— Ne l'envoyez pas dans les colonies, ajouté-je, soucieux de toucher cette fibre sensible que je chéris tant chez mon père. Louis y serait terriblement malheureux.
— J'essaie simplement de te protéger, Harold.
— J'épouserai cette femme. Je vous en fait la promesse.
— En quoi cela résoudra-t-il notre affaire ? me demande-t-il. Ce ne sera qu'une façade.
— Alors je vous promets également de ne plus jamais m'adonner à ce plaisir.
Le duc tique immédiatement sur le mot employé.
— Déviance, rectifié-je aussitôt. Je ne m'adonnerai plus jamais à cette déviance. S'il-vous-plaît, père.
— Bien, soupire-t-il. Je vais voir ce que je peux faire pour lui.
— Merci.
Mon père me lance un dernier regard, mélange de tristesse et d'appréhension. Alors, soudainement, je réalise que la lueur a disparu.
Il ne m'idéalise plus.
*
— Vous n'y survivrez pas.
Je me retourne vers Cara Delevingne. Nous sommes tous les deux allongés dans le parc du château. La pelouse me chatouille le visage que les rayons du soleil viennent réchauffer.
— Vous pensez ?
— Un mariage de convenance avec une femme pour cacher aux yeux du monde là où se porte votre véritable désir, résume-t-elle, les yeux rivés vers le ciel. Vous passerez votre vie à vous cacher.
— C'est la seule solution que j'ai trouvée pour le sauver.
— Vous vous mentez, déclare Cara.
La jeune femme reste silencieuse, dramatisant l'instant à sa façon.
— Il ne serait pas heureux dans les colonies, me défendé-je.
— Vous n'en avez aucune idée. Votre seul intérêt à ce mariage est que le duc de Wellington retire sa proposition pour que Louis revienne travailler au pays.
Je suis ravi d'avoir trouvé en Cara une personne à qui me confier, je le suis moins lorsqu'elle me sort ce genre de vérités.
— Je vous l'accorde, murmuré-je, résigné.
— Qui épouserez-vous ? s'intéresse-t-elle.
— Vous, vous auriez été parfaite, vous connaissez mes sentiments et j'aurais laissé les vôtres s'exprimer librement... Mais il a fallu que vous ayez une opinion politique, ris-je.
Je la vois esquisser un sourire avant qu'elle ne rétorque :
— Je ne vous aurais jamais épousé, de toute façon.
— Puis-je savoir pourquoi ? m'offensé-je.
— Vous croyez en l'amour.
— Toujours une tare, à vos yeux.
— Vous avez de trop bons sentiments, j'aurais fini par en être affectée.
— Qu'est-ce que cela signifie ?
— Vous donnez envie d'y croire.
Je l'observe à la dérobée. Cara Delevingne est une femme fascinante. Je suis persuadé que Louis l'apprécierait. Elle est franche, souvent trop, mais n'a jamais porté aucun jugement sur moi depuis mon aveu. Même si je ne partage pas son avis sur l'amour, je comprends qu'elle tente de s'épargner ce sentiment. Elle comme moi n'avons pas un destin très plaisant à ce sujet.
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Après minuit
Любовные романыUn conte de fées est toujours une belle histoire, excepté quand il ne s'agit pas de la sienne. #AMfic PS : C'est une réécriture très libre du conte de Cendrillon PS 2 : L'histoire se déroule dans le Birmingham du 19ème siècle
Chapitre 3
Начните с самого начала
