Chapitre 19

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Hello les Trolls!!!
Pour me faire pardonner, je vous offre deux chapitres consécutifs ce soir.
De rien🤪
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Trish

Je suis réveillée depuis une bonne heure déjà, mais je continue de faire semblant de dormir. Le médecin et les infirmières passent prendre mes constantes. B est assise à côté, je sens son parfum, et il y a aussi mon psy dans le couloir, car je l'entends parler au téléphone avec quelqu'un.

Pourquoi je fais semblant de dormir ? C'est simple, parce que j'ai honte. Encore une fois je me suis prosterné devant mes démons et ils ont remporté la manche. Par moment je me sens forte, je me sens capable de les vaincre, mais à d'autres, comme ce matin, cela me semble trop difficile, voire épuisant. J'ai totalement perdue la carte hier soir. Dire que c'était censé être une soirée fun entre copine.

« Bordel ouais, je l'ai terminé en beauté en me... avec... bref ! »

Je pourrais vous dire que j'ai mal physiquement, c'est un fait, mais la douleur émotionnelle bat les autres maux à plate couture. Je ne pensais pas que revoir Mace m'aurait autant affecté. Bien sûr c'était un choc après tout ce temps, mais de perdre le contrôle par la suite, et à ce point, me donne l'impression de retourner à la case départ. Je me pensais hors danger, je dirais même que je me sentais pousser des ailes depuis ma rencontre avec Avery, sauf qu'il a fallu une seule épreuve perturbante pour passer le go et ne pas récolter les 200$.

« Ouais, je fais référence au Monoply pour ceux et celles qui ne comprennent pas l'allusion. »

Est-ce moi où dans ce jeu à la con, quand on débarque sur la case chance, c'est rarement le cas ? Chaque fois je me retrouve soit à payer mes adversaires, soit à donner mes terrains ou mes chemins de fer. C'est à croire que l'inventeur du jeu c'est inspiré de ma vie. Le Trishopoly, le jeu ou chaque fois que vous pensez devenir riche et vous en sortir, vous finissez en taule avec une bite dans le cul !

« Quoi que... »

Mais non je rigole ! De toute façon je me suis mise hors service pour un petit moment de ce côté-là. Bon, tout les côtés pour être honnête !

— Elle est réveillé ? Demande Peter, mon psy.

— Ouais, mais elle ne veut pas affronter la réalité en face alors elle fait semblant de dormir, rétorque B.

Sans le vouloir, un rictus se forme sur mes lèvres. Impossible d'en passer une à cette fille !

— Je vois. Dans ce cas tu peux y aller Brenda. Trishia et moi on a beaucoup de choses à se dire.

Tu parles !

— Y a rien à dire Doc, je suis fêlée. T'as pas d'autres patients à faire chier ! Balancé-je en ouvrant un oeil.

— Houuu ! C'est qu'elle est d'excellente humeur en plus. Je te souhaite bonne chance Peter, quant à moi, je vais me coucher avant que la fêlée revienne à la maison, me nargue ma coloc avant poser un baiser sur mon front.

— Je m'excuse B, murmuré-je tout de même lorsqu'elle s'apprête à franchir la porte de la chambre aseptisée.

— Tu m'as fais voir pire, même si... en fait non, je crois que cette fois c'était la pire. Repose-toi, je reviens demain.

Elle joue à la rigolote, seulement, je la connais autant qu'elle me connait. Je lis l'inquiétude et la tristesse au fond de ses yeux, et je m'en veux terriblement.

— Comment tu te sens Trishia ?

— D'après toi ? Comme un gruyère à deux gros trous.

— La faute à qui ?

— La mienne, je sais, grommelé-je en fuyant son regard.

— Si tu me disais ce qui à déclenché ta crise, ce serait un bon début.

Sérieusement ? Il veut vraiment le savoir ? Alors il va être servi. Ma rencontre avec Mace y est pour quelques chose, mais je sais qu'il s'agit d'autre éléments, des déclencheurs qui viennent plus particulièrement de lui.

— Je vous avait dit que vos séances d'hypnoses me causeraient des problèmes, mais non, encore une fois le grand psychiatre Peter a fait à sa tête et je me retrouve ici. Vous faites remonter toute cette merde dans ma tête.

