!Where stories live. Discover now