MY PHONE AND I

IPhone life

C'était toute ma vie pratiquement. Toute la journée et ça continuait la nuit. C'était comme une drogue mais ça avait l'air inoffensif et bienveillant. Je naviguais d'application en application sans trop de raison, juste par réflexe et habitude. Passant des heures sur instagram, a fortiori quand je n'avais aucune « vraie » chose à faire, j'étais comme contrôlée par la chose qui nous est vendue comme contrôlable. Un paradoxe, un comble. Même si j'étais aveugle et abasourdie par mon téléphone, je me sentais mal. Je repensais souvent à mon enfance ou aux années passées. J'ai jeté mes feuilles de dessin, mes crayons et ma pâte à modeler pour ça. La technologie m'a bouffée et je ne sais plus rien faire. Je ne sais plus écrire dans les deux sens d'ailleurs, je ne sais plus dessiner, je ne sais plus créer. Mon imagination est elle aussi touchée, je me contente de ce que je vois sur les réseaux sociaux et je n'arrive pas à dépasser celle-ci. C'est comme si mes idées d'avant ne pourraient jamais me revenir. Je me sens contrôlée et je le suis. Je ne choisis plus ce que fait de mes journées ou à quelle heure je me me couche, c'est mon téléphone qui le fait. Je me rassure, me disant que c'est la même chose pour tout le monde ou presque, mais au fond je suis mal. Je suis mal de perdre des minutes, des heures, des jours devant des écrans qui ne m'apportent pratiquement rien si ce n'est un bonheur et plaisir éphémères à court terme. Je n'étudie plus de mon plein gré, je ne lis presque plus, je suis matrixée par des inepties.
C'est l'histoire de mon téléphone.