Chapitre 3

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        - Rdv Kiarix, mtn.

Le téléphone de Kiara venait de sonner en plein cours de chimie, la poisse pourquoi avait-il fallu que ça tombe lors du cours de Mme Leroi, une femme austère et d'une rigidité sans pareil, elle maudissait déjà l'auteur de ce message car en plein contrôle, la voilà qui venait de se faire renvoyer de la salle. Kiara mettait un point d'honneur à recevoir les meilleurs notes possibles, elle travaillait dur pour ça, elle qui n'avait pas énormément d'argent et visait une école prestigieuse sur Paris, elle se disait qu'elle devait mettre toutes les chances de son côté pour y parvenir. Honteuse, elle se retrouvait dans le couloir et sorti son téléphone : Alix...

Kiara était à bout de nerf, d'abord cette histoire d'esprit qui avait mis en elle des doutes, puis ce texto et enfin le petit ton sarcastique de son amie qui recelait en vérité une part de reproche. Depuis qu'Alix lui avait conté ce qu'elle espérait s'avérer être une légende, l'arrière-grand-mère de Lya pouvant très bien être aussi cinglée et mesquine que son arrière-petite-fille après tout, Kiara manquait de plus en plus de compassion. Cependant en fouillant les archives du village à la bibliothèque municipale, plusieurs anciens journaux c'étaient intéressés au cas d'Elisa ; un premier s'attaquait violemment à la jeune fille, relatant les meurtres sanguinaires de la femme et de la fille du maire, ils l'accusaient d'être à l'origine d'autres assassinats de villes avoisinantes au village de Lasserer, on pouvait apercevoir en tête de l'article une photo d'Elisa, une jeune fille menue, aux longs cheveux clairs, Kiara n'aurait su en définir la couleur exacte car la photo était en noir et blanc, un regard de biche, elle semblait totalement apeurée, mais ce qui frappa Kiara c'est que même vêtu de haillons, Elisa était dotée d'une incroyable beauté. 

Elle c'était ensuite penchée sur un autre article, à ce moment là Elisa venait de se faire interner et les habitants du village qui demandaient sa mise à mort n'abandonnaient pas leur but de la faire avouer. Des journalistes avaient alors interrogé la jeune fille après avoir obtenu l'autorisation de son médecin référant à l'asile, elle paraissait étonnement sereine dans ses déclarations, cela donnait l'impression qu'elle était presque heureuse d'être là ; Kiara avait alors pensé que cet enthousiaste était probablement dû au fait que la jeune fille bien qu'internée devait alors se sentir en sécurité entre les quatre murs de l'asile, inaccessible à présent aux bourreaux du village. Toutefois elle se rendit compte qu'elle se trompait lorsqu'elle tomba sur un nouvel article, celui d'un journal conséquent à l'époque, Elisa apparaissait alors très affaiblie, une beauté néanmoins persistante dans un corps presque d'enfant à présent, tant elle était chétive. Les habitants du village avaient obtenu gain de cause car en fouillant la rivière en profondeur, ils avaient trouvé un coffre scellé, à l'aide de pinces ils finirent par l'ouvrir et qu'elle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils y découvrirent à l'intérieur un couteau assez gros pour pouvoir correspondre à larme qui avait éventré les jeunes femmes, sur ce couteau se trouvaient les empreintes d'Elisa. Cette fois-ci les journalistes venus quérir les aveux d'Elisa une nouvelle fois avaient eu plus de mal semble-t-il à accéder à cette dernière, le docteur Sheefman, un éminent professeur tout droit venu de l'Amérique où il y avait fait ses études, qui s'occupait d'Elisa depuis à présent 6 mois, c'était montré très charmant la première fois envers les journalistes, leur laissant approcher à leur guise sa patiente mais à présent il semblait ne plus vouloir que personne ne s'approche de celle-ci, il la disait trop instable émotionnellement, bouleversée par la découverte de ce couteau, à en croire les dires du docteur cela avait éveillé en elle une douleur profonde qui se traduisait par des crises de folies incontrôlables ; Kiara avait l'impression que Sheefman protégeait Elisa, peut-être après l'avoir eu comme sujet durant tous ces mois, il c'était lié d'affection avec sa patiente, il la savait fragile et peut-être même la croyait-il quand elle clamait son innocence, c'est pourquoi il aurait voulu éloigner d'elle ces malheurs supplémentaires. Sur la photo en noir et blanc apparaissait un homme d'une quarantaine d'années en blouse de médecin, un stéthoscope autour du cou, une main en direction de l'appareil, apparemment il ne tenait pas à être photographié, Kiara observait cependant qu'il avait l'air d'un homme plutôt charmant, des traits de visage très élégants et une coupe de cheveux très soignée, une coiffure gominée structurée, il inspirait confiance. Le reste de l'article déclarait que le procès serait alors repoussé car la patiente souffrait de crises de paranoïa qui devaient être traitées avant un quelconque jugement afin que l'accusée soit en pleine possession de ses moyens. Les journalistes ce jour là n'avait rien obtenu de la part d'Elisa si ce n'est de l'entendre répéter « Sauvez mes bébés. » des mots qui s'étouffaient dans ses sanglots ; or Elisa n'avait jamais eu d'enfant à en croire les habitants et l'équipe médicale s'étant prononcés dans le journal. 

Le terrible secret de LassererOù les histoires vivent. Découvrez maintenant