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Vers 21 heures je reçois finalement un SMS de Pascal qui me dit qu'il rentrera très tard et qu'il vaut mieux que je retourne chez moi. Je le savais ! C'était une erreur de l'envoyer dans les bras d'un beau gosse, célèbre et riche, qui ne veut pas seulement que mon homme devienne une star mais qui veut aussi certainement son corps. Je sais bien que je ne dois pas me faire de film sans savoir, quand même, je ne peux pas m'empêcher de m'imaginer ce qu'il est en train de se passer dans cette chambre d'hôtel. En plus, je ne peux rien faire. Dans la foulée je réponds à un message de Théo. Il voulait passer à la maison et j'allais dire non. Mais je n'ai pas envie de me retrouver seul, alors je lui dis de venir.

– Tout va bien, mec ?

– Ouais, bof, un peu le moral dans les chaussettes.

Ce dont je me suis souvenu en premier en apprenant le français, ce sont les expressions étranges, qui ne veulent pas dire grand-chose mais qui sont amusantes.

– Désolé, je peux faire quelque chose ?

– Non, je ne crois pas. Tu voulais venir pour un truc précis ?

Inutile de tourner autour du pot, je sais très bien ce qu'il attend quand il insiste pour qu'on se voie.

– J'aimerais une petite séance, enfin de tu sais quoi.

– On dirait que tu ne peux plus t'en passer !

– Ça va, inutile de me donner mauvaise conscience.

On s'assoit sur le lit.

– Pourquoi tu aurais mauvaise conscience ?

– Bah, je suis hétéro, enfin je crois. Ça me perturbe de prendre mon pied avec un mec.

– N'importe quoi. À notre âge, on est de toute façon accro au sexe. C'est la nature qui veut ça. Alors si t'aimes ce qu'on fait, il ne faut pas t'en priver.

– Quand même, je me pose beaucoup de questions.

– Il ne faut pas. Il y a une explication simple.

Me voilà à nouveau en train de jouer au psy. Il attend mon analyse.

– Avec les filles, c'est un peu compliqué. Enfin, je veux dire qu'on a du mal à se comprendre. Leur sexualité est évidemment totalement différente de la nôtre. Toi tu es en phase d'apprentissage, tu découvres ce qui fait jouir une fille et ce n'est pas évident.

Il acquiesce. Je sors des banalités mais parfois les gens ne réfléchissent pas à ces choses.

– Entre mecs c'est plus direct. J'ai la même chose que toi entre les jambes, je sais ce qui fait du bien, comment augmenter ton plaisir, comment te conduire à l'orgasme. Puisque c'est la même méthode pour moi.

– Donc ça ne fait pas de moi un homosexuel.

– Pas forcément. Il n'y a que toi qui peux le dire. Mais si tu es venu, c'est que ce qu'on fait dans cette chambre te plaît. Il n'y a pas de mauvaise conscience à avoir : c'est bon, tu prends ton plaisir, pourquoi t'en priver ?


Il n'est pas très difficile à convaincre. De toute façon s'il a voulu qu'on se voie c'est qu'il est chaud. Il se déshabille assez vite, une autre preuve que sa soi-disant mauvaise conscience ne tient pas quand il écoute son excitation.

– Tu veux mettre un porno ?

– Pas besoin.

Il s'allonge sur le dos, cuisses écartées. Cette position ne fait pas très hétéro, mais je ne vais pas lui dire. Il m'offre son sexe, déjà bien tendu et attend que je lui fasse du bien. Mon homme est en train de se faire sauter par une star, je ne vois pas pourquoi je ne rendrais pas service à un ami ! Je sais, mon argumentation est toute pourrie.

– Tu sais exactement comment faire, continue.

Il se tortille, il gémit. Je n'ai pas menti, l'avantage de se laisser faire par un homme c'est que ce dernier connaît les zones sensibles, ce qui procure une jouissance à coup sûr.

– Punaise, mec, je vais venir.

Il a dû se retenir longtemps, je le croyais plus endurant. Son corps se tend, il est pris de spasmes, il pousse un cri. C'est déjà fini.

– Je ne sais pas comment tu fais, mais c'est excellent.

Il est là, allongé sur mon lit, vidé. Je lui tends un paquet de mouchoirs, pour qu'il essuie son ventre et son torse.

– Désolé, je passe un peu pour le mec qui vient uniquement pour du sexe.

– Pas de problème.

– J'étais trop excité. Tu veux qu'on discute ? Ça n'a pas l'air d'aller.

Il ne se rhabille pas pour autant, ce qui ne me dérange pas du tout. Nous devrions de toute façon toujours vivre nus entre hommes !

– C'est une histoire de cœur ?

– Ouais, mais je n'ai pas envie d'en parler.

À ma grande surprise, il me prend dans ses bras. Et il a raison, je me sens immédiatement beaucoup mieux.

Une seule vieWhere stories live. Discover now