Epilogue

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        L'ETE COMMENCAIT à pointer le bout de son nez. J'avais l'impression que le monde allait mieux.

    Je commençais doucement à faire le tri dans les affaires de ma chambre, parce que ma mère et le chirurgien Anselme avaient une histoire qui durait. J'étais contente de la voir heureuse avec lui ; plus heureuse que les souvenirs que j'avais d'elle et mon père. 

    Déotile avait enfin rompu avec Lucas. Elle avait semblé très mal au début, encore plus renfermée sur elle-même qu'avant si c'était seulement possible. Et puis elle avait commencé à sortir avec Augustin, elle avait recommencé à sourire. Maintenant, je pouvais la considérer comme une amie. 

     Je continuais à parler avec Giselle, beaucoup. Si on creusait un peu plus, on réalisait qu'elle était attachante et plus qu'une petite fouine. En revanche, je n'étais pas sûre de pouvoir en dire autant de Cynthia, que j'avais toujours un mal fou à cerner. Elle était agréable de temps à autres mais je savais que je ne pouvais pas me confier à elle. 

    Maia était retournée avec son copain, Yann. Elle semblait heureuse avec lui. Semblait seulement, parce que c'était toujours impossible de décrypter Maia. 

    Justine, elle, avait toujours ce recul par rapport à moi. Je ne me voyais pas devenir son amie, mais nous nous supportions et c'était déjà beaucoup. Ca faisait plaisir à mon père, même si il ne voulait pas me le dire. 

    Justine n'était d'ailleurs pas la seule à avoir un problème avec moi puisqu'en revanche, Gloria ne pouvait toujours pas me supporter.

     Je fourrais la photo que Giselle avait pris de Benjamin, elle et moi pour sa soirée d'anniversaire dans le carton, entre deux livres que j'avais emprunté à ma mère. J'en avais sûrement fini avec ce carton et pouvait rejoindre Benjamin. 

    Nous allions sur le port, nous asseoir sur les rochers, laisser le soleil taper sur notre peau et il allait me faire lire ce qu'il écrivait. L'idiot voulait que j'apprenne à chanter pour pouvoir l'accompagner, et je devais avouer que ça me plaisait beaucoup plus que je ne l'avais pensé.

    Il était justement assis sur un des gros rochers qui laissait une pleine vue sur la mer. Je le rejoignis et il me sourit.

    "J'ai fait ça, me dit-il simplement." 

     Alors je pris son carnet et je parcourus la page, pour une première lecture un peu compliquée parce qu'il n'écrivait pas vraiment bien.

    "savais-tu, toi, que la nuit pleure aussi
savais-tu, toi, qu'elle pleure rarement seule
et qu'avant que tu sois dans ma vie 
mes draps n'étaient que linceuls.

savais-tu, toi, que noir rime avec cauchemar
et que quand tombait le soir
je gardais les yeux grand ouverts
jusqu'à ce que je croise les tiens, d'un joli vert.

savais-tu, toi, que dormir
étais pour moi synonyme de souffrir
puis t'es entrée dans mes rêves
et maintenant, dieu que la nuit est brève. 

savais-tu, toi, que la nuit pleure aussi

mais que la lune sourit.


nb : j'ai du écrire ce poème en cours et mon prof a pas kiffé jsui colère je l'aime bien moi.

La nuit pleure aussi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant