Chapitre 6

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Quand brusquement, je n'entend plus ses pas à mes cotés, elle avait arrêtée de marcher. Je m'arrête à mon tour et me tourne vers elle. Elle me regarde, un regard qui dérange plus qu'une claque. Elle sait qu'elle me déstabilise émotionnellement à la moindre de ses regards, mais elle le fait quand même. Et malgré qu'il fait noir ce n'est pas la lumière qui manque à sont regard, non, loin de là...

Les cheveux mouillés, sous la pluie, ses lèvres pulpeuses, ses grands yeux de mangas, sont regard bleu, gris, vert posé sur moi. Elle ne parle pas, elle me regarde. Sans plus.

Elle avance vers moi d'un coup, elle prend ma main délicatement, doucement, comme si ma main pouvait se briser à la moindre contacte. Se tout petit contact avec elle me procure d'étrange émotion.

_ Enfin... 

En la regardant prononcer enfin un mot, je remarque de la fumée blanche qui sort de sa bouche à cause du froid.

_ Je voulais dire que... vous êtes comme la neige. Reprend-t-elle.

Elle me regarde droit dans les yeux.

_ Beau et froid.

Puis sa bouche s'étire en un sourire et ses fossettes se creusent. Je lève la tête et passe une main dans mes cheveux pour mettre une mèche en place qui est tombé à cause de la pluie, puis un sourire en coin se dessine sur mes lèvres et je la regarde avec un regard insistant.

_ Mais c'est vraiment trop facile, dès que tu souris tu me fascine. Dis-je doucement.

Sa main tenait encore la mienne. Je comprends qu'il n'y a rien à faire dans ses moments là. Elle penche la tête sur le côté et sourit de plus belle.

Je suis quelqu'un qui ne ressent plus rien. Mon cœur est de la glace, je ne suis qu'un mort vivant et j'ai perdue à jamais toute saveur de la vie, je suis de mes premiers jours une âme qui se croit déjà éteinte. Et voilà que cette demoiselle vient perturber ma vie. Et vient faire fondre la glace.

_ Tu ne me vouvoie plus ? Me questionne-t-elle.

_ Je ne vois pas l'intérêt de faire ça. Je souffle calmement.

Elle ris puis elle me tire vers elle pour au final marcher à nouveau.

Nous marchons encore ensemble, je lève la tête au ciel, la pluie a cessé de tomber, il y a des étoiles, elles éclairent le ciel, c'est agréable.

_ Je veux un câlin.

Je tourne d'un coup ma tête vers elle pour me rassurer que ses mots viennent vraiment d'elle. J'arrête de marcher, elle fait de même. Ses joues sont écarlates à cause du froid probablement. 

_ D'accord. Je réponds simplement.

Elle mord sa lèvre inférieur délicatement avant de sourire. Rudement, en même temps, je la tire vers moi vivement. Je la prend dans mes bras, je la serre comme si elle est vitale. Je ressent la chaleur de son corps pressé contre le sien malgré la froid, un agréable silence, je renifle doucement sont odeur agréable dans son cou.

_ T'es plutôt musclés, tu fais du sport ? Me demande-t-elle toujours dans mes bras.

Mon visage reste impassible.

_ Du Basketball. Je souffle.

_ Tu a arrêté? 

Son ton est étrangement calme.

_ Oui. Je répond en la serrant encore plus fort.

_ Pourquoi? Me demande-t-elle doucement.

Je soupire, mais je ne mets pas fin à ce câlin.

_ Cela n'a jamais été une ambition pour moi. Je murmure à son oreille.

 Cette rue est calme et paisible tout droit sorti d'une autre époque je trouve.

_ Déjà, j'étais pas particulièrement bon.

Le panneaux d'une vieille supérette encore ouverte, à moitié éclaire, est la seule source de lumière qu'on pouvait encore apercevoir dans la ruelle .

_ J'y ai pratiqué pendant sept ans... Je marque une pause. Mais j'ai vu ma limite.

Seul elle et moi nous nous trouvons encore dehors face à ce froid.

_ C'est là que j'ai perdu l'intérêt. Je continu d'une voix étrangement profonde.

J'inspire lourdement, péniblement l'air froid.

_ J'ai arrêté de me sentir frustré quand mon équipe perdait, et avant que je ne le sache... j'ai arrêté d'essayer. Dis-je en regardant un chat sauvage fouillant les poubelles.

Elle recule soudain sèchement de moi pour mettre fin à ce câlin.

_ Cela arrive tout le temps aux gens. Me dis-t-elle en regardant le vide.

Elle a l'air froide brusquement. En recommence à marcher encore une fois. Je me demande si elle n'a pas froid seulement avec cette robe.

_ Et voilà, nous sommes arrivés. Dis-elle en regardant une maison assez chic vers la droite.

Je viens de me rendre compte d'une chose très impotente. Je tourne ma tête vers la gauche pour voir... mon appart.

Mes Yeux sont soudainement écarquillés.

_ En fait, nous sommes voisin. Dis-je.

Seule une petite route sépare nos maison.


Le meurtre parfait.Where stories live. Discover now