— Wow ! Du calme Trishia ! Je ne le ferais pas si ce n'était pas nécéssaire.

— Nécéssaire ? Vous vous foutez de moi ! Qu'est-ce que je suis supposé ressentir à par de l'aversion pour moi-même ? De savoir que je ne suis qu'une enfant jouet ? J'essaye d'avancer Doc, j'essaye très fort, mais ce passé pourri me tire au fond.

— Parce que tu ne l'accepte pas. La preuve, tu ressens du dégoût envers toi alors que rien n'est de ta faute.

— Qu'est-ce que ça changerait. Les faits reste les mêmes. Les images que vous faites apparaître derrière mes paupières sont si dégueulasse que je vomis à tout les coups lorsque je quitte votre bureau. J'ai l'impression d'assister à un film gore, sauf que c'est ma vie, ma putain d'enfance. Dites-moi ? Ça vous fait bander que je vous raconte tout ce que je vois quand je suis en état seconde ?

J'ai conscience d'être injuste envers lui, mais je suis en colère.

— Pour répondre à ta question, non, je n'ai aucune érection lors de nos séance Trishia Barton, mais merci de t'en soucier, dit-il en haussant le ton.

Je soupire un bon coup, puis passe une main dans mes cheveux avec rage. C'est une roue sans fin. Combien de fois me suis-je retrouvée ici à le blâmer pour mes conneries. Disons que c'est toujours plus facile de rejeter la faute sur les autres, de cette façon on se sent mieux. Du moins, l'espace de quelques temps puisque le cycle recommence.

—J'en ai ma claque Peter, j'arrête tout. Les séances, la thérapie, vous voyez bien que ça ne sert à rien. J'abandonne !

— Hors de question ! Quand on touche le fond, on remonte, c'est la meilleure des solutions.

— Et bien pas pour moi.

— Putain que t'es buté ! S'exclame-t-il en donnant un coup de poing sur la table de nuit.

Cette fois, mes yeux s'agrandissent. Mon psy est spécial et non conventionnel, mais malgré le ton qui monte quelques fois, il n'a jamais utilisé de gros mots, ni frappé quoi que soit d'ailleurs.

— Écoute-moi bien Trish, je te laisserai pas tomber, ton combat est devenu le mien tu comprends ? Pour être franc je suis probablement trop impliqué émotionnellement en ce qui te concerne et je devrais transférer ton dossier à un de mes collègues, parce que je ne suis plus sûr de respecter les codes de la déontologie, mais je te lâcherai pas. Trop de gens on abusé de ta confiance, et je ne permettrai pas qu'un autre prenne le relais et saccage davantage les progrès que tu as fait cette année.

Des progrès mon cul ! Devant mon silence, Doc s'empare de ma main.

— J'ai toujours été là pour toi, et j'y serai encore.

— Pourquoi ? Je veux dire, merde, je te manque de respect, je ne te paye pas les 3/4 du temps et après tout ce temps à consulter je me retrouve encore dans cette situation. Je ne suis qu'une patiente parmi tant d'autres Doc. Tu n'es pas mon ami, tu n'es pas de ma famille, alors pourquoi le prendre autant à cœur ?

La colère laisse maintenant place à la tristesse, car au fond, mise à part B, la personne qui prend le plus de place dans ma vie, c'est Peter. Je ne mens pas quand je dis que j'ai envie de tout lâcher, que j'en ai marre, mais il prend une place si importante dans mon entourage que je le considère comme le père que j'aurais dû avoir au lieu de ce...putain !

— Parce que tu mérites d'être heureuse, murmure-t-il, simplement.

Sa petite phrase ouvre les vannes, et je me mets à pleurer pour de bon. La douleur me broie les tripe tant je suis au bout du rouleau. Je l'exprime sans retenue et le Doc s'empresse de me prendre dans ses bras.

— Ça va aller, tu es plus forte que tu ne le crois, tu vas t'en sortir Trish.

Ses paroles me réconfortent, mais rien n'empêche le flot de larmes qui sort de mon être. Je suis si fatigué de me battre constamment. Il me semble qu'avec l'enfance que j'ai eu, je devrais un jour connaître mon happy end, non ?

Dernier ArrêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant